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Qui était réellement Trotski , un opportuniste , un idéaliste ? Sans doute un peu des deux .
En tout cas , il eut un destin hors du commun et son nom est passé à la postérité .
Il doit parfois mentir ou occulter certains faits de son existence , il n'aime pas que l'on sache qu'il vient d'une famille assez aisée et qu'il est Juif .
Clin d'oeil du destin , son arrière petit fils retournera en Israël et reviendra aux sources du Hassidisme de la famille de Trotski .
Trotski est parfois clairvoyant , c'est lui qui a eu l'idée de fonder le célèbre journal ' La pravda ' qui signifie ' La vérité ' ce qui est assez ironique pour un pays sous l'emprise d'un communisme monstrueux .
Toute sa vie , il a gardé des fidèles inconditionnels auprès de lui , mais aussi des traîtres car bizarrement , il ne se méfiait pas toujours , faisait même preuve d'une certaine imprudence , d'une certaine naiveté . Bref , ce fut un homme avec sers qualités et ses failles , la plus importante est qu'il a sous estimé la puissance de Staline et a fait preuve de légéreté .
Il a vécu en exil la plus grande partie de sa vie et s'en est accommodé tant bien que mal , il semble que peu de temps avant son assassinat , il souffrait de problèmes de santé de plus en plus fréquents , qu'il avait perdu son optimisme , qu'il ressassait toujours les mêmes idées .
Ce qui m'a frappé c'est le destin cruel de ses enfants qui sont morts de son vivant , Zina la fille de son premier mariage souffrait de schizophrénie et s'est suicidée , Nina sa deuxième fille est morte de tuberculose , Serguëi , le second fils qu'il a eu avec Natalia , a été victime des déportations sous Staline et enfin Léon Sedov , l'aîné des fils qu'il eu avec Natalia a eu une mort suspecte , encore non élucidée à ce jour . Toute sa vie semble osciller entre les extrêmes et a été adoucie par l'amour qui l'a unit jusqu'à sa mort avec Natalia .
C'est une lecture intéressante et pas seulement pour les amateurs d'histoire mais aussi pour tous ceux qui s'intéressent au monde qui nous entoure , car chaque avant - après d'une révolution est riche en enseignements
Je suis donc contente de cette lecture malgré une écriture qui manque un peu de souffle pour me passionner vraiment .
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On peut lire la vie de Trotski comme une grande page d'aventure et une grande page d'histoire, du dernier Tsar à Staline en passant par la révolution d'octobre et les deux guerres mondiales. Mais parler de Trotski sans parler du trotskisme, ça donne une biographie terne, montrant encore un homme de pouvoir vaniteux, encore un père absent, un faux-ami et pourquoi pas un dictateur en herbe pire que Staline. Et si on demandait son avis à Mao Tse-tung il ajouterait que Trotski est un révisionniste et donc la pire espèce de contre-révolutionnaire. A l'inverse, parler de prophéties pour évoquer certaines analyses de Trotski est aussi déplacé car il est avant tout un homme d'action : si le capitalisme et l'impérialisme entraînent les guerres mondiales, alors chaque pays doit mener sa révolution prolétarienne pour enrayer la décadence, abattre le fascisme et former l'union des travailleurs de tous les pays. Trotski est en effet le père de la révolution russe avec Lénine, et l'un des plus fervents révolutionnaires au nom de l'internationale communiste.
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Livre lu dans le cadre de Masse Critique.

On a tout dit, tout écrit, tout lu, tout entendu sur Trotski.
Du tout et du n'importe quoi. de quoi aveuglément le vénérer ou mécaniquement le haïr.
Trotski est une icône qui trône sur les étagères de l'Histoire avec un grand R comme Révolution. A côté du Che, de Mao ou de Spartacus.
Eblouis, certains se prosternent encore devant l'étalage...les genoux rouges de sang...
Après tout, Trotski n'est pas un Dieu mais un homme comme tout le monde, comme vous et moi...fait de bien et de mal...
Robert Sergent, spécialiste de l'histoire du communisme nous livre ici une somme inédite et passionnante de plus de cinq-cents pages sur un homme hors du commun. Un pavé dans la mare russe qui risque de faire grincer bien des dents chez les croyants-pratiquants du trotskisme.
Ce livre est aussi et surtout une histoire de la Russie : son fin de règne tsariste, ses révolutions et ses querelles intestines entre mencheviks et bolcheviks jusqu'à ses dictatures et ses terreurs.
Précisons : Trotski est resté honni jusqu'en 1988, l'année où Gorbatchev le réhabilite à titre posthume !
Résumons (est-il possible de résumer une vie si ardente ?).
D'origine juive, Leiba Bronstein, né en 1879 en Nouvelle-Russie, au sud de l'Ukraine, choisit à 23 ans le pseudonyme de Trotski.
La légende court encore sur l'origine de ce pseudonyme : il aurait acheté un passeport à un habitant d'Irkoutsk nommé Trotski.
Jeune étudiant, il se prépare déjà aux joutes oratoires en «potassant» «L'Art d'avoir toujours raison» de Schopenhauer. Il sera plus tard un orateur politique hors pair !
Piotr Garvi le décrit comme suit : «La lueur glaciale de son regard derrière son pince-nez, son timbre de voix, non moins glacial, la froideur de son discours parfaitement correct et tranchant, puisqu'il écrit comme il parle et enfin le soin exagéré qu'il apporte à son apparence extérieure, à sa façon de s'habiller et à ses gestes, tout cela créait un effet aliénant, répulsif même."
Prison, déportation et exil vont forger l'esprit combattant de Trotski jusqu'à la révolution de 1917.
Il prit une part active dans la révolution, toujours sur le terrain, au contraire d'un Lénine plus discret.
Adepte de la révolution permanente, il se retrouve vite isolé, banni par les léninistes et les staliniens. Tout cela finira mal, nous le savons : il sera assassiné en 1940, au Mexique par un agent de Staline.
Robert Sergent, enseignant à l'université d'Oxford, nous invite dans l'intimité de Trotski : son enfance et l'école, ses lectures et son talent
d'écrivain, sa famille, ses enfants et ses femmes.
Ce livre est vraiment exaltant à lire !
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T est issu d'une minorité de confession juive paysanne aisée de l'ukraine actuelle. Tout ce que les communistes vont détester et mépriser.
Encouragé par ses parents vers les études, T va rapidement choisir la voie révolutionnaire, soutenu financièrement par ses parents.
Lors de sa première arrestation et de son premier exil, y échapper, fut relativement facile, au regard de multiples complicité et corruption. Il s'enfuit pour rejoindre le maître à penser de l'époque " PLEKHANOV" .Une idée émerge : fédérer les multiples groupuscules et mettre en avant celui de l'itskra.
Début du schisme entre MARKOV ( qui veut un parti de masse) et LENINE ( qui veut un parti de professionnel de la révolution et idéalisé derrière lui -même).
Deux visions donc, les menchevicks veulent une révolution progressive basée sur les modérés et les bourgeois. l'es bolchevicks, veulent une révolution de la terreur basée sur les ouvriers ; non pour imposer la révolution du prolétariat, mais sur le prolétariat.
En 1905, les "cerveaux" de la révolution sont tous ou presque en exil.
Le début de la révolte se fait sans eux et les dissensions continuent pour savoir s'il faut ou non accompagner cette "révolte".
T navigue entre les deux forces.
Nouvel exil de T et nouvelle très grande légèreté du régime tsariste quand aux conditions de celui-ci et des grandes libertés accordés aux exilés.
T se considère comme un idéologue de la révolution et pense pouvoir fédérer les deux factions et s'attire des oppositions mortelles.
Il communique beaucoup et notamment dans la "pravda ukrainienne".
La première guerre mondiale exacerbe les antagonismes des révolutionnaires, qui s'opposent sur le nationalisme, la nature des régimes, les volontés d'expansionnisme.
La chute des ROMANOV n'a aucun lien ou si peu avec toutes les "figures" qui vont apparaitre par la suite, car ils sont pour la plupart, comme en 1905, toujours en exil.
D'autre menchevicks et bolchevicks, ne sont que des minorités au sein des mouvements révolutionnaires et ne peuvent rien imposer, ni structurer.
La grande erreur d'ailleurs du gouvernement provisoire, sera de ne pas avoir engagé de vrai réforme, et celle des menchevicks et des révolutionnaires modérés d'avoir refuser de s'imposer face aux bolchevicks.
Le gouvernement de KERENSKI fini par perdre le soutien des modérés et des menchevicks, mais réprime les émeutes , du fait d'un positionnement timoré de l'et T.
Octobre 1917, les bolchevicks s'imposent.
La grande faiblesse de T est de n'avoir aucun réseau et de s'opposer systématiquement tout à tour aux uns et aux autres.
Ce qui contraint la RUSSIE a demander la paix : c'est sa grande faiblesse militaire et surtout que l'et T ont pris conscience qu'avant d'exporter la révolution, il fallait consolider la révolution en russie.
T est nommé à la tête de l'armée pour organiser la lutte contre les armées d'opposition.
Très rapidement, il va intégrer des militaires tsaristes et refuser d'appliquer aveuglément une vision politque à celle-ci.
Deux terribles erreurs qui ne lui seront pas pardonnées.
Les armées blanches, bien que soutenues, par les puissances occidentales seront vaincues.
Par manque de structuration, par manque de soutien des paysans, par refus de proposer autre chose que la défense du régime tsariste, par une vision trop nationaliste de leurs combats.
Trop longtemps T et l'ont méprisé S. Lorsqu'ils en prennent conscience, il est trop tard. Ce dernier a structuré tout un appareil politique et dispose d'un soutien politique, idéologique, policier sans faille.
Les purges et chassent aux sorcières peuvent commencer.
T parvient encore a naviguer et résister à S.
T et les bolchevicks sont prêts à subordonner la culture aux intérets du parti. L'accès de cette dernière est accèssible à tous, sans que le parti soit remis en cause.
La culture doit être politique et surtout politiquement correcte..
La lutte d'influence tourne à la déroute pour T. Il a mépriser les alliances, s'est trompé de stratégie face à S.
T est un théoricien de la révolution et non un "politique", il a surfé sur les vagues, se maintenant ainsi au sommet des pouvoirs.
1929 début de l'exil international par la turquie.
T va tenter de fédérer une opposition dans les pays étrangers, alors que S demande aux pc de se désolidariser de tous mouvements de contestation.
La crise de 29, ne permet pas aux communistes de centraliser les colères, mais se heurtent aux groupuscules de droite en espagne, allemagne, italie.
T et S ont une vision diamétralement opposée sur la montée des nazis, pour le premier, ils sont une menace pour les communistes, pour le second, ils sont une menace pour l'ordre international, mais les communistes tireront profit du chaos qui en résultera.
T lancera quelques grandes prophéties ( accord germano-soviétique, attaque de l'urss par l'allemagne ), mais sera porteur d'un aveuglement idéologique ( sudètes, anchluss,guerre d'espagne, il valide l'envahissement de la pologne par la russie et des états baltes, ...)
Révolutionnaire parmi les révolutionnaires, il n'a jamais voulu ou su se créer un réseau, pensant s'imposer à tous en se faisant des ennemis mortels du fait notamment de sa très grande suffisance en soi.
Livre très intéressant sur cette période
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Voilà bien un nom dont on a forcément entendu parler. Et pourtant, sait-on vraiment qui se cache derrière ce pseudonyme ? L'image que l'on garde en tête après en avoir entendu parler au collège et au lycée, colle-t-elle vraiment à la réalité ? Pour ma part, j'ai surtout retenu que c'était le créateur de l'armée rouge (ce qui avait une connotation sanguinaire dans la bouche du prof, quand il nous parlait de l'affrontement entre les Rouges et les Blancs) et qu'il a été évincé par STALINE à la tête de la jeune U.R.S.S. Plus tard, j'ai appris qu'il avait été assassiné au Mexique. Et c'est à peu près tout. Si on prend en compte les groupuscules d'extrême-gauche qui revendiquent son héritage, on peut imaginer que c'était un des penseurs du siècle dernier, mais difficile d'expliquer ce qu'est le trotskisme et la quatrième internationale.

Heureusement, l'Opération Masse Critique de Babelio est venu combler mes lacunes avec cette monumentale biographie que l'on doit à Robert SERVICE ! Car enfin, entre 1879 et 1940, il s'en est passé des choses. Non seulement dans la vie de TROTSKI, mais surtout dans le monde ! En effet, cet ouvrage – et c'est une de ses forces – permet de se rendre compte de l'évolution de la Russie entre la fin de l'ère tsariste et le début de la jeune république soviétique. Plus qu'une évolution, une mutation. Que l'on doit à une poignée d'hommes, parmi lesquels TROTSKI. Fils d'un petit propriétaire terrien juif, Leiba BRONSTEIN, de son vrai nom, est issu d'un milieu plutôt favorisé (ce qu'il s'efforcera de passer sous silence dans son autobiographie) et part poursuivre ses études chez des cousins éloignés à Odessa. Brillant étudiant, c'est là qu'il commence à être influencé par un petit groupe révolutionnaire et renonce à devenir ingénieur. Dès lors, sa vie sera entièrement consacrée à la révolution. Quitte à aller en prison ou à s'exiler (dans la Russie même ou en Europe). D'ailleurs, la révolution de février 1917 le prend au dépourvu, et il se dépêche de rentrer des Etats-Unis, lui qui avait déjà été présent lors de la précédente tentative de 1905. La suite, on la connaît…

Mais Robert Service ne se contente pas d'évoquer l'Histoire, il s'attache aussi à montrer l'homme qui existait sous le personnage public. Certes, il était naturellement brillant et savait haranguer les foules comme personne, pouvant retourner une situation délicate à son avantage. Certes il avait des facilités d'écriture, et ne pouvait s'empêcher de passer une journée sans griffonner des articles ou des livres plus ou moins politiques. Mais c'était un homme qui souffrait souvent de syncope (on ne sait toujours pas si ce n'était pas plutôt des crises d'épilepsie, car la maladie était mal diagnostiquée à l'époque, et mal vue), qui était souvent arrogant, hautain, et n'a pas hésité à abandonner une première femme et ses deux filles. Par la suite, il a été fidèle à sa seconde compagne (même s'il a eu une brève aventure à la fin de sa vie, au Mexique, avec Frida KAHLO). Mais plus que tout il a essayé d'être fidèle à l'idée qu'il se faisait de la révolution. Idée qui était fortement imprégnée de la Révolution française et de la terreur… Si son objectif était la démocratie, les chemins qu'il entendait emprunter pour y parvenir n'étaient pas les plus justes pour le plus grand nombre…

Bref, il est difficile de résumer une telle biographie (près de 500 pages quand même, grand format : un pavé !), mais l'auteur sait la rendre intéressante avec un style vivant, plaisant à lire. le genre de bouquin qui vous fait apprendre sans s'en rendre compte, et passer agréablement le temps.
Lien : http://www.iti1801.net/blog/..
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J'ai été intéressé par une biographie de TROTSKI après la lecture d'un roman de PADURA :" L'homme qui aimait les chiens". J'avoue que j'ai été un peu déçu par cette lecture d' un livres assez long. En effet, sauf au début, par le récit assez vivant de l'enfance et de l'adolescence de TROTSKI, le reste de la biographie se perd à mon avis dans des digressions politico-philosophiques sur son rôle dans la guerre civile, à la tête de l'Armée Rouge, à sa rivalité mortelle avec STALINE, et aux multiples querelles de chapelles trotskystes qui ont suivi son exil. Je retiens, selon l'auteur,, que s'il avait été au pouvoir, il n'aurait pas été plus "tendre" que STALINE. Son rôle dans la répression des marins de Cronstadt et des koulaks a été soulignée par l'auteur. Quant à l'épilogue du livre, il est très bref et le rôle de Ramon MERCADER dans son assassinat n'a pas été développé.
Au final,, j'aurais aimé un livre plus vivant, peut-être moins documenté sur la vie de Léon TROTSKI.
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Biographie relativement difficile à lire tant les ramifications politiques de la révolution russe sont complexes pour qui n'est pas expert en la matière. On découvre toutefois un personnage sous un jour nouveau, fascinant par son engagement total et sans compromis envers la révolution, mais plutôt détestable par ses qualités humaines, marquées par la cruauté, l'absence d'empathie et un égocentrisme profond. Toutefois, c'était une autre époque....
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Il aura fallu attendre 94 longues années avant que ne soit publié un ouvrage à la fois : objectif et très documenté sur Lev Davidovitch Bronstein, plus connu sous le pseudonyme de…, Léon Trotski.
D'ailleurs, cet ouvrage fait partie d'une trilogie de Robert Service (enseignant à l'université d'Oxford) concernant les biographies des trois principaux fondateurs du système Totalitaire Communiste d'U.R.S.S., puis Mondial : celle-ci sur Trotski qui vient d'être éditée en France et à suivre donc, celles de Lénine et de Staline.

Car, curieusement à ce jour, les rares livres concernant Trotski, relèvent pour la plupart, d'hagiographies participant à cultiver le mythe ; et écrites par des écrivains et pseudo-historiens…, Pro-Trotskistes.

Au préalable, voici deux précisions factuelles :
– Les dates exprimées dans ce commentaire sont celles de l'ancien calendrier julien, usité en Russie jusqu'en janvier 1918 et en retard de 13 jours par rapport au calendrier grégorien ;
– Et, le Bolchevisme signifiant majoritaire, était l'intitulé du Communisme avant mars 1918.

Trotski est né le 26 octobre 1879 à Ianovka dans la province de Kherson en Nouvelle-Russie, au sud de l'Ukraine actuelle.
Dès l'adolescence en tant que Marxiste, il était gêné par le bon niveau de vie de sa famille, ce que les Communistes nomment encore aujourd'hui « petit-bourgeois » ou « bourgeois ».

Suite à son agitation Révolutionnaire, il se retrouva pour la première fois en prison en 1898.
Il éprouvait déjà à cette époque, une haine viscérale envers la « bourgeoisie ». D'ailleurs, en exil en France en 1935, il écrira dans un journal, page 71 :

« (…) qu'il n'existait : « aucune créature plus répugnante qu'un petit bourgeois pris d'un besoin primaire d'amasser des biens ». »

Cette description correspondait parfaitement à la condition sociale de ses propres parents. Plus tard (comme nous le verrons), ils devaient eux-mêmes devenir des victimes de la politique de « lutte des classes » par la « dictature du prolétariat » de…, leur propre fils…

Il se maria en 1898 avec Alexandra Sokolovskaïa, une révolutionnaire elle aussi, qu'il rencontra lors de leurs activités militantes. Après avoir été tous les deux emprisonnés, ils furent exilés en Sibérie.
Mais les conditions d'exil sous le régime Tsariste n'étaient en rien comparables avec les premiers camps de concentration et camps de travaux forcés, que Trotski et Lénine allaient mettre en place à partir de 1918, et qui devinrent l' »Archipel du Goulag » sous Staline, pour reprendre l'intitulé du célèbre ouvrage d'Alexandre Soljénitsyne Oeuvres complètes, tome 4 : l'Archipel du goulag, Tome 1.
Trotski considérait même que le fait de côtoyer des exilés Révolutionnaires : cela ressemblait à une université révolutionnaire libre en pleine Taïga Sibérienne.

Puis, Trotski s'enfuit seul en août 1902 de Sibérie en abandonnant lâchement toute sa famille : son épouse et ses deux bébés. Mais pour Trotski la « cause », à cette époque, passait déjà avant sa propre famille. Les êtres humains les plus proches de lui, passaient au second plan, alors les autres…

Il rencontra pour la première fois en octobre 1902, son futur acolyte co-organisateur du coup d'État d'Octobre 1917 : Vladimir Ilitch Oulianov, plus connu sous le pseudonyme de Lénine. Ce dernier permit à Trotski d'écrire des articles dans son journal l'Iskra (l'Étincelle).
Et cette même année, Lénine publia son livre « Que faire ? », dont l'objectif était de « mettre en place une organisation centralisée de révolutionnaires professionnels ».

En novembre 1902, il rencontra sa seconde femme (mais ils ne se marièrent jamais), Natalia Sedova.

En 1903, Trotski tourna le dos à Lénine, et cette querelle dura jusqu'en juillet 1917.

A l'été 1904, Trotski fit la connaissance à Munich, d'Alexandre Helphand, un Marxiste comme lui, dont le pseudonyme était Parvus. Il devint alors le mentor de Trotski. Tous deux refusèrent d'adhérer aux : Parti Menchevique (signifiant minoritaire) représenté par Martov, et Bolchevique (signifiant majoritaire) représenté par Lénine. Ces deux Partis étaient issus de la scission en 1903, du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie (P.O.S.D.R.).

Le 9 janvier 1905 se déroula une manifestation pacifique en Russie. Mais celle-ci fut réprimée dans un bain de sang : le « Dimanche Rouge » ; après que le Tsar Nicolas II ait fait tirer sur la foule de manifestants. Cette tragédie déboucha sur une Révolution, qui échoua.
La population traumatisée par cette répression, Nicolas II comprit alors qu'il devenait urgent d'engager de profondes réformes économiques, sociales, de modernisation de la Russie et surtout de Démocratisation.

Quant à Trotski, il jouait déjà pleinement le rôle qu'il s'était attribué, de contestataire invétéré, sectaire et égotiste. Il critiquait TOUT : le Tsarisme, le Capitalisme, les Mencheviques et même…, les Bolcheviques. Bref, l' »infaillible » Trotski était déjà persuadé de détenir la « Vérité Absolue » en toutes choses.
Pour Trotski, comme lui avait inculqué Parvus, un simple soulèvement était insuffisant, il fallait appliquer ce qui est devenu pour le restant de ses jours, son dogme intangible, à savoir : la « Dictature du prolétariat » dans le cadre d'une « Révolution permanente mondiale ».
Juif d'origine, Trotski se revendiquait d'être : un Marxiste Internationaliste athée.

Le 28 juin 1914, l'Archiduc François-Ferdinand d'Autriche fut assassiné à Sarajevo. Cet évènement fut à l'origine de la Première Guerre Mondiale.

Puis en 1905, Trotski fut à nouveau incarcéré. Il s'évada et s'exila dans différents pays. Il fut expulsé de France en 1916 et se retrouva dans le pays du Grand « Satan » Capitaliste : aux Etats-Unis, en 1917.
Il apprit alors début mars, qu'une Révolution Populaire se déroulait en Russie et que le Tsar Nicolas II avait dû abdiquer.
Aussitôt, il décida de rentrer en Russie et après moult péripéties, il arriva à Petrograd le 4 mai 1917 ; soit un mois après le retour de Lénine, en provenance de Zurich.
Après le renversement de la Monarchie, la nouvelle étape pour les Bolcheviques consistait dans l'élimination du Gouvernement Provisoire de Kerenski, mis en place après l'abdication de Nicolas II.
Trotski voyait dans le Parti de Révolutionnaires Professionnels qu'était le Parti Bolchevique, l'outil lui permettant de pouvoir conduire au Communisme, d'abord en Russie, puis espérait-il, après avoir renversé les classes dirigeantes dans toute l'Europe, de « Communiser » le monde entier !

Courant juin, les Bolcheviques organisèrent de nouvelles manifestations dans le but de relancer une insurrection, au slogan de : « Tout le pouvoir aux soviets », avec l'aide militaire des marins de la base navale de Cronstadt.
En grand adepte de la Révolution Française et tout particulièrement de la
Terreur Jacobine, Trotski se prenant pour un tribun Jacobin, haranguait les marins de Cronstadt tout en démontrant clairement, que son objectif était l'instauration d'un régime dictatorial et violant. Ce qui était excessivement clair dans ses propos, page 200 :

« Des têtes doivent tomber, le sang doit couler… La force de la Révolution française, c'était cette guillotine qui raccourcissait d'une tête les ennemis du peuple. C'est un instrument excellent. Il nous en faut une dans chaque ville. »

Tragiquement pour le Peuple Russe, en 1917, Trotski disposait de moyens techniques d'extermination beaucoup plus conséquents, que dans la France du 18ème siècle, et dont il n'hésita pas un instant à se servir, constamment et massivement.

Le 3 juillet, les marins de Cronstadt ainsi que le 1er régiment de mitrailleurs se présentèrent au siège du Parti Bolchevique, à l'institut Smolny. Mais Trotski, Lounatcharski et Grigori Zinoviev étant conscients que le Gouvernement Provisoire disposait encore de trop nombreux régiments militaires, firent disperser la foule. Ce n'était que partie remise… D'ailleurs, Trotski en 1920, confia lors d'une réunion du Parti : qu'il se servit de ces « évènements » pour « tester » la possibilité d'un coup d'État.
Le 6 juillet, un mandat d'arrêt fut délivré contre Lénine qui s'enfuit alors en Finlande, et Trotski, Kamenev et d'autres Bolcheviques furent emprisonnés.

En Août, survint le conflit ouvert entre Kerenski et le Général Kornilov : Kerenski craignait un coup d'État de Kornilov contre le Gouvernement Provisoire. Pour contrer Kornilov, il libéra les Bolcheviques ; et le 2 septembre, Trotski et Kamenev furent également libérés, en espérant qu'ils compromettent la tentative de putsch de Kornilov. Cette stratégie réussit parfaitement, mais suite à ces libérations, un danger beaucoup plus grand menaçait le Gouvernement Provisoire…

A partir de cette date, ce fut Trotski principalement qui, en l'absence de Lénine exilé en Finlande, tenait les rênes du Parti Bolchevique.
Contrairement à ce que voudrait nous faire croire la propagande Communiste depuis 1917, la « Révolution d'Octobre » fut bel et bien un coup d'État. Et il arrivait à Trotski lui-même, d'appeler un chat…, un chat, et ici, en ce qui nous concerne d'appeler : un coup d'État…, un coup d'État, page 207 :

« Quand je fus libéré de la prison de la démocratie révolutionnaire, nous nous installâmes dans un petit appartement loué à la veuve d'un journaliste libéral, dans une grande maison bourgeoise. Les préparatifs du coup d'État d'octobre allaient bon train. Je devins président du soviet de Petrograd (…). »

Le Comité Central se réunit le 10 octobre, au n°32 rue Karpovka chez Soukhanov, Menchevique de gauche qui était absent, mais en présence de sa femme Galina Flaxerman, Bolchevique, elle, et qui avait tout organisé.
Lénine était rentré clandestinement peu de temps avant à Petrograd, muni d'une perruque.
L'ordre du jour était essentiel, puisqu'il s'agissait de voter Pour ou Contre, le coup d'État : 10 votèrent, Pour, et 2 (Zinoviev et Kamenev), Contre.
La décision ultime était donc prise et elle contribua à bouleverser TOUT le 20ème siècle, dans le monde entier…
Le 16 octobre, fut créé le Comité Militaire Révolutionnaire (C.M.R.), l'organe militaire indispensable devant servir à coordonner et organiser le coup d'État militaire Bolchevique.

Le 24 octobre, dans le cadre du C.M.R., Trotski déclencha les opérations et envoya les soldats prendre le contrôle des points névralgiques de Petrograd, comme : les bureaux de poste et de télégraphe, les banques, les centraux téléphoniques et les gares. le coup d'État était lancé. le 25 octobre, ce fut l'assaut du Palais d'Hiver afin de renverser le Gouvernement Provisoire. Kerenski, lui, réussit à s'enfuir quelques heures auparavant.

Un nouveau Gouvernement appelé par Trotski « soviet des commissaires du peuple » ou Sovnarkom fut donc constitué, avec Lénine comme Président et Trotski en tant que Commissaire du Peuple (ministre) aux Affaires Étrangères.
Lénine et Trotski représentaient les deux principaux fondateurs, désormais inséparables, du régime Bolchevique. Et dès le 1er novembre, lors du Comité de Petrograd, Trotski défendit Lénine contre les attaques de Lounatcharski : ce dernier traitant Lénine de dictateur. Maintenant que les Bolcheviques détenaient le Pouvoir, Trotski pouvait à présent, définitivement « tomber les masques » et affirmer clairement ses intentions Dictatoriales, Terroristes et finalement…, Totalitaires, du régime que les Bolcheviques commençaient à mettre en place, page 218 :

« Il n'y a pas de politique intermédiaire. Pas de retour en arrière. Nous sommes en train de mettre en place la dictature du prolétariat. Nous forcerons les gens à travailler. Pourquoi autrefois, sous la terreur, le sabotage existait-il ? Nous, nous n'avons pas simplement la terreur, mais la violence organisée des ouvriers appliquée à la bourgeoisie (…) Il faut dire clairement et sincèrement aux ouvriers que nous ne sommes pas favorables à une coalition avec les mencheviks et les autres ; ce n'est pas là l'essentiel. Ce qui compte, c'est le programme. Nous nous sommes alliés aux paysans, aux ouvriers et aux soldats qui se battent aujourd'hui (…) (Nous n'irons) nulle part si nous ne gardons que quelques bolcheviks (au sein du gouvernement). Nous avons pris le pouvoir et maintenant nous en portons la responsabilité. »

Malgré tout, dans cette déclaration, Trotski, même s'il était un peu plus clair sur ses objectifs à caractères Totalitaires, mentait toujours… Puisque entre mars et octobre 1917, les Bolcheviques avaient promis aux ouvriers, aux soldats et aux paysans, un programme politique résumé en un slogan : « le pain, la paix, la terre ». Or dramatiquement, ils eurent réellement l'inverse : la Terreur Rouge Bolchevique, la Guerre Civile, le Communisme de Guerre conduisant à la gigantesque Famine de 1920 – 1921 faisant 5 000 000 de morts ; et selon l'expression de Lénine, lui-même : la « guerre à mort aux Koulaks (petits propriétaires terriens) » !

Entre le mois de décembre 1917 et mars 1918, Trotski fut mandaté par Lénine pour négocier la paix avec les Allemands, afin de sortir de la 1ère Guerre Mondiale pour pouvoir se consacrer pleinement, à la mise en place du régime Totalitaire Communiste en Russie, par la « Dictature du prolétariat ».

En novembre 1917, les Bolcheviques se virent dans l'obligation d'organiser des élections, en vue de la convocation de l'Assemblée Constituante. Mais ils perdirent ces élections.
Malgré moult tentatives d'escroqueries, de manipulations et d'intimidations de la part de Lénine, ils furent contraints de convoquer l'Assemblée Constituante, le 5 janvier 1918. Mais celle-ci fut dissoute par la force dès le lendemain.
Au début de l'année 1918, le bureau politique du Comité Central du Parti Bolchevique était composé de : Lénine, Staline, Sverdlov, Sokolnikov et…, Trotski.
La direction du Comité Central s'installa alors à Moscou au Kremlin.

Puis, le 3 mars 1918 à Brest-Litovsk, une paix « honteuse » et même caractérisée par Lénine lui-même de « paix obscène », compte tenu des immenses territoires cédés, fut signée avec l'Allemagne.

Après avoir été Commissaire du Peuple aux Affaires Étrangères, Trotski changea de « casquette » pour devenir Commissaire du Peuple aux Affaires Militaires.
Courant février, Trotski se consacra donc à constituer son Armée Rouge Soviétique, dans l'optique de déclencher la Guerre Civile.
Manquant d'officiers expérimentés, Trotski n'hésita pas à recruter 60 000 officiers et 200 000 sous officiers de l'ex-Armée Tsariste, afin d'encadrer ses soldats. Pour un Idéologue Marxiste forcené comme Trotski, il est curieux de constater qu'il acceptait d'encadrer son Armée Rouge, avec ses ennemis jurés. Mais ce serait effectivement mal le connaître, puisqu'il avait pris l'infâme précaution, de garder en « otages » les familles (enfants, femmes, vieillards) de ses officiers. Et en cas de trahison de leur part, il menaçait leurs familles de subir les pires tourments.
Il était également un grand adepte des exécutions sommaires, notamment pour les déserteurs de son Armée Rouge, comme décrit par l'auteur, page 264 :

« Il mettait toujours l'accent sur les résultats pratiques, et demeurait un fanatique de la discipline, capable de décimer les régiments qui désertaient ou faisaient preuve de couardise sous le feu ennemi. Au nombre des condamnés figuraient aussi bien des officiers. »

P.S. : Vous pouvez consulter ce commentaire, dans son intégralité, sur mon blog :
Lien : https://communismetotalitari..
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Un livre considéré par beaucoup d'historiens sérieux comme bourrés d'erreurs. A lire, mais avec cela à l'esprit.
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Un somme sur un montagne d'orgueil et de naïveté... Consternant, mais un excellent.
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