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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce village du bord de la Tamise au milieu du 19e siècle, l'on vit au rythme des humeurs du fleuve qui, de tout temps, a fait l'objet de persistantes légendes, peuplées de noyés et de fantômes, longuement relayées autour des bières servies à l'auberge Swan. Lorsqu'un jour surgit le photographe Henry Daunt, blessé, avec dans les bras une fillette méconnaissable, qui paraît d'abord morte noyée avant de revenir miraculeusement à la vie, les spéculations vont bon train : s'agit-il de l'une ou l'autre des enfants des environs récemment portées disparues ? Les imaginations ne tardent pas à s'échauffer, n'excluant pas les hypothèses les moins rationnelles...


Toute l'originalité de cette histoire vient d'abord de son atmosphère, soigneusement campée entre réalité et fantasmes, en un lieu propice aux croyances magiques, à une époque où la superstition peine encore à s'effacer devant les avancées de la science. Dans les esprits ordinaires, la photographie flirte ainsi encore avec la magie, le darwinisme avec l'inimaginable, et l'inexpliqué avec la sorcellerie. Alors, un fleuve qui, par ses crues, ses courants et ses brouillards, emmêle si bien son cours à celui de l'existence de ses riverains, prend naturellement une dimension bien vite surnaturelle, telle une frontière entre deux mondes, un miroir dont les deux faces seraient la vie et la mort, et où se refléteraient bien des ombres et des secrets.


Dans cette ambiance liquide aux teintes de plomb et d'étain et aux odeurs de marécage, se dessinent, restitués en profondeur et avec le plus grand réalisme, des personnages singuliers que l'ignorance, la peur et les duretés du quotidien font d'autant plus dériver au vent des croyances et des rumeurs. La vie, dans l'ensemble, ne leur fait guère de cadeaux : deuils et pertes jalonnent le temps, frappant particulièrement les femmes en couche et les très jeunes enfants.


Tout est dès lors posé pour le déroulement d'une intrigue savamment construite qui, tel le courant imprévisible de la Tamise, emportera irrésistiblement le lecteur dans ses mille méandres et ramifications. Ce conte profondément original et attachant, joliment brodé autour des thématiques de l'écoulement de la vie, des mystères de la naissance et de la mort, et des difficultés de la parentalité, s'avère une lecture enchanteresse à nulle autre pareille. Coup de coeur.

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Avec ce grand roman, Diane Setterfield nous entraîne quelque part au bord de la Tamise, au XIXème siècle. Dans une auberge, tenue par une famille nombreuse, un homme blessé fait irruption, un soir d'hiver, portant dans ses bras une petite fille inanimée... Qui est-elle? Tout au long de l'histoire, l'auteure, avec son lecteur, s'interroge, explore les personnages, les lieux, à la manière d'une conteuse. Des destins s'entremêlent: un photographe, une infirmière, un homme de couleur et sa femme infirme, une femme désorientée, un pasteur.... et tant d'autres!....Cet ouvrage approche aussi le darwinisme, évoque les crues de la Tamise, mais surtout les profondeurs de l'être humain. C'est excellent. J'aurais aimé que ça ne se termine pas.
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Il était une fois, un roman dont les premiers mots étaient à eux seuls une invitation à se laisser aller au charme d'une histoire, à retrouver le plaisir simple d'écouter raconter. Ce roman pourrait vous être narré, soir après soir par l'un de ses protagonistes, de ceux qui se réunissent chaque fin de journée au Swan à Radcot autour d'un bon feu de cheminée. Dehors, le fleuve coule, déroule ses méandres, charrie branchages et cailloux, balayé par la brume. Dans l'auberge, les histoires s'enchaînent, se perfectionnent, se polissent jusqu'à ce que l'auditoire les juge parfaites. Et ce petit monde est exigeant. En ce 19ème siècle, sur les bords de la Tamise, on est encore loin de l'invention de la télévision et des séries. Mais l'on a déjà le goût des histoires qui feront un jour le succès de la BBC...

Alors, quand un homme blessé fait irruption dans l'auberge avec un corps dans les bras, quand l'enfant que tout le monde croyait morte revient à la vie sous le regard troublé de l'infirmière qui l'a prise en charge, on reconnait là de superbes ingrédients et plusieurs pistes d'histoires qui pourraient tenir la route. La petite fille qui ne parle pas est-elle celle des Vaughan enlevée deux ans auparavant ? Ou bien la petite-fille d'Armstrong dont le fils aîné a quitté le village pour s'établir à Oxford sans plus jamais donner de nouvelles ? A moins que l'affaire ne soit plus ancienne, beaucoup plus ancienne, de celles qui rejoignent les légendes séculaires... Les familles ont leurs mystères, le fleuve en est témoin et parfois acteur. On ne sait pas encore grand-chose à ce stade mais tout le monde en est convaincu : "Il va se passer quelque chose". Et moi, lectrice, je me retrouve scotchée à l'histoire qui défile au fil des pages, happée par le courant qui mêle forces de vie et de mort, attablée au Swan, attendant avec avidité que le conteur avance.

Oui, ce roman c'est du pur plaisir. Grâce à sa magnifique galerie de personnages, au service d'un récit puissant et incarné qui transporte et immerge. Grâce à sa fine trame contextuelle où affleurent les travaux de Darwin, la relation au vivant, le questionnement sur ce qui fait une famille et bien sûr le pouvoir de l'imaginaire symbolisé par le fleuve omniprésent, source de vie mais également séparation entre deux mondes dans les mythologies. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à ma lecture, je parle d'un plaisir simple, celui qui prend sa source dans l'envie de se laisser emmener ailleurs mais ne peut être comblé que par le savoir-faire d'une auteure suffisamment exigeante et ambitieuse. J'ai adoré le voyage et ne peux que conseiller à celles et ceux qui me lisent de se laisser embarquer sur la Tamise pour rencontrer à leur tour Rita, Daunt, Armstrong, Bess, Joe, Margot et tous les autres... Vous venez ? "Il était une fois une auberge paisiblement installée sur les berges de la Tamise, à Radcot, à une journée de marche de la source..."
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Dès les premières pages l'atmosphère enveloppe ; la brume, le fleuve, le froid, le mystère de cette entrée fracassante au Swan, auberge des bords de la Tamise où les histoires se racontent. L'homme se tient là, sombre, grand, blessé. Dans ses bras repose une enfant, morte un instant puis ressuscitée. Une énigme. Impossible. L'infirmière Rita Sunday, scientifique aguerrie et pragmatique le confirme.

Les langues vont bon train, les esprits brodent ; certains réclament l'enfant, d'autres observent, certains sont sincères, d'autres mentent. Les faits sont nourris, les destins se croisent et nous, lecteurs, restons en tension. Il faut absolument connaître la suite. Qui est cet homme ? Que cache le couple des Vaughan ? Et Robin ? Quant à l'enfant, qui est-elle vraiment ?

Quel récit ! Quelle écriture !

Diane Setterfield maîtrise l'art de la narration au travers cette enquête, mi conte, mi roman historique, véritable satire sociale proche de Dickens, au coeur de la campagne anglaise mouillée par le fleuve. Récit sombre et lumineux aux personnages ciselés, elle dresse un portrait humain et sensible des petites gens portés par les traditions et les croyances.

Ce roman, remarquablement bien écrit, est trépidant, complètement addictif et fascinant.

Une pépite captivante à lire absolument.


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Coup de coeur.
L'histoire se déroule sur la Tamise en 1887 et suit les vies, les amours et les tourments des personnages vivants entre Oxford et Cricklade ; le long de la rivière.
Une nuit, un homme que personne ne connait, mouillé et sanglant arrive titubant dans un pub, où les habitués racontent tout à tour des histoires, avec ce qui semble être une poupée dans ses bras.
L'homme s'évanouit et la « poupée » est éjectée de ses bras. C'est une fillette qui semble s'être noyée. Alors que les habitants s'occupent de l'homme, l'enfant, miraculeusement, revient à la vie.
Avec un mélange de chagrin, de duperie et d'espoir, plusieurs familles viennent à croire que l'enfant peut leur appartenir.
Mon coeur s'est attaché à chacun d'eux.
Magnifiquement écrite, avec une prose profondément poétique, des personnages mémorables, des rebondissements, des intrigues qui m'ont procurés une émotion à chaque page.
J'ai adoré ce roman.
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Avec ce nouveau roman, Diane Settefield renoue avec la verve romanesque qui irriguait son premier roman "le Treizième Conte" et nous embarque dans une histoire qui fleure le fantastique mais s'ancre toutefois dans la solide tradition des récits victoriens.
Nous sommes dans une auberge au bord de la Tamise et les habitués sont rassemblés autour d'un conteur qui constitue l'attraction locale en régalant son public de belles histoire. C'est la nuit du solstice d'hiver et l'obscurité est propre à dissimuler les plus lourds secrets. Soudain, un coup est frappé à la porte et un homme blessé apparait, tenant dans ses bras ce que l'assistance pense d'abord être une poupée mais qui se révèle être une fillette...Morte...puis vivante ...
Avec un tel "incipit" comment ne pas se lancer à corps perdu dans cette lecture qui devient de plus en plus passionnante au fur et à mesure que l'on progresse dans cette histoire et que l'on fait connaissance des personnages tous plus attachants les uns que les autres.
Le mystère plane , d'abord et en premier lieu sur le fait que la fillette noyée est revenue mystérieusement à la vie, et ensuite sur son identité. Mais qui est-elle ? La fille disparue des Vaughan, riches industriels qui avaient pourtant accepté de payer la rançon demandée, mais n'ont jamais retrouvé leur Amelia ? L'enfant de Robin Armstrong , le fils dévoyé d'un honnête fermier qui est apprécié tant des humains que des animaux ? La soeur noyée de Lily, revenue à la vie quarante ans plus tard pour accuser sa meurtrière ?
L'enfant représente le plus grand des mystères et ce d'autant plus qu'elle est privée de la parole . Mais elle éprouve une fascination et un amour pour ce fleuve duquel elle a surgi pour se retrouver dans les bras du photographe Daunt qui l'a conduite une nuit de solstice d'hiver dans cette auberge du bord du fleuve...
Le fleuve tient une part tellement importante dans le récit qu'il constitue un personnage à part entière et même s'il s'agit d'une Tamise fantasmée, il irrigue le récit de sa présence envahissante qui peut aussi se révéler maléfique.
J'ai adoré la façon habile qu'a l'auteur de faire glisser le merveilleux et l'irrationnel dans son récit à la façon de fils de soie qui enjolivent une étoffe et j'ai totalement adhéré à cette intrigue originale et captivante.
Serait-ce parce que j'ai été touchée par les histoires d'amour improbables (et pourtant heureuses) entre le fermier noir Armstrong et la clairvoyante Bess, ou alors entre Daunt le photographe rescapé des eaux et la courageuse Rita ?
Peut-être aussi parce que l'auteur fait la part belle aux animaux et parle des porcs avec une réelle affection ....
Ou encore parce que la conclusion de cette histoire fantastique est tout à fait à la hauteur de ce que l'on était en droit d'attendre.
Bref c'est un bon, vraiment un très bon roman et j'espère qu'il pourra enchanter les lecteurs pendant cet été qui s'annonce et qui est, comme chacun sait, propice aux nouvelles découvertes littéraires.
A savourer si possible au bord d'une étendue d'eau qu'il s'agisse d'un fleuve( de préférence) mais aussi d'un lac, d'une rivière, et pourquoi pas, de la mer....
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Une belle ambiance dans ce roman, à la limite du fantastique, un tout petit côté Dan Simmons plus qu'à la Dickens de mon côté... Logique, je n'ai jamais lu Dickens !
J'ai aimé les personnages, attachants, fouillés. J'ai aimé les petits "à côté" de l'histoire qui amènent un peu de poésie, un peu d'humour. Et j'ai aimé l'histoire, tout simplement !
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L'âme de ce roman est la tamise, et l'auberge Swan où s'agrègent de nombreux éléments de l'intrigue et où officient Joe, un formidable raconteur d'histoires et Margot la logisticienne du lieu. Un petite fille de quatre ans, plutôt morte que vive, quoique ! ramenée à l'auberge par un homme blessé et à bout de force est le point de départ d'un enchaînement d'histoires racontées, fantasmées et vécues par des personnages aux origines diverses et variées. l'Histoire convoque les esprits du fleuve incarnés par le « silencieux », passeur d'âmes, la géographie fluviale et les métiers qui lui sont associés, la photographie au collodion sur des plaques de verre… Il n'y a pas de temps mort dans cette narration,et, en interrompre la lecture est quasi impossible, tellement elle est prenante. Une accélération du rythme intervient vers la fin en vendant un peu la peau de l'ours avant de l'avoir tué, mais une lecture aussi agréable et réjouissante et à recommander vivement.
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XIXe siècle, sur les bords de la Tamise une auberge, le Swan, tenue par une famille aux nombreux enfants voit apparaître à ses portes un homme blessé portant une fillette dans ses bras et qui semble morte. On ne connaît pas son identité, elle constituera d'ailleurs le fil de l'intrigue sur lequel l'auteure va jouer tout le long du roman. Ainsi les différents personnages vont être examinés et par là c'est la nature humaine qui va être sondée; Rita, l'infirmière que l'on va appelé en urgence auprès de la fillette, la déclarant morte alors qu'elle reviendra à la vie quelques heures plus tard et Daunt, un photographe, vont tenter de percer le mystère autour de cette fillette de toutes celles qui ont disparu le long du fleuve depuis plusieurs années. Mais le personnage principal reste ce fleuve qui donnera toute sa puissance et son mystère au récit, sa brume inquiétante, ses abords glauques conférant aux bâtiments alentours une silhouette funeste.

Ce roman m'a attendri et révolté, certains personnages sont ignobles et d'autres font office de victime, n'y aurait-il pas un peu de Dickens dans cette histoire? Parfois quelques longueurs mais le dénouement est simplement superbe. J'y retrouve le style de Diane Setterfield qui avait su m'envoûter dans un précédent roman.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Ce roman est un conte.
J'ai adoré lire cette histoire. L'autrice nous immerge dans un décor, une ambiance, gothique à souhait, glauque, humide et glissante car dominée par la Tamise, omniprésente, envahissante, inquiétante. Mais illuminée par quelques personnages inoubliables : Rita, Robert Armstrong et son épouse Bess, Margot et Joe du Swan...
Pour moi, tout y est : le décor est très soigné et m'emporte dès le départ, le style, le rythme suit le tempo du fleuve, parfois lent, parfois trépidant, du suspense, puisqu'on n'a de cesse de découvrir qui est la petite fille du solstice d'hiver, les personnages enfin qui me resteront en tête longtemps.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas été absorbée et enchantée à ce point par un roman. Ça fait un bien fou !
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