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Dans ce village du bord de la Tamise au milieu du 19e siècle, l'on vit au rythme des humeurs du fleuve qui, de tout temps, a fait l'objet de persistantes légendes, peuplées de noyés et de fantômes, longuement relayées autour des bières servies à l'auberge Swan. Lorsqu'un jour surgit le photographe Henry Daunt, blessé, avec dans les bras une fillette méconnaissable, qui paraît d'abord morte noyée avant de revenir miraculeusement à la vie, les spéculations vont bon train : s'agit-il de l'une ou l'autre des enfants des environs récemment portées disparues ? Les imaginations ne tardent pas à s'échauffer, n'excluant pas les hypothèses les moins rationnelles...


Toute l'originalité de cette histoire vient d'abord de son atmosphère, soigneusement campée entre réalité et fantasmes, en un lieu propice aux croyances magiques, à une époque où la superstition peine encore à s'effacer devant les avancées de la science. Dans les esprits ordinaires, la photographie flirte ainsi encore avec la magie, le darwinisme avec l'inimaginable, et l'inexpliqué avec la sorcellerie. Alors, un fleuve qui, par ses crues, ses courants et ses brouillards, emmêle si bien son cours à celui de l'existence de ses riverains, prend naturellement une dimension bien vite surnaturelle, telle une frontière entre deux mondes, un miroir dont les deux faces seraient la vie et la mort, et où se refléteraient bien des ombres et des secrets.


Dans cette ambiance liquide aux teintes de plomb et d'étain et aux odeurs de marécage, se dessinent, restitués en profondeur et avec le plus grand réalisme, des personnages singuliers que l'ignorance, la peur et les duretés du quotidien font d'autant plus dériver au vent des croyances et des rumeurs. La vie, dans l'ensemble, ne leur fait guère de cadeaux : deuils et pertes jalonnent le temps, frappant particulièrement les femmes en couche et les très jeunes enfants.


Tout est dès lors posé pour le déroulement d'une intrigue savamment construite qui, tel le courant imprévisible de la Tamise, emportera irrésistiblement le lecteur dans ses mille méandres et ramifications. Ce conte profondément original et attachant, joliment brodé autour des thématiques de l'écoulement de la vie, des mystères de la naissance et de la mort, et des difficultés de la parentalité, s'avère une lecture enchanteresse à nulle autre pareille. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un conte rafraîchissant, idéal par cette météo estivale.
La nuit du solstice d'hiver 1887, un étrange individu fait irruption dans l'auberge bondée de Radcot, sur le bord de la Tamise. Il tient dans ses bras une petite fille noyée, finalement pas si morte que cela. Pour tous les clients, le mystère est total : que s'est-il passé et qui est-elle ? Est-ce l'enfant qui a été kidnappée il y a deux ans à ce couple richissime ? La soeur disparue depuis quarante ans de la vieille excentrique ? La fillette jetée dans le fleuve il y a quelques jours par sa mère désespérée ? Pendant toute une année, au rythme des solstices et équinoxes, les habitants de Radcot et des environs vont tenter de résoudre cette énigme, sur la base d'intuitions fournies par un fantôme, un cochon qui parle et une fermière au don de double-vue.

Ce roman est un pur régal. L'intrigue est fantasque mais l'auteur maîtrise sa narration tout au long des 500 pages. Malgré les multiples personnages pittoresques et attachants (les gentils si gentils, les méchants bien méchants), on ne se perd jamais dans les méandres de cette histoire bizarre. J'ai énormément aimé son côté mystérieux assumé (comme le dit l'un des piliers de bar : "C'est pas parce qu'une chose est impossible que ça arrive pas."), sa façon de ne pas chercher à tout expliquer -à quoi bon, tant que c'est plaisant à lire et à croire ?
J'ai apprécié également l'ambiance 100% british mâtinée de romantisme, où les éléments se déchaînent à l'aune des émotions des personnages et des rebondissements de l'intrigue, tandis que l'humour est omniprésent. En cela, Diane Setterfield se positionne clairement aux côtés des soeurs Brontë et de Jane Austen (oui, rien que ça !), d'autant que son écriture rappelle celle des contes lus au coin du feu.
Enfin, l'auteur a veillé à ce que ses principaux personnages féminins soient des femmes cultivées et émancipées, et j'ai trouvé cela follement vivifiant. En outre, l'histoire se tenant à la fin du XIXe siècle, on assiste aux débuts de la photographie et de la psychanalyse, et à la diffusion des théories évolutionnistes. En mêlant l'essor technique et scientifique à une intrigue aussi fantaisiste, Diane Setterfield réalise un grand écart audacieux et réussi.

C'est donc une lecture très agréable, qui nous emporte dans les remous de la nature humaine et de la Nature-tout-court, sans se départir de son ton léger malgré sa gravité, et tout en cultivant le mystère jusqu'à la fin. Un roman délicieux, à déguster avec un bon Earl Grey et des scones.
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Il ne faut pas s'aventurer dans le sillon d' « Il était un fleuve… » sans son gilet de sauvetage et ses balises de détresse.
Amoureux des petites flâneries bucoliques en péniche, ne franchissez pas l'écluse de ce roman gothique. Vous allez boire la tasse, où plutôt une pinte, à la santé de Stevenson et de Dickens.
Un soir, un inconnu surgit aux portes du Swan, auberge en bord de Tamise et s'effondre, une petite fille inerte entre les bras. Une infirmière, appelée sur place, ne peut que constater le décès de l'enfant. Défiant la science, la petite revient le soir même à la vie et cette résurrection étrenne ce conte aussi glaçant que les eaux de ce biotope romanesque.
Point de vampire ou de savant fou fan de tuning humain dans ce roman, mais un fleuve dont les larmes se transforment en crue et sur lequel dérive le fantôme d'un batelier, le Silencieux, qui ferait traverser les âmes selon la légende, tel Charon sur les rives du Styx.
Plusieurs fillettes ont disparu le long du fleuve ces dernières années. Deux personnages, Rita l'infirmière et Daunt, un photographe, futur couple en instance de bisous, vont rechercher la vérité dans les secrets de familles éplorées.
La force de ce roman tient à cet environnement lugubre mais aussi à une galerie de personnages aussi fouillés qu'originaux. Il y Mr Armstrong, riche mulâtre dont l'épouse handicapée masque un oeil qui sonde l'âme des gens, Lily, jeune femme simplette terrorisée par son demi-frère et les Vaughan, couple bourgeois qui ne survit que dans le déni du destin de leur fille. Si vous ajoutez les gitans du fleuve, Joe, le tenancier et conteur d'histoires du Swan et quelques belles crapules aussi sexy que des silures, il devient impossible de résister à cette histoire.
Selon moi, le roman aurait gagné à miser davantage sur le personnage envoûtant du Silencieux dont on regrette les trop rares apparitions et le texte aurait pu être également plus concis car à mi-croisière, la marée de mots est un peu trop calme. Une flaque d'eau entre deux tempêtes car le dénouement est vraiment trépidant et Diane Setterfield navigue comme un vieux loup de mer entre le récit fantastique et le roman historique.
Ce conte victorien teinté de Darwinisme mérite la traversée, en fond de cale.
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Attirée par le commentaire apposé sur la 1ère de couverture " Un plaisir de lecture à la Dickens ", je n'ai pu faire autrement que de me procurer ce roman tout en m'écriant " Quoi, mon Dickens ! On ose faire une comparaison avec mon Dickens, quelle prétention !" . J'ai donc commencé la lecture de ce roman curieuse mais dubitative, et ce, d'autant plus que le treizième conte de Diane Setterfield m'avait bien déçue. Et ma foi, l'écriture et l'atmosphère, en effet dickensiennes, de cette histoire m'ont parfaitement ralliée à cette comparaison audacieuse.
Dans ce roman-fleuve (jeu de mot facile, je l'avoue), il est question d'une enfant morte puis ressuscitée, d'adultes qui se disputent sa paternité, d'une auberge dont les piliers s'enivrent de pintes et de joutes oratoires, de femmes courageuses, savantes, malheureuses, de fils indignes, de secrets de famille et de la Tamise.
Un roman très plaisant à découvrir.
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Avec ce grand roman, Diane Setterfield nous entraîne quelque part au bord de la Tamise, au XIXème siècle. Dans une auberge, tenue par une famille nombreuse, un homme blessé fait irruption, un soir d'hiver, portant dans ses bras une petite fille inanimée... Qui est-elle? Tout au long de l'histoire, l'auteure, avec son lecteur, s'interroge, explore les personnages, les lieux, à la manière d'une conteuse. Des destins s'entremêlent: un photographe, une infirmière, un homme de couleur et sa femme infirme, une femme désorientée, un pasteur.... et tant d'autres!....Cet ouvrage approche aussi le darwinisme, évoque les crues de la Tamise, mais surtout les profondeurs de l'être humain. C'est excellent. J'aurais aimé que ça ne se termine pas.
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Diane Setterfield m'a happée dans son récit dès les premières lignes du roman qui débute comme un conte : "Il était une fois...".
Elle plante le décor, présente ses personnages pleins de pittoresque et elle nous place face à quelque chose d'impossible qui nous interloque autant que les témoins de l'événement. En effet, une petite fille a été repêchée dans le fleuve et, alors tout indiquait qu'elle était morte, elle revient à la vie peu après. Outre les interrogations sur cet étrange phénomène se pose la question de l'identité de la fillette : plusieurs personnes la reconnaissent comme leur enfant.

L'histoire se partage alors entre les différentes pistes et tandis que l'intrigue s'étirait, mon intérêt s'est lentement émoussé malgré un vrai suspense. Les personnages "importants" sont trop nombreux et j'aurais aimé que le récit se concentre un peu plus sur les deux ou trois qui m'ont davantage touchée (Rita, l'infirmière très pragmatique confrontée à l'inexplicable, Armstrong, le fermier au grand coeur qui se refuse à admettre que son fils n'est pas devenu un homme bien, etc).

Jusqu'au dénouement que j'ai trouvé assez frustrant. C'est comme si l'autrice choisissait la solution de facilité en faisant intervenir

Il Etait un Fleuve est donc un conte où le surnaturel s'invite dans un univers ultra-réaliste. En effet, Diane Setterfield décrit avec talent l'Angleterre rurale du XIXème siècle, partagée entre anciennes croyances tenaces et nouvelles connaissances scientifiques qui repoussent sans cesse les limites du possible. Alors que les théories de Darwin commencent à circuler, pourquoi le retour à la vie d'une fillette morte serait moins crédible que d'avoir des singes parmi ses ancêtres...

Au coeur du roman, il y a le Swann, une auberge réputée pour les conteurs qui s'y réunissent. L'art de raconter des histoires se trouve ainsi au centre du récit : qu'est-ce qui fait une bonne histoire, quelle est la meilleure façon de la raconter, quels détails peut-on modifier sans altérer l'essence de l'histoire, etc. J'ai bien aimé cette mise en abyme où l'autrice semble se questionner elle-même sur ce qu'elle nous raconte.

J'ai donc bien aimé ce roman, même si j'ai fini par me lasser un peu...
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Un soir en bord de Tamise dans l'auberge du Swan réputée pour ses conteurs, entre un homme gravement blessé portant le cadavre d'une fillette qui ressuscite miraculeusement.

Est-ce Amélia kidnappée un an plus tôt, Alice que la mère a noyée avant de se suicider ou Ann, soeur disparue de la bonne du curé?

Diane Setterfield rend bien l'ambiance de la Tamise avec un récit tel qu'on aurait pu en entendre dans l'auberge du Swan mais je n'ai pas accroché à cette intrigue simple que l'auteure prend plaisir à délayer dans une multitude de personnages ayant chacun leur histoire.
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Il était une fois, un roman dont les premiers mots étaient à eux seuls une invitation à se laisser aller au charme d'une histoire, à retrouver le plaisir simple d'écouter raconter. Ce roman pourrait vous être narré, soir après soir par l'un de ses protagonistes, de ceux qui se réunissent chaque fin de journée au Swan à Radcot autour d'un bon feu de cheminée. Dehors, le fleuve coule, déroule ses méandres, charrie branchages et cailloux, balayé par la brume. Dans l'auberge, les histoires s'enchaînent, se perfectionnent, se polissent jusqu'à ce que l'auditoire les juge parfaites. Et ce petit monde est exigeant. En ce 19ème siècle, sur les bords de la Tamise, on est encore loin de l'invention de la télévision et des séries. Mais l'on a déjà le goût des histoires qui feront un jour le succès de la BBC...

Alors, quand un homme blessé fait irruption dans l'auberge avec un corps dans les bras, quand l'enfant que tout le monde croyait morte revient à la vie sous le regard troublé de l'infirmière qui l'a prise en charge, on reconnait là de superbes ingrédients et plusieurs pistes d'histoires qui pourraient tenir la route. La petite fille qui ne parle pas est-elle celle des Vaughan enlevée deux ans auparavant ? Ou bien la petite-fille d'Armstrong dont le fils aîné a quitté le village pour s'établir à Oxford sans plus jamais donner de nouvelles ? A moins que l'affaire ne soit plus ancienne, beaucoup plus ancienne, de celles qui rejoignent les légendes séculaires... Les familles ont leurs mystères, le fleuve en est témoin et parfois acteur. On ne sait pas encore grand-chose à ce stade mais tout le monde en est convaincu : "Il va se passer quelque chose". Et moi, lectrice, je me retrouve scotchée à l'histoire qui défile au fil des pages, happée par le courant qui mêle forces de vie et de mort, attablée au Swan, attendant avec avidité que le conteur avance.

Oui, ce roman c'est du pur plaisir. Grâce à sa magnifique galerie de personnages, au service d'un récit puissant et incarné qui transporte et immerge. Grâce à sa fine trame contextuelle où affleurent les travaux de Darwin, la relation au vivant, le questionnement sur ce qui fait une famille et bien sûr le pouvoir de l'imaginaire symbolisé par le fleuve omniprésent, source de vie mais également séparation entre deux mondes dans les mythologies. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à ma lecture, je parle d'un plaisir simple, celui qui prend sa source dans l'envie de se laisser emmener ailleurs mais ne peut être comblé que par le savoir-faire d'une auteure suffisamment exigeante et ambitieuse. J'ai adoré le voyage et ne peux que conseiller à celles et ceux qui me lisent de se laisser embarquer sur la Tamise pour rencontrer à leur tour Rita, Daunt, Armstrong, Bess, Joe, Margot et tous les autres... Vous venez ? "Il était une fois une auberge paisiblement installée sur les berges de la Tamise, à Radcot, à une journée de marche de la source..."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Dès les premières pages l'atmosphère enveloppe ; la brume, le fleuve, le froid, le mystère de cette entrée fracassante au Swan, auberge des bords de la Tamise où les histoires se racontent. L'homme se tient là, sombre, grand, blessé. Dans ses bras repose une enfant, morte un instant puis ressuscitée. Une énigme. Impossible. L'infirmière Rita Sunday, scientifique aguerrie et pragmatique le confirme.

Les langues vont bon train, les esprits brodent ; certains réclament l'enfant, d'autres observent, certains sont sincères, d'autres mentent. Les faits sont nourris, les destins se croisent et nous, lecteurs, restons en tension. Il faut absolument connaître la suite. Qui est cet homme ? Que cache le couple des Vaughan ? Et Robin ? Quant à l'enfant, qui est-elle vraiment ?

Quel récit ! Quelle écriture !

Diane Setterfield maîtrise l'art de la narration au travers cette enquête, mi conte, mi roman historique, véritable satire sociale proche de Dickens, au coeur de la campagne anglaise mouillée par le fleuve. Récit sombre et lumineux aux personnages ciselés, elle dresse un portrait humain et sensible des petites gens portés par les traditions et les croyances.

Ce roman, remarquablement bien écrit, est trépidant, complètement addictif et fascinant.

Une pépite captivante à lire absolument.


Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Coup de coeur.
L'histoire se déroule sur la Tamise en 1887 et suit les vies, les amours et les tourments des personnages vivants entre Oxford et Cricklade ; le long de la rivière.
Une nuit, un homme que personne ne connait, mouillé et sanglant arrive titubant dans un pub, où les habitués racontent tout à tour des histoires, avec ce qui semble être une poupée dans ses bras.
L'homme s'évanouit et la « poupée » est éjectée de ses bras. C'est une fillette qui semble s'être noyée. Alors que les habitants s'occupent de l'homme, l'enfant, miraculeusement, revient à la vie.
Avec un mélange de chagrin, de duperie et d'espoir, plusieurs familles viennent à croire que l'enfant peut leur appartenir.
Mon coeur s'est attaché à chacun d'eux.
Magnifiquement écrite, avec une prose profondément poétique, des personnages mémorables, des rebondissements, des intrigues qui m'ont procurés une émotion à chaque page.
J'ai adoré ce roman.
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