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Citations sur La maladroite (75)

Et sur le dos ? - Je me suis cognée. - Et sur le ventre ? - Je suis tombée, et elle expliquait où et quand, et si elle n'avait plus de réponse, elle disait seulement, J'ai oublié, et elle ajoutait avec calme, Je suis très maladroite.
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En quinze jours de classe, j'avais compris, les bleus, les bosses, quand j'y repense j'ai l'impression que tout s'est déroulé à travers un cauchemar. Alors, je ne vois plus ma classe, mes élèves se figent en noir et blanc - et parmi eux, il y a Diana : elle est la seule à ne pas être en noir et blanc et à ne pas être immobile, je la sais en danger, elle me regarde, comme si elle guettait de moi ce que je peux faire, ce que je vais faire. Mais dans le cauchemar, je sais que tout est déjà trop tard pour elle, elle me regarde, et je ne peux rien faire, et je voudrais qu'elle me pardonne. "
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"J'ai cessé d'enseigner- la décision, c'est ce qu'il y a de plus facile, le soulagement de rompre, de se dire, Plus Rien Ne Sera Jamais Pareil, tout brûler compense les regrets qui vous brûlent, il y a une ivresse. Ça dure un temps- et le pire vient aprés, quand la brûlure s'estompe. Parce que vous êtes là, et que Diana n'y est plus, et que ça fait une différence..."
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Un jour, j'ai fini par lui dire, 'Tu devrais peut-être consulter, pour Diana'. Il y a eu un silence. Elle était là, dans la cuisine, et elle m'a regardée, l'ai détaché, et elle a dit, 'Pourquoi ?'. Ce n'était pas la bonne façon d'aborder le problème, mais est-ce qu'il y avait une façon d'aborder le problème avec elle ? [...] Je devais bien savoir, au fond, que, si ma soeur était le problème, ma soeur ne serait pas la solution. Mais on se dit 'Au moins j'aurai fait quelque chose, au moins j'aurai tâché de lui dire', alors qu'on n'a rien dit, rien fait.
(p. 61)
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L’INSTITUTRICE
Quand j’ai vu l’avis de recherche, j’ai su qu’il était trop tard. Ce visage gonflé, je l’aurais reconnu même sans son nom – ces yeux plissés, et ce sourire étrange – visage fatigué, qui essayait de dire que tout va bien, quand il allait de soi que tout n’allait pas bien, visage me regardant sans animosité, mais sans espoir, retranché dans un lieu inaccessible, un regard qui disait, Tu ne pourras rien, et ce jour-là j’ai su que je n’avais rien pu. »
Sur la photo, elle portait un gilet blanc à grosses mailles, autour du cou un foulard noué au-dessus de sa chemisette, une tenue incongrue, d’adulte – pas d’enfant de huit ans – mais surtout, cette manière bizarre de se tenir, les bras étrangement croisés, comme quelqu’un qui se donne une contenance. L’image me rappelait sa façon pathétique de faire bonne figure, alors qu’elle avait mal partout, que son malaise transparaissait de chacun de ses gestes maladroits, et raidissait ses membres – on voyait tout de suite qu’elle avait quelque chose de cassé.
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Les dessins de Diana étaient à son image, cabossés, déformés, bizarres, pathétiques, ils me prenaient au cœur.
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Une famille bricolée, oui, une famille rapiécée, une famille où rien ne se dit, mais où les drames se passent au vu de tous, et en silence, sans que personne ne s'interpose.
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LA GRAND-MÈRE
Quand je suis entrée chez eux pour la première fois, cette charge d'émotion au moment de revoir Diana, au milieu de son parc, là-bas, près de la fenêtre. Je me suis avancée vers elle, j'ai essayé de ne pas me précipiter, de garder mes distances. Au moment où je m'approche, elle appuie sur les touches d'un clavier en plastique, je dis," Diana", elle se retourne vers moi, me regarde mais elle ne me reconnaît pas. Je l'ai prise dans les bras et je l'ai embrassée, mais elle ne disait rien, elle me regardait en étrangère. Alors, pour ne pas me mettre à pleurer, je l'ai reposée, j'ai dit, "Elle est jolie", j'ai dit, "Elle a bonne mine", j'essayais de trouver quelque chose à dire pour que personne ne voie dans quel état j'étais.
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J'aimerais pouvoir dire que je l'aimais comme une soeur - mais elle n'en était pas une pour moi, puisqu'elle n'était RIEN...
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Je n’avais pas tout anticipé, c’est vrai. Moi, je pensais qu’elle avait retrouvé l’essentiel, devenir mère, avoir sa fille. Mais il fallait du temps, l’enfant ne vous adopte pas du jour au lendemain, surtout après un mois d’absence, et puis Diana pleurait la nuit, se réveillait, et elle n’y arrivait pas, elle était fatiguée, elle s’énervait. Alors je lui ai proposé de prendre le relais, mais elle ne voulait pas d’abord, elle voulait tout faire toute seule. Diana s’assoupissait, se réveillait, pleurait, et ma fille se sentait submergée, et pleurait elle aussi, se repliait sur elle-même. Alors je me suis retrouvée avec ma fille pleurant sur ma petite-fille pleurant, et m’occupant des deux. Ma fille me répétait, Elle ne m’aime pas, et c’est vrai que Diana devait sentir sa mère fragile, les enfants de cet âge sentent surtout, et c’est vrai qu’avec moi la petite pleurait moins, alors la nuit, je m’en occupas, je prenais Diana, et je lui chantais de petites berceuses du temps où j’avais eu mes filles, c’était très agréable, et quand je la berçais, Diana allait de mieux en mieux. Ma fille n’aimait pas ça, ma fille supportait mal la place que je prenais. Alors que moi je lui donnais tout mon soutien, ma fille prenait ombrage du soutien que je lui donnais.
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