Voici un roman de la rentrée littéraire qui a fait beaucoup parler de lui.
D'abord parce que le thème du livre est un sujet sensible, et selon moi encore très peu pris au sérieux par notre société. Ensuite parce que c'est le premier livre d'un auteur prometteur et qui avec «
la maladroite » raconte un fait divers sordide : le calvaire de la petite Marina Sabatier.
Dans ce roman inspiré donc de faits réels, Diana n'a quasiment pas la parole. Son calvaire nous est raconté à travers les yeux et la voix des protagonistes qui ont pu la côtoyer.
C'est un roman choral dans lequel successivement vont prendre la parole les membres de sa famille et notamment en premier lieu la grand mère, la tante et le frère ou encore des professionnels de l'éducation nationale, médecins, assistante sociale…
Et c'est là que ce livre est fort…
Il nous démontre que malgré les cris d'alarme, les rapports, les contrôles, un dossier aussi solide où chacun des acteurs, en son âme et conscience sait que la petite subit quotidiennement des actes de maltraitance; ce dossier a été classé sans suite par la justice et a mené malheureusement à la mort de cette fillette.
Diana nous est présentée comme une enfant différente des autres. Un peu retardé. Elle fait donc l'objet de moqueries à l'école. Les enfants entre-eux sont d'une méchanceté sans limite tant que des parents ou enseignants ne leur fixent pas un cadre et qu'on ne leur explique pas la différence entre le bien et le mal. Autant il est possible d'éduquer des enfants mais que faire pour des adultes, qui plus est, des parents qui ne comprennent pas qu'humilier, frapper, torturer un enfant – son propre enfant – ne doit pas exister ?
Ce livre, au delà de dénoncer un fait divers, pousse à nous interroger sur nos propres réactions face à une situation de maltraitance. On ne peut plus regarder, tenter de faire puis en vérité laisser faire !
Des mesures plus draconiennes doivent être prises pour aider ces parents psychologiquement fragiles et ainsi prévenir des actes inhumains envers les enfants mais aussi envers les personnes âgées qui est un sujet qui rejoint celui du livre.
Pour en venir au style de l'auteur, difficile de le juger. Il ne cherche pas à nous toucher avec des mots pointus mais plutôt avec des termes simple que chacun comprendra, et qui toucheront notre sensibilité.
Pour conclure : «
La maladroite » est un roman qui se lit vite mais qui au fil des pages ne peut vous laisser indifférent car ce drame très médiatisé et dénoncé dans ce livre, n'est en vérité que l'arbre qui cache la forêt.