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L'auteur nous confronte avec les réalités de la maltraitance des enfants, ce drame quotidien à la fois difficile à détecter mais aussi à dénoncer. L'histoire de la petite Diana, bouleversante d'horreur, condamne le silence de l'entourage et l'immobilisme des autorités et nous rappelle la fragilité des enfants et la nécessité de les entendre.

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La maladroite d'Alexandre Seurat est un roman explosif ou à chaque page une partie de nous s'étiole doucement .nos certitudes se glacent de torpeur, notre humanité devient misanthrope,nos émotions se figent dans une incertitude volcanique, nous sommes happer dans une mélancolie funeste.
L'histoire relate d'un fait divers réel que l'auteur à suivit de prés pour écrire cette histoire magnifiquement construite- Comme une enquête composée de témoignages diverses- nous sommes plongé dans une atmosphère étouffante dans une emprise zombiesque où Diana cette fille de 8 ans respire de moins en moins prise dans l'étau de ses parents entre soumission et amour.
C 'est la chute libre de cette petite fille au prise à lenteur administrative, à l'incertitude des faits, à la peur, à la folie pervers de ses parents bourreaux depuis sa naissance...Les témoins sa grand-mère, sa tante, sa première institutrice, ses trois directeurs d'école, médecin d'école, gendarmes, assistance sociale, son frére et autres relatent les moments vécus avec et sans Diana .
Pas de voyeurisme dans ce roman ni de manichéisme juste comprendre le cheminement de cette maltraitance avec la chronologie des évênements jalonnant la courte de vie de cette jeune enfant, de sa mére à l'acouchement jusqu'au final pressenti-
Le style est une autopsie amère et juste d'un société engluée dans l'administration lourde des lois. l'écriture est directe sans parabole, épurée, direct pour épouser la nature du drame futur sans être évoquée seulement des sous entendus des souffles et ce rire de Diana aigus...Son drame sera d'être maladroite et plus ou moins attardée justifiant ses stigmates ses marques ses bleues ses brulures ses douleurs physiques et morales,,,
La vie du livre laisse notre corps en attende comme un arrêt sur image, les yeux clos, toutes les Diana au sourire d'ange pleure notre silence et notre impuissance face à la folie- Un ange meurt.
Ce roman bouscule
A lire d'urgence .
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C'est un roman qui vous prend aux tripes dés les premières lignes. L'auteur aborde le thème de la maltraitance en prenant la vision de ceux qui pouvaient faire quelque chose et il place les différentes institutions (éducation nationale, justice, intérieur et médecine) devant leur responsabilité. C'est un thème fort qui est brillamment traité avec un style extrêmement sobre. Après tout, ce thème n'a pas besoin d'artifice. Avec peu de mots, l'auteur nous fait partager la souffrance de cette petite fille, l'espoir de s'en sortir et l'absence de réaction. Si certains personnages agissent vraiment mais se heurtent à l'immobilisme de la hiérarchie ; d'autres ne font que se donner bonne conscience. Au final, c'est un drame vraiment poignant dont le final reste longtemps à l'esprit.
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Parfois, on se demande comment écrire sur l'indicible, en l'occurrence, la maltraitance infantile. On imagine vite le nombre de pages qui se succèdent, cherchant chaque fois à mettre des mots sur l'improbable. Pourtant, avec stupeur, on découvre comment Alexandre Seurat en un peu moins de 100 pages réussit à nous raconter l'histoire de Diana, une princesse qui, bien malgré elle, porte bien son prénom.

Diana est une petite fille née sous X, qu'à contrecoeur, sa mère a finalement décidé de garder. Elle vit avec ses parents et trois autres frère et soeurs. Elle est toujours blessée. Ils la disent maladroite. Elle se dit maladroite. Elle répète ce qu'on lui dit. Elle déborde d'affection. Elle est étrange. Elle met ceux qui la rencontrent mal à l'aise. Diana, c'est l'indicible, l'irréparable, la révolte d'une enfant battue par ses parents.

L'auteur n'a pas besoin de décrire les coups, les blessures puisqu'on les ressent. Il n'a presque pas besoin d'expliquer le malaise et le sentiment de culpabilité des instituteurs, des directrices et de l'assistante sociale. le sentiment est diffus, à chaque phrase du livre, il nous happe et ne nous lâche pas. Il dénonce la prise en charge longue, difficile et paperassière des enfants maltraités, mais sans émettre de jugement. Il nous laisse constater que tous ont failli mais tous ont pourtant, à leur échelle, essayer. Ils pensaient faire au mieux. C'est la faute au politiquement correct, au dysfonctionnement des administrations parfois, au système trop protocolaire. Cela nous frappe en plein visage : qu'aurais-je fait ? Aurais-je fait plus ? Comment ?

Ce roman prend une forme très originale, il est dénué de dialogues et les propos de chaque protagoniste s'interposent sous la forme de différents procès-verbaux. On a presque l'impression de mener l'enquête alors qu'on sait pourtant, dès le premier chapitre, la funeste destinée de cette petite fille. La parole est tour à tour donnée à l'institutrice, la grand-mère, les gendarmes, l'assistante sociale. Jamais la parole n'est donnée aux parents. Leur portrait calculateur et manipulateur est dressé par le biais des autres acteurs qui restent ébahis devant leurs faux sourires. L'auteur s'attache à dresser le portrait d'une charmante petite fille avec respect, sans voyeurisme.

A la fin de cette critique, dans une actualité brulante où se succèdent les féminicides, quoi ajouter d'autre, mis à part qu'on estime que deux enfants meurent chaque jour sous les coups de leurs parents.
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C'est un livre terrifiant et douloureux, inspiré d'un fait divers réel (la mort, suite à des maltraitances parentales de la petite Marina, 8 ans)...
Je ne voulais pas le lire au départ car déjà, le fait divers lui-même, m'avait beaucoup touché. Comment peut-on en venir à tuer son enfant ?
Et puis j'en ai parlé avec des amis et je me suis dit que je leur devais bien ça, à l'auteur qui a su parler d'un tel sujet avec autant de talent, et à cette petite fille morte sans que personne n'agisse assez vite pour la sauver...
Voilà pourquoi j'ai décidé de lire ce roman puis d'écrire cette chronique sur mon blog.

Le talent de l'auteur est indéniable : c'est un premier roman époustouflant.
La construction du roman renforce les propos car l'auteur invite chacune des personnes qui a connu la petite fille à venir témoigner de ce qu'elle a vu, pensé, noté par écrit dans des rapports, ou carrément pas voulu voir.
La grand-mère, la tante, le grand frère, la mère, les institutrices, tous les membres des équipes médicales scolaires ou non, et même les gendarmes... Tous s'expriment chacun leur tour, tous avaient vu que quelque chose n'allait pas chez Diana.
Le ton employé, distant, ressemble à un témoignage lors d'un procès pour certain ou à une confession, celle que l'on peut se faire à soi-même...
Il permet de créer un certain recul avec l'histoire réelle, comme une sorte de protection indispensable pour éviter trop d'émotion ce qui pourrait occulter notre jugement.
Le lecteur ne peut que se révolter devant l'impuissance des témoins de ce drame.
Le lecteur sait tout de suite que c'est trop tard. S'il ne connaissait pas le fait divers, il est directement en connexion avec le drame.
En retard scolaire évident mais très mature pour d'autres choses, Diana, la petite fille dont la mère avait voulu accouché sous X, avant de changer d'avis un mois plus tard, est à l'évidence maltraitée par ses parents.
Chaque marque sur sa peau, donne pourtant l'objet d'une explication claire et cohérente de la part des parents et de l'enfant. Elle est maladroite, elle tombe, elle n'écoute pas ou fait des bêtises, elle se bagarre avec son grand frère...

Les adultes se sentent coupables mais la machine judiciaire est ainsi faite que pour accuser des parents, il faut des preuves...
Et il n'y a (presque) rien dans le dossier selon l'avis de la justice. Beaucoup trop pour les instituteurs et directrices d'école...
Mais les parents sont maîtres à bord. Ils dissimulent leurs actes et donnent l'aspect d'une famille unie et aimante. Les enfants sont bien élevés, bien soignés, bien habillés et si polis.
Tout le monde voit bien que les parents se soucient de leurs enfants, ils sont même carrément "charmants". Ils trompent en fait tout le monde en déménageant souvent quand les services sociaux s'approchent un peu trop près de la vérité...
L'auteur a su raconté des faits, faire passer des émotions, la culpabilité et la violence sans jamais porter de jugement. Il ne décrit d'ailleurs, aucun fait de violence directement, mais les silences s'avèrent être pires que les actes et la répétition des faits que Diana reprend mot pour mot, montre bien à quel point elle n'a jamais cessé de faire confiance à ses bourreaux, de les protéger et de les aimer...

Inutile de se voiler la face. Diana a réellement existé et a succombé sous les coups de son père qui n'a même pas nié les faits. Et des enfants comme la petite Diana, des enfants en danger, il y en a beaucoup trop...
Il y a de quoi s'indigner et en être bouleversé, mais cela n'est pas suffisant.
La justice fait ce qu'elle peut, parfois c'est de l'aide psychologique qu'elle propose à des parents fragilisés par leur propre situation familiale ou psychologique, parfois c'est le retrait de l'enfant qui est alors placé dans une famille d'accueil mais, pour aller jusqu'à une condamnation, c'est plus difficile...
Car au fond ce livre nous parle de tout ça : de l'échec d'un système, de la lourdeur d'une administration qui propose de l'aide aux parents par respect pour leurs droits et qui attend avant de condamner de peur de commettre une erreur, alors qu'il faudrait pouvoir agir plus vite dans l'intérêt des enfants et surtout coordonner davantage les différents services pour ne plus jamais passer à côté...
Et pourtant je reste persuadée que chacun fait ce qu'il peut. Pour avoir côtoyé des assistantes sociales dévouées, des médecins scolaires attentifs et sérieux et des enseignants toujours à l'écoute des problèmes de leurs élèves malgré le programme à finir et la classe surchargée, je me dis, qu'il faudrait juste arrêter de discréditer les enseignants, de leur faire un peu plus confiance car ils sont les seuls à être aux premières loges (avec le médecin de famille, mais existe-t-il encore ?) pour découvrir que quelque chose ne va pas chez un enfant...souvent plus que leur propre famille.
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Parfois en lecture nous avons des coups de coeur, des hauts le coeur, ou encore un mélange des deux , comme un gros coup au coeur. Ah c'est sûr, mon coeur de maman a été mis à mal et en est encore remué. Remué par l'histoire tragique de Diana, remué par certaines réactions de certains intervenants, remué par l'aveuglement, remué par le fait que cette histoire est une histoire vraie et un fait non isolé.

Des petites Diana, nous en croisons tous les jours. Certaines sont identifiées, d'autres pas. Certaines nous tentons de les aider, d'autres sont toujours dans le secret de leur quotidien. Ce fameux quotidien planqué sous la routine et ses faux semblants ... son fameux quotidien qui a fait de cette enfant une victime de la société , de la précarité.

C'est un récit fort que nous livre l'auteur. Un récit à plusieurs voix pour mieux rendre compte de la situation, pour lui donner plus de crédit et plus d'intensité. Un récit livré d'une façon telle que nous avons l'impression de connaître ou d'avoir connu cette petite fille. Un récit qui fait se tordre les ventres et se compresser les coeurs. Un récit pour nous rappeler que l'enfance est une période aveugle où l'innocence prédomine.

Ce roman est fort ... je l'ai déjà dit. Il interpelle et marque les esprits. Et il n'est après tout que le reflet de la triste réalité de beaucoup d'enfants. Après l'avoir refermé je n'avais qu'une envie: aller voir mes propres enfants, les serrer contre moi, et leur rappeler encore encore à quel point je les aime et ferai toujours de mon mieux pour les protéger.

Elle me poursuit Diana ...vraiment ...
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Un auteur qui fait parler de lui et c'est mérité, un premier roman lu d'une traite, un roman court, bouleversant, dérangeant.
Impressionnante par sa maladresse causée par son handicap cette petite Diana ; émotion, impuissance par la lecture de non-dits, de honte face à cette maltraitance pour cet enfant… et l'on observe à travers la narration son visage pourtant si souriant.
Ce récit nous démontre que malgré les cris d'alarme, les rapports, les contrôles, tout ce monde autour, un dossier aussi solide où chacun des acteurs en son âme et conscience sait que la petite subit quotidiennement des actes de violence et de maltraitance ; ce dossier a été classé sans suite (tiré des faits réels) par la justice et a mené malheureusement à la mort de la fillette. Ce livre est une force avec une écriture accrocheuse tellement puissante. Magnifique, un vrai coup de coeur !
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Un récit sec aux allures de dialogues, qui n'en sont pas. Les intervenants parlent à tour de rôle mais ne communiquent pas entre eux. Ils parlent de Diana, petite fille fragile, que tout le monde soupçonne de subir des violences au sein de sa famille mais que l'on n'arrive pas à faire parler. le récit que tous les témoins de cette histoire (vraie) égrènent, raconte cette sordide histoire sans laisser aucun échappatoire au lecteur. On se trouve en quelques phrases au coeur de ce fait divers, face à ses propres sentiments. On pourrait croire aux minutes d'un procès mais c'est plus intime et c'est surtout sans jugement. Ces hommes et ces femmes s'expriment simplement, humainement et nous obligent à s'interroger sur notre comportement en de telles circonstances.
Le récit est terrible car terriblement bien écrit. L'enfance maltraitée, la violence d'un papa et d'une maman, ça existe, même au-delà de l'imaginable. Ce livre est un coup de poing dans le ventre, une déflagration qui va au-delà de la tragédie.
La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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En ayant pour thème la maltraitance des enfants, j’avais une appréhension celle d’être prise en otage par les ressentis qu’un tel thème ne peut que susciter. Mais en choisissant de nous raconter l’histoire de Diana âgée de huit ans (tirée d’un fait réel) par les personnes qu’elle a rencontrées ou qui l’ont côtoyées, Alexandre Seurat permet à travers les témoignages de saisir l’ampleur, le genèse de ce drame. Tout commence par un avis de recherche de Diana car ses parents l'ont signalé disparue. Son ancienne institutrice se souvient de la fillette, des anomalies qu’elle avait constatées. Bleus, trace de coups pour lesquels les parents de Diana mettaient en avant sa maladresse. Mais elle a compris qu’il s’agissait d’autre chose et va remuer ciel et terre. Directrice d’école, médecin, la tante de Diana, sa grand-mère, les gendarmes, le personnel des services sociaux prennent tour à tour la parole. Comme la première institutrice de Diana, il y a ceux qui se sentent impuissants, d’autres qui ne veulent pas prendre de décision trop hâtivement. Les parents de Diana jouent la comédie à merveille : celle d’une famille unie ou tout le monde aime Diana. Malgré la machine mise en marche, il sera trop tard pour Diana.
Aucun voyeurisme, aucun pathos ni aucune scène de violence. Tous est suggéré mais le dysfonctionnement de l’administration surgit entre les lignes. Un premier livre qu’on lit la gorge serrée et dont on ne sort pas indemne.

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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J'ai été attirée par ce titre :"la maladroite". Je ne pensais pas du tout à ce type de récit. Quand on pense maladresse, on pense à des situations cocasses, à de la légèreté. Dès la première page, ma première idée s'est envolée, plongeant dans les ténèbres. le ton est donné dès les premières lignes. "L'INSTITUTRICE Quand j'ai vu l'avis de recherche, j'ai su qu'il était trop tard." L'auteur donne la parole aux personnes, qui ont côtoyé Diana, "proches" et "institutions" reconstituant chronologiquement le puzzle glaçant de cette histoire "tragique". Cette enfant, qui a disparu à l'âge de 8 ans vivant un vrai calvaire. Un ouvrage hommage qui nous alerte sur notre responsabilité individuelle et collective. D'une authenticité à couper le souffle.

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