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Marie Seurat est née en 1949 en Syrie dans une famille de riches industriels chrétiens. On a beaucoup entendu son nom dans les années 80, elle était l'épouse de Michel Seurat, otage enlevé avec Jean-Paul Kaufmann à Beyrouth en 1985 par une organisation terroriste.

Marie Seurat évoque ici ses longs mois de calvaire pendant la captivité de son mari, entre les informations contradictoires, les promesses de libération, les faux espoirs, la peur de l'imaginer maltraité, les annonces de décès. Elle s'indigne et se désole des dégâts d'une telle "mascarade" autour de l'affaire : la surmédiatisation qui fait le jeu des ravisseurs et nuit aux victimes, faisant monter les enchères, les politiques embarrassés et mous qui se débinent entre eux et se dérobent mais en tirent profit pour leur carrière, l'opinion publique qui croit bien faire en aidant les comités de soutien, la presse qui en fait ses choux gras. Un cercle vicieux.

Ce témoignage date de 1988. Vingt-sept ans après, il reste tristement actuel, terrorisme et prises d'otages sont toujours à la une. La voix de l'auteur peut agacer de loin en loin, petite fille « gâtée et fantasque », comme elle se définit elle-même. Sa réflexion modeste - ce texte ne prétend pas être un essai - autour du terrorisme n'en est pas moins intéressante, a fortiori lorsqu'elle la met en perspective avec le massacre de ses propres ancêtres en Anatolie en 1915.
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Ecrit en 1988 par Marie Seurat épouse du journaliste enlevé et tué au Liban, ce livre est son témoignage émouvant sur le malheur qu'elle a vécu, comme d'autres hélas, dans l'attente, les promesses, la révolte et peut-être la résignation. Elle donne également une belle approche de ce proche-orient où elle est née et où elle connut une enfance heureuse.
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22 mai 1985. Michel SEURAT rentre à Beyrouth.
17h40 : l'avion atterrit. Michel débarque.
19 heures : Marie son épouse l'attend. Il n'est toujours pas rentré.
"Ils l'ont enlevé" déclare-t-elle.

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Marie SEURAT a su rapidement. Elle retrace l'attente de la libération de son mari, sa torture et sa rage intérieures, sa souffrance, sa folie.
Après l'avoir lue, un seul mot me vient à l'esprit : quel bazar ! Il s'agit là d'un euphémisme que j'utilise car la bienséance m'empêche d'utiliser l'autre mot malpoli qui conviendrait davantage pour décrire ce que j'ai ressenti à tout ce qui s'est tramé pendant cette captivité. La bêtise des uns, l'incompétence des autres, l'orgueil, la méconnaissance, les tractations plurilatérales où chacun vient parler à voix forte et haute jouant le jeu des ravisseurs (sans compter que je me suis demandé si eux aussi étaient autant au clair avec leurs intentions de départ). A cela s'est ajouté un manque de discrétion, de connaissances de ce pays  où se côtoient et se battent des peuples, des hommes pour des motifs religieux ou politiques. Beyrouth est, Beyrouth ouest, la banlieue sud, la montagne chrétienne, les Druzes, le Hezbollah, les chiites, l'armée syrienne, les camps, les réfugiés palestiniens, Amal ....Une mosaïque de religions, peuples, partis politiques ou idéologiques. Cette conjonction de facteurs allait nous mener vers l'inéluctable : la mort. Réduction qui pourrait sembler simpliste mais pourtant l'on ne peut s'empêcher de penser que cela aurait pu se passer autrement avec plus de finesse.
Je ne peux que recommander cette lecture à celles et ceux qui se souviennent de cette période où l'on enlevait déjà des hommes ou à ceux  qui veulent découvrir ce pan de notre histoire.
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Cette autobiographie de Marie Seurat démarre quand son mari Michel se fait enlever à Beyrouth en 1985, en même temps que le journaliste Jean-Paul Kauffmann. On voit le Liban au temps des explosions et des violences, les relations entre les différentes religions…
Marie Seurat, avec son regard d'Orientale, essaie de trouver à travers l'histoire de sa famille, établie à Alep où elle est née, après avoir été chassée de Turquie, les raisons de cet enlèvement survenu au vingtième siècle.
Très intéressant.
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Marie Seurat nous livre son émotion et ses réflexions suite à l'enlèvement de son mari au Liban au coeur des années 80. Ce témoignage est une formidable source de réflexion. L'auteur y aborde de nombreuses thématiques ( la vie quotidienne dans un pays en guerre, les spécificités du moyen orient, le rôle des médias...) avec émotion mais sans pathos et sans détour ou politiquement correct. J'ai été particulièrement touchée par ses descriptions sensorielles du Liban et de la Syrie. Et cela m'a permis de mieux comprendre ce que je voyais quotidiennement à la télévision lorsque j'étais enfant, et ce que je vois malheureusement actuellement.
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Lu il y a longtemps, mais l'émotion et le souvenir sont toujours là ! poignant !
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Lire « Les corbeaux d'Alep » de Marie Seurat c'est comprendre une partie de l'histoire du Liban, et des stigmates que conserve encore Beyrouth, c'est comprendre ce qui fit aussi l'actualité française, avec l'enlèvement et l'assassinat de Michel Seurat. C'est (déjà ?) réfléchir aux pouvoirs politiques, à ceux de la presse ; c'est s'interroger sur « le droit à l'information », sur le rôle de la communication et des images, bien compris par l'Orient, et qui sait fort bien en jouer, au détriment d'une humanité qui a besoin de respect, de vérité.
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