Ce roman signé
Benoit Séverac m'a beaucoup plu et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord son héros, dont on n'apprend l'identité qu'à la toute fin du roman. Rescapé de la Grande Guerre mais définitivement brisé par les combats et les actions qu'il a menée pour survivre.
Depuis la fin du conflit, il ne sait que faire de son existence, il n'a plus le goût de vivre. La guerre lui a tout pris : sa fiancée et sa vie d'avant à Alger et il est incapable de se reconstruire.
La guerre ne l'a pas tué alors il s'autodétruit en buvant du matin au soir et en s'injectant de la morphine dans les veines, le soir venu.
Un tel héros affligé du syndrome post traumatique comme on le dit depuis, est l'occasion pour l'auteur d'aborder les séquelles de la guerre et la difficulté pour les poilus de se réadapter à une vie normale après avoir passé pour certains d'entre eux, quatre ans à tuer.
Benoit Séverac met également en lumière ceux qui ont profité de la guerre pour s'enrichir et gravir les échelons de l'échelle sociale, en l'absence de rivaux potentiels, occupés à faire la guerre, certains ont amassé un bon pécule, occupant un poste qu'ils n'auraient jamais obtenu en temps de paix.
L'auteur nous montre également l'état d'esprit au lendemain de la première guerre mondiale : les vivants pleurent volontiers les morts mais n'ont que faire des rescapés inadaptés à toute vie sociale.
Le héros, détruit par le conflit, n'est à aucun moment pris en pitié par ceux qui sont restés à l'arrière pendant quatre longues années, il fait plutôt l'objet de moqueries et de mépris de la part de ses collègues et subalternes.
Benoit Séverac nous montre sans fard l'hypocrisie de la bonne société toulousaine, prête à tout pour garder ses petits secrets, surtout si ils sont inavouables.
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