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EAN : 9782264082282
336 pages
10-18 (07/09/2023)
3.84/5   361 notes
Résumé :
L’oncle et la tante de Stéphane vident leur appartement et lui propose de venir récupérer quelques souvenirs : - Tu pourrais prendre le tableau du peintre juif. - Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Quel peintre juif ? - Celui que tes grands-parents ont caché dans leur grenier pendant la guerre. C’est ainsi que Stéphane découvre un pan de l’histoire familiale complètement ignoré. Eli Trudel, célèbre peintre, aurait été hébergé pendant l’Occupation par ses grand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 361 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 20 °°°

Dès les premières pages racontées avec une très vivante première personne, on apprend que le narrateur Stéphane est en galère à Jérusalem. Décidé à faire inscrire ses grands-parents comme Justes parmi les Nations, il s'y rendait pour présenter au centre Yad Vashem le tableau qu'un peintre juif aurait donné en remerciement à son grand-père résistant qui l'avait caché pendant la deuxième guerre mondiale. Mais voilà que le comité d'expert de Yad Vashem déclare que le tableau a été volé, qu'il s'agit d'une spoliation de bien juif, et que le peintre a été dénoncé puis déporté à Auschwitz où il a été assassiné. Une fois de retour en France, il décide de mener son enquête pour laver le déshonneur de sa famille. Mais comment débusquer la vérité plus de 70 ans après ? Les Israéliens se sont-ils trompés ?

Après un démarrage un peu laborieux dans sa présentation des faits, le récit bascule dans une enquête passionnante et rythmée de la région parisienne ( où vit sa tante qui lui a donné le tableau ) à Jérusalem, en passant par l'EHPAD d'Alès où séjourne le dernier résistant du réseau de son grand-père. Les derniers témoins étant rares, il va écumer les archives : celles du Musée de la Résistance et de la déportation à Toulouse ou encore celles du Centro Sefarad à Madrid.

A travers cette enquête et quelques chapitres judicieusement placés révélant la réalité des événements de 1943 – en l'occurrence le parcours du peintre juif et son épouse à partir des Cévennes - c'est tout un pan de l'Histoire qui est raconté : celui de la fuite des juifs en Espagne et des réseaux de passeurs via les Pyrénées. On découvre ainsi que malgré les diatribes antisémites de Franco, marquées par un antijudaïsme catholique, l'Espagne a servi de pivot pour des milliers de réfugiés juifs, notamment à partir de 1943 lorsque la victoire des Alliés semblant inéluctable, Franco a jugé préférable de se montrer souple sur sa politique de visas, n'empêchant pas l'arrestation de réfugiés illégaux, juifs ou pas, dans des camps de concentration comme celui de Miranda, avec un trafic d'oeuvres d'art très actif. Très habilement la vérité se révèle, bien différente de ce que pensaient au départ Stéphane ou les experts de Yad Vashem.

Pour finir de harponner le lecteur à suivre ces aventures rocambolesques, Benoît Séverac a choisi comme guide un personnage fort attachant de loser recouvrant sa dignité. Stéphane voit dans le tableau du peintre juif légué par son grand-père une occasion de réparer une incompréhension, lui qui a cherché en vain l'affection de ce papy dur et taiseux au point de ne jamais évoquer son rôle de résistant actif. Lui qui est au chômage sans réelle perspective de réinsertion veut transmettre à ses filles la fierté d'appartenir à une famille de Justes. Je regrette juste que l'auteur ait surchargé le récit avec les déboires conjugaux ( un peu vaudevillesques ) de Stéphane, cela alourdit le propos sans l'enrichir alors que le lecteur lui est avant tout captivé par la résolution de l'affaire historique, vraiment captivante.

Les notes et remerciements de l'auteur en fin d'ouvrage sont très touchants. Benoît Séverac y dit qu'il a imaginé son récit, totalement fictif, à partir de l'histoire du peintre autrichien juif Willy Eisenschitz qui a été hébergé dans la demeure cévenole de ses propres grands-parents. On comprend pourquoi la sincérité de l'auteur se distille aussi efficacement dans son roman, empreinte d'un vrai souci humaniste. Il est parvenu à digérer une grosse masse de documentation historique pour créer un roman très réussi accessible au plus grand nombre pour découvrir tout un pan de l'Histoire.
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Après "Tuer le fils", je retrouve avec grand plaisir Benoît Séverac dans " le tableau du peintre juif". C'est un roman noir qui est très bien documenté à tel point que j'ai pensé longtemps que l'histoire était tirée d'une histoire vraie, mais non, l'auteur nous précise bien dans une note de fin que, seul le tableau du peintre juif est réel.
L'histoire de Stéphane m'a passionnée. C'est lors du déménagement de son oncle et tante que Stéphane reçoit en héritage le tableau du peintre juif Eli Trudel. Ce tableau était jusque-là inconnu de lui. Il lui est rapporté qu'il était à ses grands-parents, tableau offert par le couple juif Trudel qui l'avait donné à ses grand-parents pour les remercier de les avoir hébergé et aider à passer en Espagne pour fuir l'antisémitisme.
Stéphane découvre avec ce tableau, le passé résistant de son grand-père, il va alors tout mettre en oeuvre pour que ses grands-parents reçoivent, à titre posthume celui de "Juste parmi les nations".
le parcours ne sera pas simple mais il va nous permettre ,à nous lecteurs, d'avoir des informations sur cette période d'occupation sur le franquisme, le rôle de Franco et sa position extrêmement ambiguë sur cette pseudo neutralité mais aussi sur l'Israël. j'ai vraiment apprécié de suivre ce parcours pour le moins chaotique.
Ce deuxième roman me confirme que Benoît Séverac a une plume qui me plaît beaucoup. Encore un auteur à suivre...
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Stefan Milhas, le narrateur a la cinquantaine, deux grandes filles, un mariage qui bat de l'aile et plus de travail.
Invité chez ses oncle et tante en passe de partir en maison de repos, il hérite d'un tableau d'un peintre juif que son grand-père avait hébergé pendant la guerre fin 1943.
Stefan ignorait tout du passé de résistant de son grand-père qui n'avait pas recherché les honneurs ensuite.
Désireux de lui rendre hommage , il a soudain l'ambition de faire reconnaître son aïeul comme " Juste parmi les Nations".
Pas si simple.
Il suit toutes les étapes et atterrit à Jérusalem où cela tourne mal. Il sera prié de quitter le territoire.
De retour en France, il s'applique à rétablir la vérité .
On le suit dans son enquête jusqu'en Espagne où on finit par découvrir la raison des contradictions entre les dates récoltées par Jérusalem et les dates enregistrées en Espagne. La fin de l'aventure du tableau arrive. Elle aurait pu être plus explicite quant aux documents du dénouement.
le fil de l'enquête est très bien mené à travers le ressenti de Stefan plus vrai que vrai.
le point qui m'a vraiment intéressée vers la fin, c'est l'attitude de L'Espagne vis-à-vis des Juifs étrangers qui passent sur leur territoire pour émigrer ou se cacher. Début 1944, sous Franco, l'Espagne ménage la chèvre et le chou. Vis-à-vis des Juifs étrangers, ils ne veulent pas se mettre l'Allemagne à dos ni les Alliés au cas où ils gagneraient la guerre.
Un roman très agréable à lire grâce à la plume de qualité et au récit très clair de Benoît Séverac qui n'hésite pas avec beaucoup de naturel à glisser quelques notes d'humour tout au long du roman. Cette dernière caractéristique allège l'ambiance.

Belle découverte !


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Plusieurs critiques enthousiastes sur Babelio m'ont donné envie de découvrir l'auteur et ce livre. Lecture fort réjouissante!

A la fin, Benoît Séverac explique que le point de départ de l'histoire est réel: un tableau du peintre juif Willy Eisenschitz ( reproduit) lui a bien été confié par son oncle et sa tante. Mais tout le reste est inventé.

le narrateur est un quinquagénaire apathique, désabusé, après plusieurs revers professionnels. Chômeur, il se traîne et son couple se délite. Mais voilà que son oncle qui déménage lui propose de prendre ce qu'il appelle le tableau du peintre juif, qui aurait été donné à ses grands- parents, en remerciement de leur hébergement, par un couple juif en fuite, dont le mari était un artiste assez connu.

Une idée germe alors dans l'esprit du narrateur: faire reconnaître ses grands-parents comme des Justes. Enfin, il sort de son marasme. Sans se douter qu'il enclenche toute une série d'événements perturbants pour lui comme pour sa famille. Enquête et reconquête de sa confiance en lui-même sont au coeur du roman, et cette volonté de comprendre ce qu'il s'est passé ( découvrez-le par vous-mêmes...) va l'entraîner d'Israël en Espagne, en passant par les Cévennes et Toulouse.

J'ai accompagné avec grand plaisir, émotion et curiosité, son parcours mouvementé . L'écriture agréable et non dénuée d'humour et d'auto-dérision m'a beaucoup plu. Voilà un tableau source de mystère ...et de renaissance.
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Il y a des ouvrages que l'on choisit pour leur auteur ou encore pour la maison d'édition qui les publie... et il y en a d'autres pour leur titre et pour leur couverture comme ce fut mon cas avec "le peintre juif".

Passionnée d'art, je n'ai eu d'autres obligations que d'aller en librairie me procurer cette oeuvre que je suis très heureuse d'avoir pu lire. Et pour cause, nous nous retrouvons plongés dans une histoire à la double temporalité mêlant art, spoliation d'oeuvre, acte de bravoure et résistance durant la Seconde Guerre mondiale et bien sûr le tout dans le sud de la France.

J'ai beaucoup apprécié l'intrigue de ce roman débouchant sur une enquête que Stéphane, notre personnage principal, était loin de s'imaginer après avoir récupéré une toile d'un célèbre peintre juif dans l'appartement familial de son oncle et de sa tante. J'ai aimé découvrir une histoire qui finalement nous offre un véritable voyage au travers les époques et les pays et qui prend racine dans le propre passé familial de Benoît Séverac.

Premier roman que je découvre de l'auteur, je n'ai pas vu les pages défiler. Je regrette cependant que l'histoire n'ait pas été plus longue car j'aurais voulu suivre plus longtemps le travail de recherche mené par Stéphane. Concernant l'intrigue, j'ai été très surprise par le dénouement auquel je ne m'attendais pas, et ce, pour mon plus grand plaisir.

Si vous vous intéressez aux thèmes évoqués, je vous conseille vivement cette lecture car le travail de recherche fait par Benoît Séverac et la fluidité de sa plume offre un roman très appréciable à découvrir.
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critiques presse (3)
Telerama
25 septembre 2023
Un récit passionnant et incarné.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
04 janvier 2023
Au fil de cette aventure, le roman se révèle un passionnant document sur ce que furent les passeurs et les milices mais aussi sur le circuit des biens juifs spoliés et sur l’activité des gardiens de la mémoire que sont archivistes, historiens, journalistes, sans lesquels tout travail de réhabilitation serait impossible.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
27 septembre 2022
Le récit est passionnant, incarné, même si le documentaire sur les réseaux de résistance, les passeurs, le comportement ambigu des autorités espagnoles ou le travail des archivistes et chercheurs contemporains prend finalement le pas sur la fiction.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Franco a collaboré avec les Allemands, certes, mais il ménageait la chèvre et le chou. Il y a eu très peu de déportations. À tel point qu'il s'est targué d'avoir été un "sauveur de Juifs" , après la guerre. Ce qui est largement discutable. Ceux que la Guardia Civil interpellait finissaient en camp.
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Dans les circonstances dramatiques de la vie , on se raccroche à de petits gestes dont on s’imagine qu’ils apportent un sens à nos tribulations, qu’ils repousseront nos affres, ou tout au moins les suspendront quelque temps en les rendant plus supportables.
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- Il est moche. Avoue.
J'ai haussé les épaules. Le jugement est sévère. Le tableau n'est pas d'une grande originalité, ni d'une grande force évocatrice, mais il n'est pas moche pour autant ; il est même d'une belle facture.......
Mais il a une façon singulière de vous apprivoiser. Sauf qu'Irène ne veut pas se laisser apprivoiser.
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P. 139
Me saouler et marcher dans les rues de Tel-Aviv, enfin devenues respirables grâce à un air marin qui a rafraîchi l'atmosphère. Me saouler tout en déambulant, et crier des insanités aux passants, aux commerçants. Pisser contre les façades des maisons, me faire interpeller par les habitants. Qu'ils préviennent la police et qu'on m'embarque ! Me saouler et faire un scandale. Histoire de leur montrer que si ce pays ne veut pas de moi, moi non plus je ne veux pas de lui. Allez vous faire foutre, tous autant que vous êtes !
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S’envoler pour le Moyen-Orient, et pour Israël en particulier, c’est partir à la rencontre de plusieurs millénaires d’Histoire.
Je suis aussi accompagné d’une multitude d’images plus récentes : Yasser Arafat s’exprimant dans un anglais exotique, les territoires occupés, la construction du mur, les checkpoints, les tirs de kalachnikov lâchés à l’aveugle contre un ennemi invisible au milieu de bâtiments en ruine, des enfants lançant des pierres sur d’autres enfants en uniforme, à peine plus âgés qu’eux…
Je repense à mon père qui militait pour la paix dans le monde et, à cette fin, s’était laissé pousser la barbe en signe de solidarité envers les Palestiniens. « Tant que ces derniers n’auront pas de patrie », affirmait-il. Il avait fini par se la raser sans avoir atteint son objectif. À la maison, nous boycottions également citrons et avocats en provenance d’Israël.
Aujourd’hui, je boycotte les avocats non seulement à cause de leur provenance mais parce qu’ils sont cultivés au détriment de la forêt équatoriale et des réserves d’eau naturelles…
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