Une caravane en hiver

Ce roman est un bon exemple d'une histoire étant soi-disant une leçon d'humanité mais qui n'est, au final, qu'un condensé de préjugés racistes et de white saviorism.

La famille d'Arthur ainsi que Christian (en plus de leur comportement supérieur et infantilisant avec Nooda) perpétuent seulement la diffusion d'idées racistes et de préjugés. Je n'en reviens toujours pas du passage d'Arthur disant que ses amis "n'ont jamais vu de syrien" et qu'ils ont du coup hâte de rencontrer Adnan (c'est une bête de foire ou ??). le racisme décomplexé du père fait rire ses proches, on nous parle d'accent "oriental" et bonjour les amalgames entre syriens et terroristes. Certains propos sont présentés sous couvert d'humour mais désolé, j'ai juste trouvé ça choquant, déplacé et de surcroît inutile.

Il y a aussi toute une justification de l'aide apportée à Nooda qui repose sur le fait qu'elle (comparé à d'autres réfugiés) était une intellectuelle en Syrie, j'ai lu ça comme si ça lui donnait ainsi le mérite d'être aidée (les sdf français sont d'ailleurs rabaissés en étant comparés à Nooda/Adnan).

Les agressions racistes des personnages sont sans cesse excusées par l'époque de l'histoire : 2018, moment des attaques terroristes en France. Encore une fois ça m'a insupporté, bon nombre de propos et de micro-agressions sont légitimés par la peur, que ce soit de la part de la famille d'Arthur, de gens lambdas ou encore de la police. La peur ne donne pas un laisser passer à tenir des propos racistes et les excuser dans un roman jeunesse continu de maintenir ça.

Le plot est plutôt surréaliste et je trouve que le décrire dans le résumé comme une "aventure digne d'un roman d'espionnage" est déplacé et sensationnaliste, la vie de Nooda/Adnan n'a rien d'une aventure au contraire. Je ne parlerai même pas de la relation entre Christian et Nooda que je trouve tellement déplacée vu le contexte et la vitesse à laquelle il développe des sentiments.

Je me doutais vu la quatrième de couverture et le peu que je savais de l'histoire que ça n'allait pas être une lecture agréable mais j'en ressors juste choqué et outré.

Je déplore énormément de facilités et de raccourcis scénaristiques dans ce roman. Certes, il s'agit d'une lecture pour ados, mais quand c'est trop facile, ça ne passe pour moi. Ainsi, j'ai du mal à croire à ce détective privé qui parvient à rentrer dans l'école sans soucis pour interroger le concierge et suivre Arthur sans que personne ne l'arrête. Je n'arrive pas à croire non plus à cette histoire selon laquelle la police française n'a aucune protection des témoins afin de tout simplement ramener Adnan et sa mère dans la famille d'Arthur pour la suite du récit. Bah oui, sinon toute la famille d'Arthur aurait tout simplement disparu du bouquin et comme ils font partie intégrante de l'histoire, ça aurait posé problème. Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d'autres qui m'ont dérangée pendant ma lecture.
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