- Meunier, tu dors ?
- Ne t'inquiète pas. Je te dis qu'il a un sommeil de plomb.
- Oui mais... Ça fait une éternité qu'on baise sous son nez et qu'il ne se rend compte de rien. Il est ensorcelé ou quoi ?
- Non. C'est un mari.
- Pour qu'il ne nuise jamais à personne, il faut supprimer chez ce petit toute envie sexuelle, tout besoin de violence.
- Si tu ordonnes qu'on le castre et qu'on lui coupe les bras, je le ferai.
- Non. Mon ancien maître faisait du dégât quand il n'avait pas ce qu'il voulait. Donnons à ce petit garçon ce dont rêve tout homme avant même qu'il en ait envie et il sera paisible.
- Tu veux le marier ?
- Parce que toi, quand tu te br*nles, tu imagines un mariage ? (p. 14-15)
- Vous savez comme les femmes sont effrayantes quand il est question d'enfants. Laissez-moi rapporter le bébé à ma reine, Divin Héraklès, afin qu'elle reporte sur lui ses rêves, ses colères et ses frustrations.
- Oui. On leur fait ce genre d'offrande... pour qu'elles cessent de s'occuper de nous. (p. 33)
Évidemment, c'est un militaire. Il fallait pas espérer l'avoir par l'intelligence ou par les sentiments. Essayons la superstition.
- Arrête. Je suis le chien de Zeus.
Et voilà. Inutile d'être honnête avec les imbéciles. Servons-leur juste un discours auquel ils sont susceptibles d'adhérer.