Le chat du Rabbin et ses maîtres partent d'Alger pour accompagner un juif de Russie à la recherche d'une Jérusalem éthiopienne. L'aventure est assez chaotique, on a toujours l'impression dans les bandes dessinées de
Joann Sfar d'une sorte d'improvisation, personnellement, je me délecte des tergiversations et malgré cette construction hachée, le récit forme un tout marquant, emblématique. le graphisme conforte cette idée d'improvisation, bouillonnant, fébrile et naturel, la colorisation met la lumière et fait circuler le regard.
La religion, le mariage, l'amour, le colonialisme, le racisme, le fanatisme, et tant d'autres sujets y sont évoqués, chaque phylactère offre un moment de réflexion. C'est traité avec burlesque et ironie dans une aventure rocambolesque, drôle, réjouissante, pleine de surprises, de retournements. La rencontre avec Tintin est à mourir de rire. le Chat du Rabbin est une oeuvre somme, qui parle de tout, de rien, de sujets triviaux ou spirituels, le mélange semble naturel, ça se lit comme une discussion impromptue, qui offre de la réflexion à chaque ligne, à chaque image. Plus je lis cette série, plus j'y prends du plaisir.