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Citations sur Crime d'honneur (107)

-Ma grand-mère a épousé un Libanais et ils ont donné naissance à ma mère. Mon père est né de citoyens canadiens originaires de Téhéran. Je suis né à Beyrouth, mais j'ai été élevé à Montréal. Maintenant je suis à Londres. Que suis-je, en réalité ?
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Pourtant, rien ne l'obligeanit à vivre seule dans une contrée si reculée. Elle aussi aurait pu partir. (...)

À trente-deux ans, elle n'était déjà plus toute jeune, et elle avait depuis longtemps dépassé l'âge de convoler.(...)
Elle aurait pu se marier avec un handicapé ou un vieillard, comme elle aurait pu accepter d'être une seconde épouse- ou une troisième, ou une quatrième, même si c'était rare.Seule la première épouse était légale, bien sûr. Elle seule pouvait aller à l'hôpital, au tribunal ou à la perception, et prétendre être une femme mariée avec des enfants légitimes mais dans cette partie du pays, on ne se rendait pas dans de tels lieux, de toute façon, tant qu'on n'avait pas de graves ennuis, qu'on ne mourait pas d'une infection ou qu'on ne perdait pas l'esprit. Dans ces cas, quelle différence cela pouvait faire d'être la première ou quatrième épouse ?

(10/18, 2016)
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Je ne crois pas être en mesure de devenir un véritable écrivain, et ça n'a plus d'importance. J'ai atteint un âge qui me met davantage en paix avec mes limites et mes échecs. Il fallait pourtant que je raconte cette histoire, ne serait-ce qu'à une personne. Il fallait que je l'envoie dans un coin de l'univers où elle pourrait flotter librement, loin de nous. Je la devais à maman, cette liberté. (p. 11)
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Accepter les humains tels qu'ils étaient nés revenait à respecter le projet divin.
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A une époque, je me croyais de taille à réaliser de grandes choses, à livrer des batailles épiques, à défendre des idéaux. J'allais devenir écrivain et militante des droits de l'homme. Je voyagerais par le monde pour voler au secours des opprimés, des victimes. J.B. Ono- le célèbre auteur de romans où personne ne se laisse piéger par l'amour. J'avais souhaité être au centre du monde. J'ai fini par accepter de n'être qu'un des nombreux personnages d'une histoire, et encore, pas un des principaux.
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On a vite appris l'anglais, contrairement à nos parents, maman en particulier. Ce n'était pas la grammaire qu'elle n'arrivait pas à saisir, juste qu'elle n'avait pas confiance dans la langue.
Ce n'est pas qu'elle était plus à l'aise en turc ni même dans son kurde natal ! Les mots créaient des ennuis, à son avis.À cause d'eux, les gens se comprenaient mal.(...)
Maman aimait les chansons, les berceuses, les recettes et les prières, où les mots, s'ils avaient une quelconque importance, n'étaient
que secondaires.

( 10/18, 2016, p.200 )
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Londres, octobre 1977

Pembe avouait ne jamais avoir compris comment ses enfants pouvaient être si différents, et Yunus était différent. c'était l'introverti. Le philosophe. Le rêveur. L'ermite qui vivait dans sa propre grotte imaginaire, celui qui trouvait des richesses dans les choses ordinaires, de la compagnie dans la solitude, de la beauté partout. (...)
De ses trois enfants, Yunus était le seul prématuré qui, de plus, avait refusé le sein et avait dû être élevé au biberon.
- Tu vois le résultat ? ça l'a rendu distant, inaccessible, se plaignait-elle.
Alors qu'Iskender aspirait à contrôler le monde et qu'Esma voulait le changer une fois pour toutes, Yunus voulait le comprendre. Simplement.





(10/18, 2016, p.95 )
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C'était un blanc comme elle n'en avait jamais vu auparavant- inflexible, surnaturel. Un blanc si froid qu'elle en frissonna. Les chaises, les murs, la table d'examen, jusqu'aux coupelles et aux instruments qui étaient nimbés de cette non-couleur. Pembe ne pensait pas que le blanc pût être si déconcertant, si distant, si sombre. (p. 25)
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Les humains sont des êtres curieux. Ils trouvent les insectes répugnants, mais se disent chanceux quand une coccinelle se pose sur leur doigt. Ils détestent les rats, mais affectionnent les écureuils. Révulsés par les vautours, ils sont impressionnés par les aigles. Ils méprisent les moustiques et les mouches, mais s’émerveillent devant les lucioles. Alors que le cuivre et le fer ont leur importance en médecine, ils ne leur prêtent guère d’attention, mais ils vénèrent l’or. Ils ne remarquent même pas les pierres sur lesquelles ils marchent et deviennent fous devant les pierres précieuses.
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Une fois, après un orage, il était tombé sur des créatures des profondeurs rejetées sur la rive. ça l'avait choqué de voir ces organismes si singuliers sans espoir, après ce déplacement. Au fil des ans, tandis qu'il travaillait dans de nombreuses villes occidentales, il s'était souvenu de cette scène en observant la vie des immigrants de première génération. Eux aussi étaient coupés de leur environnement naturel. Dans leur nouveau cadre, ils avaient du mal à respirer, ils étaient vulnérables, ils attendaient que l'océan les remporte ou que la plage avale leur inconfort, les aide à se faire une place. Elias comprenait ces émotions, car il s'était toujours considéré comme un homme vivant en marge d'autes cultures, mais, fondamentalement, il était différent d'eux. Il pouvait survivre n'importe où, puisqu'il n'était attaché à aucun bout de terre.
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