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3,77

sur 319 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La "Douleur", personnage principal du livre,
La "Douleur",celle d'une femme de quarante-cinq ans, grièvement blessée lors d'un attentat dix ans auparavant, dont le corps n'a jamais complètement guéri.
La "Douleur" , celle d'une jeune fille de dix-sept ans, abandonnée par son premier grand amour, et dont la rencontre trente ans plus tard en la personne du chef de service de l'hôpital où elle se rend pour se faire soigner, la ravive.
La "Douleur" , celle d'une enfant qui a perdu très jeune son père, à la guerre.
La "Douleur" , celle de voir son enfant pris aux griffes du Mal.
La "Douleur" , celle que la Vie nous inflige d'une façon ou d'une autre et dont notre héroïne Iris y prend généreusement sa part.

Zeruya Shalev dans son dernier livre, continue son introspection de l'intime à travers le monde intérieur d'une femme à la quarantaine, mariée, deux enfants,un mariage consumé, qui retrouve son grand amour d'adolescence, amour non consumé......c'est idyllique, surtout avec sa belle prose si bien rendue par l'excellente traduction.....même " trop parfait" juge sa meilleure amie Dafna ; mais bon c'est de la fiction, non ? pourquoi ne pas fantasmer sur le parfait ?
Et puis l'idylle a aussi son revers; elle a tout à perdre, lui rien, donc à elle de décider.....
Ici aussi comme dans "Théra", j'ai retrouvé cette fine analyse de l'inconstance de la nature humaine, qui change de perspective constamment, qui n'arrive jamais à cerner exactement ce qu'elle ressent et par conséquence ne sait comment agir, comment se manifester équitablement, quelque soit le domaine. Ce qui est aujourd'hui jugé juste peut s'avérer totalement faux le lendemain. Tiraillée entre sa culpabilité envers sa famille, un mari plus amoureux de son échiquier sur ordinateur que d'elle, des enfants qui quittent le nid familial et qui ne se font pas une miette pour elle, le tout couronné d'un manque de communication ET sa soif d'amour (qui semble) comblée et à porté de main ( pour le moment )....que faire ? Surtout qu'un trés grave probléme concernant sa fille s'annonce .....

À travers l'intime se défilent aussi les conditions de la vie particulière en Israël des juifs : la conscription obligatoire des jeunes (36 mois pour les garçons, 22 pour les filles) et les risques d'attentats et de guerres ( Shalev elle-même fût victime d'attentat) , sources d'anxiété permanentes pour le nucleus familial . Une toute petite touche politique de la pacifiste Shalev éclaire le fond -"un plaisir......d'être sur cette parcelle-là de territoire, enclave qui a quelque chose de totalement utopique, au milieu d'un village arabe, magnifique et amical, sur les hauteurs de Jérusalem, assise à la table d'un couple de restaurateurs qui concrétisent l'aspiration la plus exaltante de la région, celle de la coexistence" -.

Zeruya Shalev est une des écrivaines les plus réalistes que j'ai rencontré.Aucun aspect de la nature humaine ne lui échappe. La fiction elle l'utilise que pour mieux les cerner et nous les servir concrètement sur un plateau d'argent; ce plateau d'argent qui est sa belle prose et source de plaisir pour nous lecteurs.


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Iris et Ethan sont à la croisée des chemins quand ils se retrouvent après trente ans de séparation. Éloignés au début de leur vie d'adultes par les circonstances, la douleur renaissante d'Iris, victime d'un attentat quelques années auparavant, va les réunir à nouveau. Mais s'ils se reconnaissent, retrouvent les gestes qui caressent le corps aimé et jamais oublié, Iris vit cette seconde chance non sans interrogation et culpabilité.

Menant une réflexion profonde sur l'obsession du passé, l'adultère, le couple dysfonctionnel, la maternité, la pulsion de vie dans un pays en guerre, Zeruya Shalev, qui comme Iris a été victime à Jérusalem d'un attentat-suicide en 2004, à travers son héroïne analyse avec une grande finesse psychologique la douleur liée aux séquelles morales et physiques d'une telle blessure, et ses implications irrémédiables dans une vie de femme. Une façon remarquable de poser la question des choix de vie après une expérience hautement traumatisante, et de la possibilité d'un retour à une vie normale.

" Elle se demandait parfois si ce profond sentiment d'appartenance jamais remis en question était le seul et unique mobile qui nous poussait à nous attacher, à tomber amoureux d'un minuscule bébé, à nous abandonner à un conjoint. Car il suffisait qu'un choc fortuit en coupe soudain la continuité pour lui faire perdre tout son goût. "
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La douleur d'Iris se réveille en ce jour où son époux lui rappelle qu'elle fut victime d'un attentat dix ans auparavant en plein Jérusalem. Mais plus qu'une douleur physique, Iris cache en elle des souffrances qu'elle n'exprime pas. Désormais directrice d'école, elle a à coeur de s'occuper des enfants des autres qu'elle connait mieux que les siens. Sa fille, notamment, qui a choisi de partir vivre à Tel Aviv. Iris ne s'est jamais remise d'avoir été brusquement abandonnée à seize ans par son premier amour et ne supporte désormais plus la présence de son époux. Jusqu'au jour où par hasard, elle croise dans un hôpital son amour de jeunesse devenu un médecin émérite. Mais peut-on reprendre sa vie à l'endroit où on l'a laissée trente ans plus tôt comme si rien ne s'était passé ?

L'auteur dissèque admirablement les sentiments contradictoires de cette femme. Ils lui permettent de radiographier la vie quotidienne en Israël et de toucher du doigt l'importance de la religion et de l'armée (en particulier la conscription). le seul bémol que j'apporterais serait cette subite reprise de communication au sein de cette famille en dérive, comme si la parole pouvait comme par magie solutionner tous leurs problèmes.
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Zeruya Shalev , romancière israélienne Prix Femina étranger en 2014 avec « Ce qui reste de nos vies » revient avec « Douleur » un très beau roman sur le passé et la possibilité d'avoir une seconde chance. Une histoire très personnelle d'une femme de 45 ans, Iris, rescapé comme Zeruya Shalev, d'un attentat dix ans auparavant.

Douleur est d'abord la douleur physique, les séquelles d'un attentat qui la fait encore souffrir. Mais c'est aussi la douleur psychique. Celle d'avoir perdu son père durant la guerre de Kippour. Celle d'un coeur brisé pour avoir été abandonnée par son premier et grand amour. Celle de ne pas avoir épousé la bonne personne. Celle de voir sa fille tombée sous l'emprise d'un gourou. Celle du passé qui conditionne le présent.
L'apparition d'Ethan, son premier amour, lui fait croire que tout peut recommencer. Retrouver les rêves de sa vie, oublié les drames. Mais leurs vies ont des cicatrises différentes. Même si leur amour est intact, leurs chemins sont différents. Est-il trop tard ? Peut-on réparer les erreurs du passé ?

L'écriture de Zeruya Shalev a cette capacité de pénétrer dans la profondeur de l'âme de son personnage principal. le style est fluide, d'une grande finesse. Avec beaucoup d'émotions et aussi de fragilités, on partage les angoisses et les douleurs d'Iris.
À travers son roman, l'auteur dresse aussi un portait d'Israël avec ses cicatrices qui conditionnent la vie de ce pays. La douleur des veuves et des orphelins des guerres, la douleur des rescapés des attentats, mais toujours avec cette volonté de se reconstruire.
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« Oui, chez nous, pense-t-elle, la parole s'est mise à dérailler ces derniers temps, on s'en sert pour dissimuler et non pour révéler. Nous avons trahi les mots, quoi d'étonnant à ce qu'ils nous punissent. »

Iris est une femme d'environ quarante-cinq ans. Elle dirige avec beaucoup de réussite une école primaire d'un quartier populaire de Jérusalem ; Son mari, Micky, est apparemment plus intéressé par ses parties d'échecs en blitz que par sa famille.

Omer, leur fils, est en âge de commencer son service militaire. Un peu plus âgée Alma, leur fille se cherche encore. Elle a déménagé à Tel Aviv où elle occupe un emploi de serveuse.

Dix ans plus tôt Iris a été la victime d'un attentat, une explosion de bus près duquel elle roulait au mauvais moment… Physiquement elle souffre encore des conséquences de ce malheur.

Malgré la souffrance, qui l'amènera à consulter un spécialiste de la douleur en qui elle reconnaîtra son grand amour de jeunesse, Ethan, c'est une femme très positive, ouverte et sociable.

Sa vie va basculer, entre grands soucis pour les enfants et problèmes de couple. Elle va devoir faire des choix cruciaux. Et cette famille va aussi devoir revenir sur cet attentat. Ils n'ont pas vidé l'abcès : Alma, Micky et Omer se sentent encore coupables d'avoir ce matin-là retardé Iris…

Ce roman est une belle découverte en ce qui me concerne. le personnage d'Iris est très attachant malgré ses défauts. Sa vie est un combat de tous les instants mais elle n'est pas un modèle de vertu et d'abnégation pour autant.

L'écriture de Zeruya Shalev, emportée et puissante, m'a séduit. Ce roman a connu un succès bien mérité.
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Ezruya Shalev réussit à brosser un profond et magnifique portrait de femme, un émouvant témoignage sur le poids du passé et les douleurs de la vie détaillées dans ce qui existe de plus intime dans une existe

Iris retrouve le grand amour de ses 17 ans et se pose cette question banale et effrayante : suis-je dans la bonne vie ? Question rendue plus aiguë et plus cruelle par la réminiscence soudaine des douleurs provoquées par un attentat qui l'a gravement blessée dix ans auparavant et qui a marqué sa famille, tant son mari que ses enfants qui sont aujourd'hui à l'aube de l'âge adulte.


L'auteure sait parler des sentiments intimes et les analyser avec une infinie douceur et une précision implacable.

Elle place son héroïne à la croisée de sa vie, remplie de doutes et tiraillée par une grande culpabilité envers sa famille qu'elle songe à quitter.

Vivre une nouvelle vie, rattraper le temps perdu, Iris nous est racontée dans ses atermoiements.

Y. Shalev nous raconte la réalité de la vie en Israël pour une famille, entre les risques de guerre et d'attentats, et la douleur d'une mère de voir partir ses enfants et accomplir le service militaire.
Elle nous place au coeur de l'anxiété vécue par Iris.

J'ai aimé l'écriture sobre et belle. Ce roman décrit la douleur, ou plutôt les douleurs celles du corps mais aussi celles de l'âme en évitant de tomber dans le larmoyant.

Une belle lecture.

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Psychologiquement puissant
Ce livre l'écrivaine israélienne Zeruya Shalev m' a vraiment plu, sans que cela soit un plaisir pu de lecture. Je veux dire par là qu'elle appuie un peu là où cela fait mal, c'est particulièrement fouillé sur le plan psychologique. Les personnages ont une épaisseur inouïe, ils ont là, on pourrait les croiser un jour dans la rue à Jérusalem.
Une femme retrouve un amour de jeunesse, réfléchit sur son couple, tente d'aider sa fille en perdition, réfléchit sur le drame qu'elle a vécu plus jeune...
Comme on le voit, c'est pas Zavatta (j'aime bien cette expression de Desproges que j'ai tendance à utiliser de manière un peu excessive), mais il y un vrai style, un talent indéniable. C'est très subtil et il faut garder toute son attention car les transitions sont subtiles, l'arrivée des personnages se fait en catimini...et il ne faut pas perdre le fil. Mais on est bien récompensé par l'intelligence du propos, sa finesse.
Certaines scènes sont d'une très grande force, d'une intensité proprement incroyable. Je pense à un retour en voiture de tel Aviv à Jérusalem après une visite très difficile à la fille de la famille. Je n'oublierai pas cet épisode !
Un roman austère donc, très riche, une belle oeuvre littéraire. Une autrice que je vais suivre attentivement !
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Iris, mariée, deux enfants presque adultes, a été victime d'un attentat dix ans auparavant.
Le hasard la met face à Ethan, le grand amour de sa vie qui l'a abandonnée trente ans plus tôt.
Commence alors le récit de sa vie passée, de sa vie actuelle.
Les sentiments, les doutes, l'euphorie, l'amour, la passion retrouvée intacte…..
Un récit où alternent des passages longs aux phrases interminables et des passages absolument captivants.
L'écriture est très belle et l'auteur entre complètement dans la peau de ses personnages.
Une introspection parfaitement menée où l'on peut retrouver de nos peurs et de nos certitudes, des difficultés de nos choix.
De plus, on en apprend pas mal sur la vie en Israël.
Un roman très réaliste qui cerne la nature humaine avec tact.
Douleur physique, douleur psychique, douleur humaine. Douleur, son grand amour.
Mon petit coeur de midinette est un peu déçu par la décision finale d'Iris, mais en même temps, pouvait-il en être autrement ?
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Magnifique portrait de femme, courageuse israëlienne, survivante d'un attentat survenu dix ans auparavant.
J'ai, j'avoue, abusé des citations de ce livre, tant certaines me paraissaient une évidence de les cueillir une à une, pour former, à la fin, un magnifique bouquet.
Douleur, c'est ainsi qu'elle le nomme sur son portable, ce grand amour de sa toute jeune vie, qui l'a quitté brutalement. Elle le revoit lors d'une consultation médicale pour des douleurs liées à l'attentat (encore des douleurs...), il est devenu médecin.
Je m'arrête là pour l'intrigue, je n'aime pas déflorer un livre.
Mais quelle sensibilité, quelle beauté, cette littérature m'a totalement touchée et bouleversée. Les sentiments y sont décris avec une justesse et une précision chirurgicale. Sentiments pour sa fille mal en point, pour son mari, pour son amant.
Un vrai bonheur de lecture. Iris est touchante de vérité.
J'ai juste été déçue par la fin., je m'attendais à autre chose que cet "Happy end" un peu grossier. J'ai eu l'impression qu'il fallait finir le livre dans l'urgence.
Mais je suis trop gâtée et j'aurai adoré que le roman perdure encore une centaine de pages.
Vous l'aurez compris, un grand moment de lecture à ne pas manquer.
PS : Et puis c'est une bonne raison pour découvrir et la littérature israëlienne que je ne connaissais pas, et cette auteure.
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Iris, le principal personnage de Douleur, on serait tenté d'écrire la narratrice tant Zeruya Shalev la traque dans ses moindres recoins, est une survivante. D'un attentat qui l'a laissée hagarde, dix ans avant le début du roman, de son grand amour de jeunesse qui l'a quittée 7 ans encore plus tôt. Les douleurs physiques ne sont jamais parties et la souffrance de cette passion sentimentale ne s'est jamais estompée malgré son mariage et deux enfants. Sur 400 pages, Zeruya Shalev trace le portrait d'une femme sûre d'elle au travail, elle est directrice d'école, et terriblement fragile dans sa vie privée. Avec la réapparition de l'amour de sa vie et l'attitude de sa fille abusée par un gourou, Iris est à la croisée de son destin et c'est tout l'intérêt que de la suivre dans ses méandres psychologiques vers des décisions qui changeront, ou non, son existence et celle de ses proches. Il est rare de lire un roman aussi tendu et densifié à ce point, non par une intrigue à rebondissements mais par une plongée tellement profonde dans l'intime. Douleur ne laisse guère de répit au lecteur emporté par les sentiments contradictoires d'une femme qui ressent sa culpabilité dans son cheminement quotidien. Il y a parfois un sentiment d'étouffement devant cette intrusion sans concession ni pudeur dans un psychisme torturé. A travers Iris et les autres personnages du livre, la romancière réussit une radiographie prégnante de la société israélienne : terrorisme, guerres, insouciance de Tel Aviv et tension de Jérusalem, etc. Un ouvrage intense, sans temps morts, écrit au cordeau et avec une sensibilité extrême.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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