On ne présente plus la série des Wilt de
Tom Sharpe, mélange détonnant de loufoquerie et d'humour britannique déjanté, la famille infernale dont le père, un modeste professeur de lycée professionnel, se fourre dans des guêpiers innommables pendant que son épouse, robuste et bornée, vole à son secours en semant un joyeux désordre, secondée en cela par des quadruplées au mauvais esprit particulièrement roboratif.
Ici Wilt, d'abord soupçonné par un inspecteur de police obtus de tremper dans un trafic de drogue, contre toute vraisemblance, se retrouve ensuite affligé d'un priapisme quasi chronique en raison des aphrodisiaques que lui a fait ingérer à son insu, Eva, sa femme attentionnée. Donnant un cours de culture anglaise à la base américaine voisine, il se voit ensuite accuser d'être un agent russe, car sa voiture a été bourrée d'émetteurs radio par la brigade des stupéfiants... Les scènes épiques qui en découlent ne le sont pas moins, et deviennent carrément hilarantes, quand les imbroglios parviennent à leur comble.
Toutefois si certaines pages arrachent des rires involontaires au lecteur, d'autres se traînent davantage, malgré une évocation désopilante de la stupidité des policiers et la satire bienvenue de la paranoïa ou des méthodes expéditives et infructueuses de l'armée américaine.
Une lecture détendante, même si le rythme n'est pas toujours aussi soutenu au fil du roman.
Lu en V.O.