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D'une certaine façon, l'on pourrait dire que le Dit du Genji de Murasaki est au Japon ce que l'oeuvre de Chrétien de Troyes est à la France ; tous les deux ont vu le jour au XIIe siècle et font partie des premiers romans à avoir marqué l'histoire en faisant preuve de modernité pour leur époque (je reviendrai plus en détail sur Chrétien de Troyes dans un autre article, dès que j'aurais terminé de relire toute son oeuvre).

Lire le Dit du Genji est loin d'être un exercice facile lorsqu'on s'est habitué à lire des romans modernes et contemporains, néanmoins, une fois la barrière de l'époque dépassée, on découvre alors tout un monde fascinant, qui l'air de rien, n'est finalement pas si éloigné du notre.

Le Prince Genji est un bel homme, raffiné, qui aime se parfumer, loin de l'image de l'homme guerrier du japon féodal. Alors qu'il mène son petit train de vie à la cour impériale, il recherche l'amour, le vrai, l'inconditionnel. Celui qui fera vibrer chaque once de sa peau, la passion, le feu. Il écrit des poèmes, il est poli, mais il est frivole et a un comportement auto-destructeur. Playboy, violeur, capricieux, c'est un homme méprisable et peu recommandable, mais sa beauté presque irréelle fait que tout le monde l'admire et lui passera presque tout.

La vie à la cour impériale est loin d'être un long fleuve tranquille, chacun y va de ses manigances et de ses manipulations pour parvenir à ses fins. Les hommes et les femmes se rencontrent séparés par des cloisons exacerbant les sens et les fantasmes, les amants communiquent principalement à travers des waka (poèmes de 31 syllabes).

Dans un Japon où tout est très codifié, et où les non-dits règnent en maître, Murasaki enfonce les portes et n'a pas peur de briser le silence et les tabous qui l'entourent avec subtilité et sous-entendus maniés intelligemment.
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Traduction du Japonais par rené Sieffert
Monument de la littérature japonaise, le Dit du Genji rapporte de façon romancée la vie d'un prince "radieux" de la cour impériale japonaise.
D'un abord qui n'est pas des plus faciles, il analyse la vie et les comportements humains d'un façon encore très actuelle, avec une extrême finesse dans l'analyse des sentiments et psychologies. Il montre une société qui est certes à l'extrême pointe de la pyramide sociale, mais incroyablement raffinée et subtile comme en témoignent des pratiques et comportements tout-à-fait impressionnants :
- l'extrême recherche dans les vêtements et tenues ;
- le raffinement des musiques, que l'on voulait s'accorder avec le chant des insectes (cigales) environnants ;
- la sensibilité à la nature (que l'on ne peut comparer qu'à celle de Mary Webb) ;
- l'art subtil de se dissimuler derrière des paravents (pour les femmes), et d'essayer d'apercevoir les femmes (pour les hommes) ;
- la correspondance que les amants échangeaient, sous forme de courts poèmes (près de mille dans l’œuvre) exquis, calligraphiés avec art sur des papiers soigneusement choisis, souvent accompagnés d'une branche sélectionnée avec art d'un arbre en fleurs;
- l'extrême soin et prévenance que l'homme prend de la femme à conquérir (bien que ne lui demandant pas toujours son avis !), et qu'il conserve en même temps vis-à-vis de ses autres maîtresses, concubines et épouses déjà en place, et ce sur la très longue durée.
Un monument donc, impressionnant par le raffinement des moeurs (au XI° siècle) qu'il présente, et par la subtilité de ses poèmes.
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Très bel ouvrage de référence du Japon médiéval, magnifiquement illustré.
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Certes, c'est un ouvrage de référence mais alors il faut être bien reposé et au calme pour le lire. Il ne se lit vraiment pas facilement.
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Murasaki Shikibu : Une féministe esthète, XIe siècle après J.C, Japon

La force de son oeuvre : Dame d'honneur de l'impératrice Akiko, Murasaki Shikibu est une femme de lettres qui décrit l'aristocratie japonaise. Son oeuvre conte l'histoire du Prince Genji dont l'attitude se matérialise en un mauvais karma qui sera finalement résorbé.

La structure du texte, son écriture délicate provoque un ravissement esthétique immédiat.

Son influence sur le monde : Très imprégné de bouddhisme et de néo-taoïsme chinois, le texte est aussi une critique de la polygamie japonaise de l'époque et, dans une autre mesure, une contestation politique de la domination masculine mêlée d'une fascinante beauté littéraire qui éveille les consciences. (source l'Internaute Livres)



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Le niveau de français est très bon (éditions Verdier). Les histoires sont passionnantes de détails et de réalisme. L'universalisme est saisissant. 1500 pages d'amants qui se triturent la tête sur le dernier message reçu et le sens derrière chaque mot ou sur la manière d'avancer sous les ragots potentiels mais on adore. On retrouve des motifs similaires à ceux des livres occidentaux de la même époque ou plus tardifs. Tout le monde est beau, y compris dans les suites, les costumes sont tous plus précieux et plus colorés les uns que les autres. En revanche l'attention portée à la beauté de l'instant, parfois sur des infimes détails (l'éclat d'une feuille, le bruissement du vent, le reflet de la lune) diffère. le livre est parsemé de tableaux du genre.
On y apprend énormément sur la société japonaise. La vie de la cour, les arts en vue de l'époque, la dureté de la condition de la femme. Mais on comprend aussi que l'économie est au fond du gouffre : il n'est jamais question de monnaie, les services sont rétribués en nature, les repas sont sommaires, les héritages faméliques. On devine aussi que la féodalité n'est pas arrivée, les nobles n'étant que des grands propriétaires terriens ou des gestionnaires de terres reçues en apanage d'une charge (on comprend que passant tout leur temps à la cour impériale, les dites terres sont peu mises en valeur). La puissance vient tout autant de la naissance, des différents protecteurs et de la capacité des nobles à mener l'équivalent d'un cursus honorum comme chez les romains.
Comme cela a déjà été dit, le livre n'est pas facile à suivre (mais ça n'a rien d'insurmontable) . Pas seulement à cause du nombre de personnages désignés exclusivement par des rangs qui changent tout le temps mais aussi de par les arbres généalogiques qui sont bordéliques et l'art de s'exprimer qui passe uniquement par des allusions et des sous-entendus.
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