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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souvenir d'une lecture déjà un peu ancienne.
Je suis confondu par cette extraordinaire période d'Heian-kyō (Kyoto), caractérisée par la splendeur et le très haut niveau culturel de la Cour impériale, avant que les désordres du Moyen-Age ne mettent le pays à feu et à sang. le Dit du Genji a été écrit vers la fin de cet âge d'or, il y a mille ans, c'est-à-dire avant la rédaction (en vieux français) de "notre" chanson de Roland. Une noble dame de la Cour impériale - dont on ne sait presque rien - a rédigé cette oeuvre immense et raffinée, qui est considérée comme l'un des textes fondateurs de la littérature japonaise. Ici le traducteur, René Sieffert, s'est efforcé de rendre l'allure générale de la langue originale, en se référant au vocabulaire de Saint-Simon (mémorialiste français du XVIIIème siècle, ni trop proche ni trop éloigné de nous): ce choix particulier se veut un compromis dans la traduction, pour éviter deux excès opposés, un parti-pris archaïque et une langue trop moderne.

Le "Dit" est un long récit qui enchaîne les rencontres et les marivaudages. Comme chacun le sait, le héros est un Prince de très haut rang et d'une beauté exceptionnelle. Il se comporte comme un grand séducteur; mais il faut souligner que l'auteure use de litotes pour évoquer ses nombreuses conquêtes féminines. de nombreux poèmes et des allusions à des pratiques anciennes du Japon peuvent laisser perplexe un Français contemporain, et aussi il est difficile de bien saisir qui est qui. Chaque "livre" (rouleau) se laisse lire assez facilement, mais la longueur extraordinaire de l'ensemble peut laisser certains lecteurs sur le bord de la route. J'avoue que, moi-même, j'avais assez vite renoncé à le lire intégralement: je m'étais comporté comme un lecteur (trop) pressé. Néanmoins, je n'ai pas regretté d'avoir eu un intéressant aperçu sur ce grand chef d'oeuvre.
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Murasaki Shikibu a composé le Dit du Genji alors qu'il était une dame à la cour japonaise, et l'a probablement terminé vers 1010. le chinois étant la langue savante de la cour, les oeuvres écrites en japonais (la langue littéraire utilisée par les femmes, souvent dans les récits personnels de la vie à la cour) n'ont pas été pris très au sérieux ; de même, la prose n'était pas considérée comme l'égale de la poésie. le Dit du Genji, cependant, se distinguait par le fait qu'il reposait sur une connaissance approfondie de la poésie chinoise et japonaise et qu'il était une oeuvre gracieuse de fiction imaginative. Il comprend quelque 800 waka, poèmes courtois censés être l'écriture du personnage principal, et son récit souple soutient l'histoire à travers 54 chapitres sur un personnage et son héritage.

Dans sa forme la plus élémentaire, le Dit du Genji est une introduction captivante à la culture de l'aristocratie du début du Japon Heian : ses formes de divertissement, sa manière de s'habiller, sa vie quotidienne et son code moral. L'époque est superbement recréée à travers l'histoire de Genji, le courtisan beau, sensible et doué, un excellent amant et un digne ami. La majeure partie de l'histoire concerne les amours de Genji, et chacune des femmes de sa vie est décrite de manière vivante. L'oeuvre montre une sensibilité suprême aux émotions humaines et aux beautés de la nature, mais à mesure qu'elle progresse, son ton plus sombre reflète la conviction bouddhiste de la fugacité de ce monde.
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Intéressé par la littérature japonaise, j'avais beaucoup entendu parler du « dit du Genji », une ouvre majeure du XI° Siècle.
Je viens enfin de le lire et ce fut une surprise sur plein de plans.
D'abord, c'est une ouvre gigantesque, près de 1500 pages dans l'édition de Verdier. C'est à la fois très clair et très complexe à lire.
Très clair, parce que c'est facile à suivre, à comprendre, que les personnages sont bien campés et que les situations ne s'embarrassent pas de détails, tout étant dans la subtilité psychologique.
Mais c'est aussi très complexe : l'histoire se déroule sur des dizaines d'années, depuis la naissance du Genji, jusqu'à celles de certains de ces descendants. Les personnages sont souvent définis par leurs titres : le Capitaine, le Général, le Ministre de Droite, … et comme le roue de la vie tourne, ce sont les mêmes titres, mais plus forcément les personnes.
C'est un roman psychologique écrit par une femme pour des femmes. On ne parle que des relations des personnages entre eux et absolument pas de ce qui se passe en dehors. le Général s'occupe de beaucoup de choses sûrement mais on n'en parle qu'au travers de ses états d'âmes avec les autres personnes. Vous naviguez dans le monde de la Cour, mais à aucun moment vous ne connaissez la condition de la population. Un peu comme sous l'Ancien Régime en France, où en dehors des Aristos, rien n'existait. le temps semble s'être arrêté dans ce roman, les personnages et notamment les Empereurs se succèdent, mais rien ne semble avoir changé.
C'est un roman très lent. Nous suivons la vie du Genji (titre donné à un prince qui ne peut accéder à la succession impériale), de sa naissance à sa vieillesse. J'ai eu l'impression d'être les séries américaines comme « les feux de l'amour », où le héros arrive chez son amie et rien que pour appuyer le bouton de la sonnette, il y a deux épisodes.
C'est un livre à lire lentement, par étapes.
Ce qui le rend très fort, c'est son analyse des liens psychologiques entre les personnages et les situations. C'est un livre très impermanent parce que ces liens et situations sont toujours d'actualité et cela résonne fortement.
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