Sur la couverture délicate et poétique, deux jolies coquilles de palourde (Hamaguri), symboles de l'amour éternel que s'étaient promis Yukio et Yukiko, deux très jeunes enfants qui jouaient régulièrement ensemble au parc quand ils habitaient Tokyo. Les événements les ont séparés, les années ont passé, puis tout d'un coup, par hasard, ils se retrouvent adolescents à Nagasaki, sans se reconnaître mais partageant les mêmes émois.
La suite de cette histoire, où se cachent des secrets de famille, nous la connaissons. Elle nous a émus dans Tsubaki, le premier opus de la pentalogie, narrée par Yukiko, au seuil de sa vie, dans une longue lettre confession.
Dans Hamaguri, le deuxième tome, le lecteur partage le point de vue et le ressenti de Yukio. Ici c'est lui le narrateur, l'enfant naturel, timide, humilié, traité de bâtard, qui vit seul avec sa mère, Mariko à laquelle il voue un attachement sans bornes. Mais elle va se marier et lui donner un père adoptif M. Takahashi, un homme divorcé travaillant dans un laboratoire de pharmacologie à Nagasaki. Les états d'âme du petit garçon, tout en simplicité et innocence, sont exprimés avec beaucoup de sensibilité par
Aki Shimazaki, ce qui nous le rend très touchant.
Dans la seconde partie du roman, on retrouve Yukio adulte retraité et l'on découvre avec intérêt ce qu'a été sa vie d'adulte à la recherche de son identité, il s'est lui aussi marié et a fondé une famille. Pourtant ses souvenirs d'enfance et la disparition de Yukiko le hantent encore.
Style d'écriture toujours élégant et poétique, tout en douceur, concision et délicatesse. J'ai dégusté ce roman avec beaucoup de plaisir, comme le précédent. Il est court mais riche, et va à l'essentiel.
En outre, il nous en apprend beaucoup sur la société japonaise, l'importance des traditions familiales, des conventions sociales et de l'autorité parentale.
"Le mariage est l'affaire de la famille. Ce n'est pas seulement à toi de décider." Tels sont les mots des parents de M. Takahashi...
Me voici immergée dans cette saga originale et prenante. J'ai hâte d'en poursuivre la lecture et de commencer, le troisième tome : Tsubame (Hirondelle).