Dark Souls Redemption, tome 1

Après le succès de l'adaptation manga du blockbuster Elden Ring, les éditions Mana Books s'attaquent à la saga culte des Dark Souls.

Ce récit inédit vous est proposé à quatre mains par le scénariste Julien Blondel (célébré à raison pour son adaptation des romans Elric en BD) et par le dessinateur Shonen (connu pour la série Outlaw Players).

Sur le papier, ça envoie du lourd : en tant que grande fan d'Elric (autant en roman qu'en BD), j'étais curieuse de voir Julien Blondel s'essayer au manga.

Et il faut le dire, le pari est gagnant pour cette nouvelle licence. Contrairement à Elden Ring version manga qui se veut superbe mais à l'humour décalé, ici tous les éléments des "Souls" sont réunis.

C'est très beau et aussi très sérieux. Dans ce monde cruel, la protagoniste se réveille amnésique donc nous pouvons facilement nous identifier à elle. Qui est elle, que fait-elle ici et quel est ce monde affreux ?
Vous aurez quelques éléments de réponse dans les pages de ce premier tome...

Côté graphisme, je savais déjà que Shonen serait au rendez-vous, et en effet, ça tabasse ! On s'y croit et on a qu'une hâte, pouvoir vite dévorer la suite !

Je tenais aussi à féliciter la maison d'édition car la campagne promotionnelle (en tout cas côté libraire) est à la hauteur et les décos magnifiques.

J'aime beaucoup la trilogie Dark Souls. Dark Souls Redemption en revanche...

Étant un fan curieux, je voulais voir ce que donnerait un Dark Souls en manga. Et bien c'est incompréhensible.
Les jeux sont déjà très nébuleux concernant leur histoire, mais même si on ne comprend rien on peut s'en passer et profiter du gameplay. Faire la même chose dans un manga (là où la narration est forcément plus importante) n'est vraiment pas une bonne idée.

Comme la protagoniste est amnésique et que personne ne veut lui révéler quoi que ce soit, le lecteur est perdu et ne sait pas à quoi s'attacher. On ne sait quasiment rien des personnages malgré ce tome 1 qui est censé introduire l'histoire. On est dans le flou total et on ne sait même pas pourquoi on lit ce manga, si ce n'est que le nom Dark Souls est affiché sur la couverture. Il y a beaucoup d'action et peu de moments de répits, comme si le scénariste essayait de cacher le vide qui ressortait à travers les pages. Impossible de s'investir dans cette histoire où l'on ne comprends ni les enjeux, ni les personnages.

Rapide à lire, car peu de dialogue. Mais presque tous les dialogues sont soit inutiles (comme les descriptions de ce que peut déjà voir le lecteur), soit ne sonnent pas du tout naturel.
Pour ce qui est du dessin, je trouve que le style du dessinateur est plutôt beau et correspond bien à l'univers des jeux, même s'il ne dégage rien d'unique (un peu comme le dessin du manga Elden Ring).
La couverture est aussi plutôt jolie avec cet aspect sale et cendreux, mais je ne comprends pas pourquoi ils ont choisi ce monstre anecdotique pour la couverture du premier tome Peut-être qu'il reviendra plus tard. En tout cas, même ce truc on ne sait pas ce que c'est (un coup c'est un golem, un coup c'est un titan, un coup c'est un démon...).

Bref, rien ne va. Encore déçu de la part de Mana Books : ils semblent juste vouloir attirer les pigeons avec des titres connus et proposer le néant en retour.

Etant un grand amateur de la sage des jeux Souls, j'étais très impatient de voir ce qu'allait proposer ce manga. Malheureusement, je n'y ai pas trouvé ce que j'attendais du tout.

Côté dessin et mise en page, rien à dire: on ressent effroyablement bien le gigantisme des lieux, des monstruosités et des personnages face à la petitesse de la protagoniste. Protagoniste qui, au fur et à mesure des pages et de choses que je tairais pour éviter de spoiler, gagnera en taille relative, c'est-à-dire qu'elle sera par moments présentée avec des angles de vue visant à cacher sa différence de taille par rapport aux autres personnages.

C'est côté rythme narratif que ça pêche, à mon avis. Ce manga ne connait pas, oue ne sait pas reproduire, l'effet Dark Souls, le rythme des jeux, leur ressenti en tant que joueur, etc... Ce tome est une lecture effrénée, qui commence tranquillement dans une crypte et prend soudain un tournant qui ne s'arrête qu'à coup de 3 ou 4 pages par-ci par-là. Il y a toujours quelque chose qui se passe, et qui provoque de l'action, là où les jeux sont pourtant, à leur manière, assez contemplatifs dans leur essence. Il n'y a que quelques pages éparses durant lesquelles le lecteur et la protagoniste sont autorisés à se poser et à apprécier le paysage qu'on leur donne à voir.

Pour couronner le tout: ça parle énormément: il ne me semble pas avoir trouvé une seule page, dès la sortie de la crypte, qui ne soit dépourvue de bulles de dialogues. Je sais qu'il s'agit d'un manga et qu'il faut garder le lecteur attentif, mais d'autres titres ont réussi à faire de l'intéressant avec peu de dialogue (je pense notamment à Blame).

Entre ce manque cruel de réels temps morts, et l'absence du moindre thème inhérent à la saga de jeux (mis à part la mention du Feu et celle des Dragons Gris), je ne comprends pour le moment pas la nomination "Dark Souls" de ce manga. J'attends cependant la suite et espère qu'elle saura me faire mentir.

Personnages inintéressants voire ridicules ; intrigue sans intérêt ; dialogues un peu grotesques ; sans parler de l'utilisation permanente des trois petits points à la fin de chaque phrase pour faire croire que le personnage a dit quelque chose de profond.

Bref, adaptation paresseuse d'une licence pourtant fort riche. Produit marketing qui ne nécessite pas plus d'intérêt que ça.