C'est le premier roman que je lis de
Anouk Shutterberg. Pourtant j'ai son premier roman « Jeux de peau » dans ma PAL, je l'avais trouvé à la Griffe Noire et malheureusement je l'ai un peu oublié dans ma bibliothèque pourtant j'avais aimé les premières pages. Oui mais voilà, je l'ai reposé pour le reprendre plus tard et je n'en ai pas trouvé le temps.
Mais il y a quelques jours et je remercie les éditions Plon et l'autrice pour l'envoie, j'ai reçu
Bestial. Aussi, aujourd'hui je vais tenter de vous dire ce que j'en ai pensé.
Mais avant cela, un petit résumé s'impose. Alors que nous raconte «
Bestial » :
Une série de disparitions frappe le 9e arrondissement de Paris depuis plusieurs années.
La première c'était Fanny en 2007, puis ce fut le tour de Pénélope, Jessica, Ambre et Agnès. Treize ans plus tard, la même chose arriva à Elena, Candice, Inès, Sophia et maintenant Mathilde. Même profil : jolies et toutes âgées de 12 ans. Toutes volatilisées du jour au lendemain dans le même quartier parisien.
Les " Disparues du 9e ", une affaire qui piétine depuis des années. le commissaire Jourdain est persuadé d'avoir manqué quelque chose, jusqu'au jour où un inconnu lui envoie un SMS " Suivez les chiens ", voilà le seul indice qu'il a reçu par une mystérieuse source anonyme. Quelqu'un tente de les aider, mais qui ?
" Suivez les chiens ", met Jourdain et son équipe sur la piste d'un trafic de chiens de combat. Non, ce n'est pas possible…Les enlèvements des jeunes filles auraient un rapport avec ce trafic qui sévit sur le territoire français et au-delà des frontières et… et avec ces combats clandestins de chien.
De découvertes macabres en découvertes macabres, Jourdain et son équipe parviendront-ils à retrouver la trace des jeunes disparues ? le temps est compté...
Quand on pense avoir découvert l'Enfer, le pire est à venir...ce qui se cache derrière l'affaire des " Disparues du 9e " est de l'ordre de l'innommable, de l'insoutenable.
Oui je sais ce que vous allez me dire : « encore un livre qui parle d'enlèvements d'enfants, Ge tu nous as déjà fait le coup avec «
Inconditionnelles » de
Marlène Charine et plus récemment avec « Nos âmes au Diable » des Camhug. »
Oui je sais, mais justement ces trois polars sont trois livres bien différents et chacun d'eux sont tellement particuliers, ils n'abordent pas le sujet sous le même angle, et c'est ça qui est génial. Tous ont une construction et une structure dissemblables. Et c'est justement ce que j'aime dans le polar, dans ces polars c'est leur dissemblance ; leur hétérogénéité, leur disparité. La pluralité des points de vue.
Et ici,
Anouk Shutterberg, n'y va pas par quatre chemins, elle frappe fort ! Son imaginaire, comme celui de ses pairs, est noir, c'est certain. Il explore lui aussi la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sombre, de plus crasse. Notre auteure n'a pas peur de donner vie à nos pires cauchemars. Et elle le fait bien, on peut dire que son scénario fonctionne vraiment car on entre dans ce livre et on n'en ressort d'une fois la dernière page tournée.
Ici on va suivre l'enquête pas à pas mais on remonte aussi dans le passé des protagonistes, on fait des allers et retours dans le temps mais aussi dans l'espace. Si l'intrigue se passe essentiellement en France, elle nous entraine ailleurs dans d'autres confins européen. On va même aller faire un tour plutôt rapide dans le Dark Net ou plus exactement dans le Dark web, du côté illégal et souterrain du web.
Là où peut-être j'ai moins accroché c'est sans doute à l'écriture. Car si elle est fluide, pour moi elle est moins envoutante que celles de
Marlène Charine ou des Camhug. Son style est plus direct peut-être plus rectiligne sans doute et il ne m'a pas permis de m'immerger totalement dans les personnages pourtant vachement bien campés. Je n'ai pas été en empathie avec eux.
Attention ici l'intrigue est percutante, elle nous emmène vers l'insupportable. La lecture est anxiogène, l'atmosphère angoissante, certaines scènes sont flippantes voire glauques mais moi je suis restée de marbre, j'étais scotchée à l'histoire mais je n'arrivais pas à ressentir celle-ci. J'étais en manque d'émotions. Et pourtant je lisais en apnée. Je voulais absolument connaître le fin mot de l'histoire. Et je n'ai pas été déçu, le final est à la hauteur de mes attentes. Un vrai paradoxe pour moi que ce polar, mon esprit et mon coeur totalement dissocié. C'est peut-être ça la force de ce roman. Et croyais moi c'est un très bon roman que je vous recommande. D'ailleurs, de mon coté je vais aller remonter « Jeux de peau » sur le dessus de ma PAL.
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https://collectifpolar.fr/20..