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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est trash, sale, sans concession.... En sortant de cette lecture, une question : qu'est-ce que je viens de lire ? C'est avant tout un roman d'atmosphère avant d'être un roman noir. C'est la misère après la chute de l'URSS, la vie sans avenir d'une jeunesse abandonnée. C'est aussi un hommage aux exclus, aux parias, à ceux qui sorte des cases et qui malgré eux continue à vivre dans la lumière.
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En rentrant d'un concert, j'ai une fois pris un pote dans ma bagnole qui a branché son MP3 et a balancé sur l'autoradio une série hallucinante de groupes de rock russe, période perestroïka. Ça n'était qu'un petit aperçu, même si on a pas mal roulé ce soir-là, mais ça m'a donné une impression très mélangée, de nostalgie, d'énergie et d'interrogation intense. Comment est-ce qu'une si grande partie de la culture populaire proche de la nôtre pouvait s'être développée de l'autre côté du mur, dans cet ensemble si différent du nôtre que fut l'URSS ?

Couverture livre Valentina.

Le bouquin de Siébert, m'a − pour une partie − fait le même effet. Entendez qu'il vous pique votre autoradio, à moitié défoncé, et vous colle dans le crâne un son familier au premier abord, mais pourtant dissonant, étrange, remuant. Et c'est vrai pour les groupes de musique qu'il cite sans arrêt et qui rythment la narration, autant que pour l'atmosphère destroy et désenchantée de l'histoire de cette bande de gamin que l'on suit dans leur quartier complètement pourri de Mertvecgorod, quelques années seulement après la chute de l'Union soviétique.

Pour rappel, Mertvecgorod, c'est la ville imaginaire, autoproclamée République Indépendante, qu'a inventée Chistophe Siébert pour parler de la chute de l'Urss et de ses suites trash-libérales. Il a déjà fait deux bouquins dans cet univers souvent trash, toujours destroy, mais il n'est pas nécessaire de les avoir lu pour plonger dans celui-ci. Il se lit très bien tout seul.

On s'attend à quelque chose de vraiment dur dès le début du bouquin quand on voit dans quel merdier vivent ces ados, toujours bourré, défoncés, plus pauvres qu'on ne peut l'imaginer. Mais en réalité, le livre atteint une sorte de grâce (sous acide peut-être mais quand même), lorsque les jeunes entrent dans la maison d'un vieux travelo qui vient de se faire massacrer chez lui. On touche une sorte de magie punk qui m'a émerveillé et qui finalement résume assez bien ce livre : « Si derrière les apparences on peut posséder un lit rond, passer ses nuits à y baiser, dans une lumière de boîte de nuit, sous un trou du cul géant chiant des hordes de démons, la vie vaut finalement la peine d'être vécue. »

À lire avec :
Y'a un bouquin chez Cambourakis qui se nomme Capitalisme Gore, je l'ai pas encore lu, mais je pense qu'il ira bien avec.
Lien : https://pieddebichemarquepag..
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3 Janvier 2000

"Ils braillent tous les cinq le hip-hop old-school de Bad Balance, pas du tout ensemble, pas du tout en rythme, s'en donnent à coeur joie, possédés par le plaisir de gueuler des grossièretés en americanskij, de danser comme de langoureux barbares sur les rythmes funky samplés par le rappeur. le son se déverse d'un ghetto-blaster made in Zona, il leur appartient à tous, chacun a mis un peu de fric, l'argent n'a pas d'importance, ils le gagnent le soir, quand ils ont le temps, c'est facile, y'en a pour tout le monde, en tous cas pour ceux qui savent se débrouiller, ils l'ont porté à un réparateur, une semaine après il fonctionnait, à eux pour de bon!" Page 32

Coup de pied dans la fourmilière ! Je suis très heureuse d'avoir lu ce roman, arpenté son univers punk qui remet quelques idées en place tout en se faisant plaisir avec de la bonne musique ! Un texte engagé !

"C'est facile, de jouer à la roulette russe contre soi-même, ou contre Dieu. Un coup le canon enfoncé dans la bouche, un coup levé au ciel."
Premier volet d'un cycle intitulé "Un demi-siècle de merde", à lire en écoutant la bande-son pop, punk et indus russe des années 80-90 citée en fin de bouquin. "Valentina" est un roman noir révolté, un pogo littéraire halluciné dans lequel mon âme dépressive s'est pleinement vautrée avec plaisir, à la rencontre de cinq adolescents attachants. "Les enfants de la glasnost, les bébés-perestroïka, ils apprenaient à marcher quand l'URSS se désintégrait, à lire, à écrire, à compter quand les vautours se partageaient les meilleurs morceaux."
Leurs consolations ? La musique qu'ils écoutent dans leur ghetto-blaster, l'alcool, la teuf, la drogue et une franche solidarité jusque dans les pires combines. Ces enfants des ruines n'ont plus confiance en les adultes, en les institutions, au mieux ils s'en servent et les provoquent. Chaque adolescent est présenté clairement au début du livre. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Klara, son humanité à fleur de peau au milieu des décombres, sa tendresse bouleversante à l'égard des êtres hors norme, plus particulièrement à l'égard de Valentina malheureusement assassinée et dont on découvre la face cachée. J'ai ressenti l'empathie de l'auteur pour tous ces atypiques en mal d'amour, de reconnaissance, totalement insoumis et révoltés.
L'histoire se situe à Mertvecgorod, mégapole imaginaire polluée et écoeurante tellement elle pue le vice et la corruption, entre l'Ukraine et la Russie, du trois au dix-huit Janvier 2000. Dès le prologue, le lecteur comprend l'importance d'une décision à prendre à travers le personnage de Klara. Que s'est-il passé ? Retour quinze jours plus tôt pour le découvrir. Il n'est pas au bout de ses peines face à la tragédie de certaines scènes.
"Fuck all ya politicians."
Le territoire sur lequel s'abîme la bande des cinq ? La zona : Des hectares de décharge sauvage, de bidonvilles, de squats pour réfugiés Tchétchènes, de Détresses. L'âme punk déchire, érafle, fouette, frappe, crie, pleure de rage aussi ; l'âme d'une jeunesse fragile profondément humiliée, qui se débrouille comme elle peut pour exister, résister. Quelle place pour la Paix ? Pour les réfugiés, les homosexuels ? Pour la justice face au Crime ? Pour ces jeunes défoncés et suicidaires ?! Un roman terriblement sombre et habile qui nous tient par les tripes, une claque. Encore s'il vous plaît, j'ai adoré !
Aux Editions Au Diable Vauvert, 288 pages.
Lien : https://lamareauxlivres.fr/2..
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