Citations sur Une si belle école (24)
très bien , rapelle bien le rôle important des instits à cette époque
"Vous arrivez à la mauvaise saison, vous savez ? L'école, avant la Toussaint, ici, c'est pas la coutume. Les parents ont besoin des enfants."
Voilà pourquoi ce métier (instituteur) est si beau, et pourquoi il peut être passionnant : éveiller des enfants au monde et au savoir, leur donner les forces nécessaires pour devenir ce qu'ils rêvent d'être. Se trouver à la source de cet éveil, les accompagner pendant quelques années en veillant fidèlement sur eux , les voir partir enfin, pour accomplir leur vie, mais plus forts, plus sûrs d'eux, plus confiants et, si possible, épanouis.
- Nous les grands, nous savons pourquoi vous allez partir, et nous ne sommes pas d'accord. Nous nous sommes réunis et nous avons écrit une lettre à l'inspecteur et aux gendarmes.
Je fus effrayée par cette initiative qui donnerait peut etre à penser que j'avais manipulé ces enfants.
Voilà pourquoi ce métier est si beau, et pourquoi il peut être passionnant : éveiller des enfants au monde et au savoir, leur donner les forces nécessaires pour devenir ce qu’ils rêvent d’être. Se trouver à la source de cet éveil, les accompagner pendant quelques années en veillant fidèlement sur eux, les voir partir enfin, pour accomplir leur vie, mais plus forts, plus sûrs d’eux, plus confiants et, si possible, épanouis.
Enfin je tâcherai d'emporter le parfum du bonheur : cette odeur de bois, d'encre et de craie qui régnait dans les classes, une odeur qui je l'espère, imprègnera ma dernière pensée et que j'emporterai bien au-delà du temps, l'odeur de mon école, l'école de la vie... Une si belle école.
page 24 Vous savez, ce qui compte, ici, c'est le certificat. N'essayez pas de pousser les enfants vers le concours d'entrée en sixième, les parents n'aimeraient pas. Ils en ont besoin.
Ce que je sais, c'est que je me suis toujours donné pour tâche de semer une graine en espérant qu'elle germerait. C'est pourquoi, longtemps, chaque mois de juin, j'ai parcouru les pages du journal pour tenter d'y trouver le nom de celles ou ceux que j'ai connus en primaire et qui auraient passé avec succès les examens de fin d'année. Chaque fois que j'en ai trouvé un,mon coeur s'est mis à battre plus fort en me donnant le sentiment que leur succès était aussi un peu le mien.
Je cherchai dans le livre la maxime que j'allais écrire au tableau pour ce premier matin et je m'arrêterai sur celle qui célébrait la propreté, car je comptais dès ce premier jour effectuer une revue de mains et d'oreilles. Puis je m'approchai du tableau et j'écrivis d'une main qui tremblait un peu la date du jour : lundi 4 octobre 1954.
Je demeurai un long moment assise à mon bureau, contemplant mon royaume désert, écoutant des voix qui s'étaient tues, défaite et victorieuse à la fois, dévastée et cependant heureuse d’avoir pu éveiller des esprits endormis, résignés, à l'image de ces terres rudes où le rêve paraissait interdit.
(page 13 au 3e paragraphe)