Rien ne peut m'assurer qu'une chose est bien ce qu'elle est censée être, car son nom n'est qu'un son. Tous les noms peuvent perdre leur contenu. La vie. La mort. Tout. Rien. Ils se ressemblent tous. Qu'est-ce qui est réel? Qu'est-ce qui ne l'est pas? Et quelle différence cela fait-il? L'univers tout entier n'est-il pas un bouquet d'atomes que nous disposons en motifs ordonnés grâce à notre faculté de percevoir? Et les perceptions que nous assemblons ne peuvent-elles être désassemblées tout aussi aisément, lorsque nous cessons de croire au processus?
Elle enchaîne de nouveau: "Il ne reste plus de mystère dans notre vie moderne. La génération scientifique a tout tué. La purge rationaliste, faisant la chasse à l'invraisemblable et à l'inexplicable. Voyez comme la religion est devenue creuse au cours des cent dernières années...."
J'ai adoré cette histoire. Je ne me suis pas facilement glissée dedans, mais une fois bien installée, wahou !
Exepté sur un aspect, mais au secours ! La place des femmes ! Ce sont des objets, ni plus, ni moins.
Je garde le 5 étoiles parce que la psychologie des héros en revanche, je l'ai trouvée formidable. Le suspense est très fort, les situations bouleversantes.
C'est un gros coup de cœur malgré, encore une fois, le traitement des personnages féminins (je ne sais même pas si le terme personnage peut convenir pour les scènes au temple). Tellement dommage tant le reste est parfait de mon point de vue.
Et cette fin.
On en parle de cette fin merveilleusement abominable ?
Je suis un peu frustrée de ne pas avoir pu connaître un peu plus du devenir des personnages.
Une très belle découverte. Une histoire qui hante.
Je n'ai jamais pensé qu'en ouvrant son âme on allégeait en quoi que ce soit son chagrin. Cela contribue seulement à l'étaler un peu.
- De quoi as-tu peur Timothy? Le Neuvième Mystère? Ça te fout la frousse? Ou bien est-ce la possibilité de vivre réellement pour l'éternité qui te tracasse? Crains-tu de ployer sous la terreur existentielle? Siècle après siècle, attaché à la roue du karma, incapable de te libérer? De quoi as-tu le plus peur, Timothy? De vivre ou de mourir?
Par exemple, je passerai dix ans à Wall Street à accumuler une fortune. Si mon père a raison, et je suis sûr qu'il a raison, n'importe quel type un peu malin peut réussir en faisant simplement le contraire de ce que font les soi-disant connaisseurs.
Lucrèce fait observer qu'il ne sert à rien de prolonger sa vie, car quel que soit le nombre d'années que nous réussirons à obtenir, ce n'est rien comparé à l'éternité que nous sommes condamnés à passer dans la mort.
Un esprit fermé est un esprit mort.
Je suis le Richard Nixon de l'automobile – tendu, appliqué, agressif, calculant toujours à côté et me confondant éternellement en excuses ; en dernière analyse : incompétent. Malgré tous ces handicaps, Nixon est devenu président ; malgré mon manque d'attention et de coordination, j'ai eu mon permis de conduire.
Bien sûr, il est nécessaire de préserver la force et la santé en même temps que la vie. A quoi bon devenir un Struldbrug gâteux ? Voyez l'exemple de Tithon qui, ayant supplié les dieux de l'exempter de la mort, reçut le don de l'immortalité mais non celui de la jeunesse éternelle : gris, décati, il est encore enfermé dans un lieu secret, vieillissant sans fin, prisonnier de sa propre chair corruptible. Non, il faut rechercher la vigueur en même temps que la longévité.
(chap.XXVIII)