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Critique de dourvach


Ah, la lecture d'un bon vieux "Maigret" de 1955 (Allez, un p'tit dernier pour la route, composé en dix jours sur le sol-refuge de l'Amérique d'après-Guerre... ) vaudra toujours mieux que s'addicter aux énièmes jérémiades d'un auteur à "Je-Je-Je-Je-Je" (Certains ont fait carrière là-dedans, c'est bien humain - et surtout parisien !).

Justement, ce bon Jules M. s'intéresse à "D'autres vies que la sienne" puisque c'est là son strict métier. Il fait connaissance par pur hasard avec Aline Calas - qui n'a que peu de rapport avec la petite "Aline" de C.F. RAMUZ [1905] en dehors de son regard perdu et sa triste existence.

La magie Simenon, c'est quoi ? Unité de lieu, unité de temps : pas plus de quelques jours et nuits à passer dans un petit Théâtre grisâtre que parcourt le Commissaire, reconnaissant son territoire entre les murs sombres de deux bistrots situés près du Canal Saint-Martin (à Paris). L'un de ces lieux évocateurs, au charme tout "provincial", est justement celui que tenaient Aline et son mari "disparu" (et l'on supposera dès le début, qu'il s'agit du "corps sans tête" - dépecé puis dragué par la péniche des frères Naud lors de leur passage par l'Ecluse des Récollets).

C'est un excellent récit, où le dénouement s'avance sans effort particulier de son placide héros (on s'amusera de la saoûlographie-express du digne Commissaire s'attardant au chapitre 9 en la compagnie dangereuse du notaire de Saint-André, réveillant pour lui seul la vieille histoire de la dynastie Dupré devenue Duspré d'Espissac (s'ennoblissant pour s'emparer du Domaine de Boissancourt) ; par voie de conséquence, Aline Calas et son amant Dieudonné Pape ne semblent rien d'autre - en cette sombre histoire - que les jouets d'un Destin évidemment implacable...

Pour la "forme" : s'étonner tout de même que ce petit roman de 1955 (paru aux Presses de la Cité, si "populaires") soit réédité en 2020 avec une mise en page comprenant des interlignes aussi larges...

De même imprimer 75 à 80 fois de suite la préface " Maigret, mon père et moi" de John SIMENON en début de chaque volume de la "Collection" paraît singulièrement absurde et feignasse... Il eut été beaucoup plus judicieux pour le Grand Responsable de cette nouvelle collection du Journal "Le Monde" (paresseusement intitulée "LE MONDE DE MAIGRET") de réunir 3 romans par volume au lieu d'en faire un futur empilement de 80 tomes d'une "Collection Prestigieuse" dont l'ensemble reviendrait (à un lecteur ne choisissant pas la formule de l'abonnement) à... 1 x 3,99€ (prix d'achat du livre n° 1) + 1 x 5,99 € (pour le livre n° 2) + 78 x 8,99 € (pour les livres n° 3 à 80), soit la "modeste" somme de 801,20 €.

Les versions en Livre de Poche (aux "anciennes" couvertures comprenant une photographie paysagère de teinte sepia - et non la plus récente, "branchouille", aux couvertures d'une laideur à faire frémir... ) étaient à 5,00 € pièce (Total du coût des 80 volumes à 5 € = 400 €)...

Bref, il faudrait être sacrément "blaireau" pour acquérir la collection complète du "Monde" qui prendrait une place démesurée dans notre Bibliothèque (grosse épaisseur de chaque "tome") et nous reviendrait deux fois plus cher que la collection ordinaire du "Livre de Poche" (ou de vos vieux "Librairie Arthème Fayard" et "Presses de la Cité")...

Donc, si vous être fan de l'Oeuvre prolifique de Simenon, et des Enquêtes de Maigret en particulier, faites votre choix, M'ssieurs-Dames...

Je rigole un peu car sur ce coup-ci, les services éditoriaux de la firme "Le Monde" & Co. me paraissent avoir été assez cornichons... Ah là-là, ce mirage increvable de l'Appât du gain et de la Prétention chez le Capitaliste : mauvais calcul, parfois...

Et sans vouloir médire du dossier en fin d'ouvrage (intéressante analyse de Murielle Wenger, mais au contenu volontiers énumératif et un rien anecdotique...) ni du dessin assez passe-partout et redondant de l'artiste Loustal (Ah, on n' s'y foule pas la rate, tout d' même ! mais-bon, les couleurs sont belles... ), ladite auto-proclamée "Collection Prestigieuse" ne nous semble absolument pas adaptée pour populariser (ailleurs que chez "ceux qui ont la Tune") cette Lune indicible qu'est l'Oeuvre géniale du grand artisan/artiste liégeois...
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