Employé modeste et sans histoire, Charles s'enferme un long moment dans son grenier. Sa femme et ses trois filles s'inquiètent et essaient de lui parler mais rien n'y fait : mutisme et porte close.
Charles, par sa ténacité est le révélateur de l'histoire d'Henri, son frère, « celui qui a réussi », celui que tout le monde craint sauf Charles qui connaît son passé et qui devient bien plus puissant que lui en restant muet et en n'ayant l'air de rien.. Tandis que les filles débattent avec leurs amants et futurs maris et que sa femme, Laurence observe tout cela d'un air résigné, Charles creuse la tombe d'Henri.
On retrouve la musique des phrases de
Simenon, sa capacité unique à décrire un quotidien morne, cette tristesse prégnante des jours ordinaires dans le Nord de la France avec des personnages qui sont tous secondaires, des sous-fifres, des sans-grade et qui, de temps à autre, sortent la tête de l'eau. Et l'auteur regarde se débattre ce petit monde en appuyant légèrement là où ça fait mal.