Au cabaret « Monico » de Cannes, il y a le barman, le patron, la caissière, les musiciens et les danseuses... tout ce petit monde forme une famille. Et comme dans toutes les familles, on s'aime, on se déteste, on s'épie, on s'humilie aussi parfois... On se toise, comme des fauves en cage, chacun respectant la hiérarchie qui s'instaure entre eux, du faible au dominant.
Celita, une des stripteaseuse, aime la chasse, elle aime se sentir femelle. Et pour cela il lui faut un adversaire à sa hauteur : le patron. Elle l'a choisi pour une double raison, prendre rang dans la hiérarchie car il dirige l'établissement, mais aussi pour le ravir à son épouse, double challenge !
Mais plus que tout, ce qui compte dans ce petit monde captif, c'est d'être ensemble, ensemble pour ne pas voir la crasse, la solitude et la misère qui vous guette dès que le jour arrive et que vous devez rentrer au petit matin chez vous, dans un minable appartement partagé à plusieurs danseuses pour « s'en sortir ». Mais au fond, ces femmes, quand on leur parle de s'en sortir, qu'est ce que cela peut réellement signifier pour elles qui doivent se battre continuellement ?
Quand arrive la jeune Maud, la sainte-nitouche, qui fait un
strip-tease qui enflamme autant le public que le patron, il y a redistribution des cartes. Rien ne va plus !
Roman de
Simenon intéressant qui développe une psychologie des personnages très bien rendue dans ce huis clos assez oppressant.