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Citations sur Collines noires (21)

Les quelques paroles qu'il murmure alors ne s'adressent pas aux ossements ni aux souvenirs enterrés sur ce champ de bataille, sur cette colline du Montana, mais aux êtres qu'il a aimés, qu'il a combattus, avec lesquels il a vécu et travaillé, à ceux qui ont été proches de lui et qu'il a vus partir, à ceux qu'il a perdus à jamais et retrouvés ailleurs, dans des lieux sacrés, qui ne sont pas proches d'ici et qui, en même temps, n'en sont pas très éloignés. Toksha ake čante ista wacinyanktin ktelo. Mitakuye oyasin ! Je vous reverrai avec l’œil de mon cœur. Qu'il en soit ainsi. Tous les miens – chacun d'entre nous !
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Toksha ake cante ista wacinyanktin ktelo - Je te reverrais avec l’œil de mon cœur.
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Les dieux, les Grands-Pères et le Grand-Tout lui-même existent parce que ceux qui s'appellent le Peuple existent pour les adorer. Le Peuple existe parce que les bisons existent et parce que l'herbe pousse librement sur la totalité du monde que nous considérons comme le Monde. Mais quand les bisons auront disparu et que l'herbe aura disparu, le Peuple aura disparu avec eux. Et alors les dieux, les esprits - de nos ancêtres, du lieu, de la vie elle-même - auront disparu, eux aussi. Comprends-tu, Paha Sapa ?
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L'univers de son enfance foisonnait littéralement de significations, de relations et de miracles invisibles ; les moindres pierres contenaient de la vie et des histoires. Les arbres recélaient des secrets sacrés. Les herbes de la prairie frémissaient de vérités chuchotées tout bas par les esprits qui l'entouraient, lui et sa bande d'Êtres Humains Libres Naturels. Le soleil était un être aussi réel que son grand-père de substitution ou que les autres hommes qu'il croisait à la lumière du jour ; les étoiles, au dessus des plaines, vacillaient sous le souffle des morts qui marchaient là-haut ; et à l'horizon, les montagnes observaient et l'attendaient avec leurs révélations.
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Tâche de te rendormir, mon fils, malgré le vacarme du campement. Nous partirons avant l'aube et, tandis que les autres bandes se dirigeront vers l'ouest et le nord, ou regagneront les agences – je crois que Bison-Assis a l'intention d'emmener son peuple très loin au nord –, nous reprendrons, toi et moi, la route de l'est pour rentrer chez nous. Là, il faudra que nous nous entretenions avec les autres pour décider ce qu'il convient de faire au sujet de ton fantôme.
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Juin 1876

Paha Sapa boit sa soupe brûlante à petites gorgées. La multitude de feux allumés dans le village fait rayonner les peaux de bisons soigneusement grattées d'une lueur orangée à l'intérieur du tipi de Boite-Beaucoup. Il est très tard, mais une cacophonie de chants et d'incantations, accompagnée du bruit mat des tambours, résonne à l'extérieur – une cacophonie aux oreilles de Paha Sapa, parce que c'est un brouhaha criard et inhabituel, un mélange de sons de fête et de deuil, traversé par moments par les cris perçants des femmes affligées, les hurlements d'allégresse des guerriers ainsi que par les coups de feu qui retentissent toujours à l'intérieur du camp et auxquels répond l'écho de tirs plus lointains depuis les collines sombres, sur l'autre rive du cours d'eau au sud-est. Plusieurs centaines de guerriers, dont beaucoup sont complètement ivres, essaient à tour de rôle de repérer les wasichu rescapés encerclés là-haut, tirant sur les soldats chaque fois qu'ils croient apercevoir les vagues contours d'une tête ou d'un corps se détacher du cercle retranché de tuniques bleues tapies sur la crête enténébrée.
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Il faut savoir si c'est Cheveux-Longs qui a envoyé son esprit dans ce garçon. Collines-Noires, tu as vu l'homme mourir – penses-tu que c'était Cheveux-Longs ?

— Je ne sais pas, grand-père. Le Wasicun avait les cheveux très courts. Je pense que c'était un officier. Il avait vraiment de très belles armes, aussi bien son fusil que ses deux pistolets. Elles n'y étaient plus quand je suis retourné près du corps. »

Élan-Stupide toussote, hésitant manifestement à prendre la parole en présence de ses aînés, trois hommes du mystère.

« On dit que Cheveux-Longs a un fusil avec un canon à huit côtés. As-tu remarqué cela, Collines-Noires ?

— Non. J'ai seulement vu qu'il était magnifique et qu'il tirait plus vite que les carabines des autres tuniques bleues. »

Paha Sapa s'interrompt.

« Je ne suis pas un guerrier. Je suis désolé de ne pas avoir observé ces détails plus attentivement. »

Bison-Assis grommelle et écarte ses excuses d'un geste dédaigneux de la main.

« Personne n'a à s'excuser de ne pas être un guerrier. Tu n'es encore qu'un garçon et, apparemment, tu ne souhaites pas devenir un guerrier. Tu es – et tu seras – ce que Wakan Tanka** veut que tu sois. Nul homme ne peut rien y changer.
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Les tirs s'étaient multipliés, provenant cette fois du ravin à l'extrémité nord du village, presque à l'opposé des premiers coups de feu. Levant les yeux quelques minutes auparavant, Paha Sapa avait aperçu toute une colonne de cavaliers wasichu qui s'avançait vers le nord-ouest le long de la falaise. L'attaque des tuniques bleues au sud-est du village n'était-elle qu'une feinte, s'était demandé Paha Sapa, une diversion – alors que le gros de l'offensive allait se dérouler ici, à l'autre bout, là où étaient regroupés les femmes et les enfants ?
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Oui, patron. Des charges plus importantes auraient fait éclater cette faille et vous auriez mis six mois à la réparer. Avec des charges inférieures, nous aurions continué à faire sauter le rocher pendant une semaine et il nous aurait encore fallu un bon mois de plus pour le polir ensuite.
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En apesanteur, Paha Sapa rebondit depuis l'angle droit du menton de Washington, toujours à une petite cinquantaine de mètres de l'éboulis, quand il sent plus qu'il ne voit ou n'entend Gutzon Borglum descendre de la cabane du treuil qui le surplombe, suspendu à un second câble.
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