On ne dépasse jamais le stade du pétrole. Pas tant qu’il y en a encore dans le sous-sol.
Tout ce que je pus obtenir comme renseignements, après avoir posé d’innombrables questions, fut que Tuk était mort parce qu’on l’avait tué, et qu’on l’avait tué pour qu’il meure.
J'aurais aimé faire plus ample connaissance avec le jeune Hoyt. C'est un garçon qui me paraît tout à fait convenable, avec ses yeux brillants de bon catéchumène. Ce n'est certes pas la faute des jeunes dans son genre si notre religion est sur le déclin. C'est simplement que la sérénité naïve et bon enfant de nos prêtres ne peut rien faire pour arrêter le lent glissement vers l'oubli auquel semble irrémédiablement condamnée l'Église.
Si notre société devait un jour opter pour une dictature à la George Orwell, le meilleur instrument d'oppression serait sans doute le sillage laissé par la carte bancaire.
Dès que j'ai été en âge de penser par moi-même, j'ai su que je serais - qu'il fallait que je sois - poète. Ce n'était pas comme si j'avais vraiment eu le choix. C'était plutôt comme si toute cette beauté agonisante qui m'entourait rendait en moi son dernier soupir et m'ordonnait, me condamnait à passer le restant de mes jours à jouer avec les mots, en expiation, peut-être, du massacre irréfléchi de son propre monde-berceau par notre race.
- "Chacun chevauchant un dauphin,
Calé par une nageoire,
Ces innocents revivent leur mort,
Et leurs blessures se rouvrent."
~ Yeats ~
- "Il n'est nulle mort dans tout l'univers.
Nulle odeur de mort - il n'y aura nulle mort. Pleure donc,
Pleure, Cybèle, car tes pernicieux Bébés
Ont transformé un dieu en un agité sans pouvoir.
Pleurez aussi, mes frères, pleurez, car j'ai perdu mes forces.
Faible comme le roseau... oui, si faible... et sans voix...
Plus rien que la douleur, la douleur et la faiblesse.
Pleurez, oh ! pleurez, car je n'ai pas encore fini de me réchauffer..."
Ma demeure comprend trente-huit pièces sur trente-six planètes. Pas de portes. Les entrées voûtées sont des accès distrans. (P. 263)
Les fanatiques ont leurs rêves, grâce auxquels ils tissent
Un paradis pour leur secte.
Le sauvage, également, au sommet de son sommeil,
A un aperçu du Paradis.
Dommage qu'ils ne puissent tracer ni l'un ni l'autre
Sur du vélin ou sur du parchemin indien
L'esquisse d'une mélodieuse expression,
Car ils vivent, rêvent et meurent dépourvus des lauriers du poète.
Seule la poésie sait exprimer les rêves
Et sauver, par la seule magie des mots,
L'imagination du charme noir
Et de l'enchantement muet.
Quel vivant peut dire : “Tu n'es pas un poète,
Tu ne peux pas exprimer tes rêves”?
Tout homme dont l'âme n'est pas une motte de terre
A des visions et voudrait les décrire,
Pour peu qu'il aime et qu'il cultive sa langue natale.
Que le rêve dont je vais maintenant vous entretenir
Soit celui d'un poète ou d'un fanatique,
Cela ne se saura que lorsque mon vivant stylet, ma main,
Sera dans la tombe.
- Oui. C'est l'archange Michaël, Moroni, Satan, le Masque de l'Entropie et le monstre de Frankenstein emballés dans le même paquet. Il rôde autour des Tombeaux du Temps en attendant le moment de sortir pour se livrer à ses massacres quand l'humanité sera prête à rejoindre le dodo, le gorille et le grand cachalot au palmarès de l'extinction des espèces.