Le rouge de ses joues, en pensant qu’elle n’était pas assez jolie. Il ne voyait pas, à travers le tissu, ses efforts pour lui plaire. Ses parents n’entendaient pas les coutures craquer derrière ce commentaire aussi affûté qu’une hache.
Bien que tout eût été planifié pour l’autoriser à manquer quelques jours, il avait la conviction que l’hôpital ne fonctionnerait plus sans lui ! À vingt-sept ans, le poids du monde pesait sur ses épaules d’urgentologue. Joy lui avait rappelé l’importance de leur relation, qui égalait celle de sa carrière. Les changements de plans ne signifiaient pas qu’il n’accomplissait pas son devoir, bien au contraire !
Les ondes de plaisir réduisirent les bruits ambiants, lui permettant de s’immerger dans son travail. Sa main, d’un geste fluide, traça les visages remplis d’espoir. Leurs regards subtils. Leurs sourires… tristes ? Elle approfondit sa recherche, fouilla les boucles folles de Surya, les immenses cils de Sosa, leurs mains sages, leurs épaules penchées l’une vers l’autre, se murmurant des secrets.
Peints directement sur la chaux entre deux volets, ils s’étendaient en une large fresque de plumes colorées, prenaient leur envol ou couvaient dans leur nid. Bleus, rouges, verts, jaunes et pourpres, ils picoraient le vide ou tendaient leur bec vers les nuages. Joy n’osa pas les toucher, de peur de briser l’illusion, et avoua qu’elle n’avait jamais rien vu de tel ailleurs.
La chaleur l’enveloppa, puis le vent se coucha près d’elle, lui murmurant qu’il voulait l’emmener au pays des rêves. C’était facile, il lui suffisait de fermer les yeux. Tous ses soucis s’effaceraient. Ils attendraient ensemble que l’orage passe. Elle ne se réveillerait qu’à l’arrivée de son prince. La Belle au Zéphyr Dormant.