Ce tome comprend les épisodes 40 à 44 de la série commencée en 2006. Il fait suite à "Warkiller" ; il se décompose en 2 histoires.
A murder of crows (épisodes 40 & 41) - 5 marmots s'amusent à amplifier les mauvais sentiments et les craintes des habitants de New York pour inciter à la haine raciale, la pyromanie et la violence gratuite. Ils ont même réussi à asticoter Quetzlotl, un dieu serpent de bonne famille pour qu'il commence à manger les humains. Bien sûr, Wonder Woman ne peut pas le laisser faire et elle s'interpose. Mais elle ne peut qu'essayer de contenir les exactions des individus mal influencés, sans réussir à rattraper ces garnements. Or voilà qu'ils ont réussi à mettre sous leur influence Power Girl.
Wrath of the silver serpent (épisodes 42 à 44) - 3 Green Lanterns arrivent sur un monde dévasté qui abritait encore une vie charmante et bucolique il y a quelques dizaines de minutes. Une rapide enquête les amène à découvrir une dernière survivante qui leur explique qu'une armada extraterrestre a tout détruit et que des serpents ont mangé tout le monde. Sans surprise, cette armada se dirige vers la terre et attaque la ville de New York. Un quartier est vite isolé par l'envahisseur qui lâche ses soldats et la capitaine descend elle-même pour éradiquer l'opposition représentée par Wonder Woman. Ce qui est plus inattendu, c'est qu'Astarte a des révélations à faire sur son origine et les liens qui l'unissent à Hippolyta, la mère de Diana.
Gail Simone a concocté 2 histoires pour mettre en valeur la princesse Diana et faire aboutir une ou deux intrigues secondaires. En particulier, les vilains garnements de la première histoire sont les rejetons d'un dieu qui a déjà causé bien des soucis à Wonder Woman, rejetons qui était évoqués dans le tome précédent. Simone prouve qu'elle maîtrise la voix de ce personnage en faisant aussi bien ressortir sa composante guerrière que sa composante d'ambassadrice pour la paix. Et elle fait tout aussi honneur à Power Girl qui reste une personne de bonne composition et de bonne humeur, avec une envie compulsive de hotdogs.
Dans la deuxième histoire,
Gail Simone continue d'élargir l'horizon des ennemis potentiels de Diana en ramenant une amazone de l'espace. Si la trame de l'invasion extraterrestre n'a rien d'enthousiasmant, la dialectique entre cette guerrière jusqu'au-boutiste et Diana dont l'ardeur au combat est tempérée par sa compassion s'avère moins simpliste que prévue et elle fait briller de mille feux le joyau qu'est ce personnage.
Plusieurs personnes se relaient pour assurer la mise en image. L'épisode 40 est dessiné par
Aaron Lopestri qui est en très grande forme avec un savant équilibre entre une Wonder Woman à croquer et à craindre, le tout servi avec un très bon niveau de détails dans les décors et ustensiles. Avec l'épisode 41, les illustrations sont confiées à
Chris Batista et Fernando Dagnino pour un résultat un peu moins fin, mais encore tout à fait honorable. Il faut voir pour le croire qu'ils réussissent à faire exister un éléphant à 2 trompes et 3 yeux. Les 2 épisodes suivants sont dessinés par
Nicola Scott et Fernando Dagnino, et le dernier par
Nicola Scott et Travis Moore, le tout avec de 2 à 4 encreurs par épisode. Je n'en veux pas particulièrement à tout ce monde là, c'est plutôt aux éditeurs qui n'ont pas été capables de fidéliser une équipe pour l'ensemble des 3 épisodes que j'en veux. Globalement les 3 dessinateurs réussissent à assurer une continuité visuelle dans un style réaliste mais pas trop qui reste facilement lisible. Par contre les encreurs ont des visions assez différentes de leur métier et certaines pages jurent par des traits secs, à coté d'encrage plus rond ou plus fin.
Il s'agit des derniers épisodes écrits par
Gail Simone, avant que JM
Straczynski ne prenne en charge la série. Elle termine en beauté en continuant d'installer en douceur ses thématiques moins consensuelles qu'il n'y paraît, que ce soit la première histoire qui joue sur un aspect maternel plus léger, ou la deuxième qui ne cède rien à l'idée de guerrière. le lecteur retrouve une grande partie des personnages qui a accompagné la princesse pendant ces histoires : Etta Candy, Steve Trevor, Tolifhar et Achilles. Il ne manque que Genocide. Je regrette d'autant plus que les illustrations aient été sacrifiées pour des raisons éditoriales peu évidentes et peu reluisantes.