AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Au tribunal de mon père (26)

Mes pensées, qui n'étaient pas celles des autres petits garçons, me rendaient à la fois fier et solitaire. Et toujours restaient les questions fondamentales : Qu'est-ce qui était juste ? Que devais-je faire ? Pourquoi Dieu restait-il silencieux au Septième Ciel ? Un jour, un homme s'approcha de moi et me demanda : "Qu'est-ce qui t'arrive ? A quoi réfléchis-tu si fort ? Tu as peur que le ciel te tombe sur la tête ?" (Un jeune philosophe)
Commenter  J’apprécie          70
Vêtus de leurs habits du shabbat, les hommes buvaient du thé au citron et discutaient d'affaires hassidiques, ainsi que des évènements survenus dans le monde. La maison était imprégnée de l'odeur de la cire chaude, des épices bénies par mon père, ainsi que d'une atmosphère d'émerveillement et de miracle. Mon père, qui était un grand fumeur, attendait calmement, mais ardemment quand même, depuis le début du shabbat, le moment où il pourrait allumer une cigarette ou sa pipe. Ce soir-là, de la neige fraîche était tombée et le sol dehors paraissait anormalement brillant. Sur les vitres s'épanouissaient des fleurs et des palmes de givre qui me faisaient penser à la terre d'Israël. (Extrait de "Une histoire macabre).
Commenter  J’apprécie          70
Pendant que j'attendais mes souliers, la poussière et les mauvaises odeurs me faisaient tousser et je me rappelai quelque chose que mon frère avait dit à propos de ceux qui se tuent au travail pendant que d'autres prospèrent à ne rien faire. Je fus submergé par le sentiment de l'injustice du monde. Je pensais à ces jeunes gens qui travaillaient du matin au soir sans même parvenir à gagner de quoi se payer un morceau de pain, une chemise ou un berceau de bébé. Le cordonnier, je le savais bien, ne pourrait pas lutter indéfiniment. Tôt ou tard, il mourrait de tuberculose ou de typhus. Et le bébé, comment réussirait-il à grandir dans cette fumée, cette poussière, cette puanteur ?
L'opinion de mon frère était qu'il ne fallait plus de chef d'Etat du tout. Les Nicolas, les Guillaume, les Carol devaient être détrônés et remplacés par des républiques. Plus de guerre - mais, à la place, le règne du peuple... Pourquoi cela n'avait-il jamais été réalisé ? Pourquoi existait-il encore tant de monarques despotiques ?
Commenter  J’apprécie          60
Les manières de l'"intelligentsia" me devenait de plus en plus familières. Je voyais que ces gens ne priaient pas, n'étudiaient pas dans des livres sacrés et ne récitaient pas les bénédictions. Ils mangeaient et de la viande et des plats au lait à un même repas et commettaient toutes sortes d'autres transgressions. Les filles posaient nues sans plus de gêne que si elles se déshabillaient dans leur chambre. En fait, cet atelier, c'était le jardin d'Eden, avant qu'Adam et Ève aient goûté au fruit défendu.
Cela représentait pour moi une immense différence avec le bureau de mon père. Dans mes livres, il n'y a qu'un pas à franchir entre la maison d'étude et la sexualité, et vice versa. Ces deux phases de l'existence humaine n'ont jamais cessé de m'intéresser. (Extrait de "L'atelier")
Commenter  J’apprécie          60
Pendant la fouille qui dura près de trois heures, je faillis m'évanouir à force de transpirer. Ma chemise était trempée et des ruisselets de sueur me coulaient tout le long du corps. Un policier rit de me voir dans cet état et empoigna une de mes papillotes. Il eut la main mouillée comme s'il l'avait baignée dans l'eau. Je me dissolvais de peur, c'était simple. 
Commenter  J’apprécie          50
il y avait des couples, rue Krochmalna qui, lorsqu'ils commençaient à avoir envie de se battre, descendaient dans la rue et attendaient qu'une foule se rassemble. Quel plaisir y a-t-il à se disputer tranquillement entre ses quatre murs ?
Commenter  J’apprécie          50
Avant que ma mère eut le temps de répondre, ma soeur éclatait de rire, puis s'évanouissait. Mais elle le faisait toujours de façon à ne pas se blesser en tombant. Elle défaillait, clignait l'oeil, souriait. (Ma soeur)
Commenter  J’apprécie          40
En dépit de notre misère à la maison et de l'insécurité de la situation de mon père, les choses n'allaient pas mal pour moi. La jeune rebbetzin me donnait tout le temps des cadeaux. Je jouais dans la cour de notre maison et dans le verger tout proche, au milieu des groseilliers, des framboisiers et des cerisiers. De là, je contemplais l'horizon. Était-ce la fin du monde? Que s'y passait-il et qu'y avait-il au-delà? Qu'étaient donc le jour et la nuit? Pourquoi les oiseaux volaient-ils tandis que les vers rampaient? Je tourmentais ma mère avec mes questions. Mon père répondait toujours:
"C'est comme ça que Dieu l'a fait.
- Où est-il?
- Au ciel.
- Montre-le-moi.
- Ne sois pas stupide. Personne ne peut voir Dieu. " (Extrait de "De Radzymin à Varsovie).
Commenter  J’apprécie          40
Comme il est dit dans le Talmud, on doit se boucher les oreilles devant les commérages.
Commenter  J’apprécie          30
Si Dieu existe, pensai-je, pourquoi reste-t-il silencieux ?
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (214) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Dead or Alive ?

    Harlan Coben

    Alive (vivant)
    Dead (mort)

    20 questions
    1822 lecteurs ont répondu
    Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}