N'oublie jamais qu'esclave tu n'as ni droits, ni recours. Tu n'es plus personne. Seulement un objet. Si tu devais avoir des enfants, ceux-ci seraient la propriété de ton maître ; comme de petits animaux. Il va de soi que des institutions civiques telles que le mariage ou les cérémonies religieuses te sont absolument interdites ! Sache aussi qu'il existe toute une panoplie de châtiments qui ont fait plier de bien plus récalcitrants que toi. Je te conseille donc vivement de ne pas tenter une autre rébellion. Si tu passais outre, je t'assure qu'il ne resterait plus rien de cette petite tête arrogante !
- Sais-tu les chefs d'accusation portés contre toi?
- Parfaitement. J'aurais, paraît-il, comploté la mort de l'empereur.
Pérennis étouffa un soupir.
- Si ce n'était que cela. Je pourrais te relâcher sur l'heure.
- On m'accuserait donc d'un autre crime?
- Dans la nuit d'hier, un homme t'a dénoncé : tu serais chrétien.
Ainsi, songea Apollonius, le moment était venu.
J'ai passé mon existence à vénérer Mars, Jupiter, Vénus et les autres. Des dieux muets et égoïstes, conçus de toutes pièces pour servir d'alibi à la folie des hommes.
- Je suis las de ces constantes querelles doctrinales et théologiques où chacun s'imagine posséder la vérité.
(p.599)
Du mot non dit, tu es le maître. De celui exprimé tu es l'esclave. Souviens-toi.
(p.341)
Ne vois-tu pas ce qui se passe dans ce monde en perpétuelle évolution? Si l'Eglise ne contribue pas à soulager la désespérance des hommes, leurs conflits intérieurs, si elle ne les aide pas à vivre le quotidien en harmonie avec les principes que nous prêchons, toute l'aventure du Fils de l'Homme sera reléguée un jour au rang d'une merveilleuse mais inutile histoire.
(p. 619)
- Un jour quelqu'un a écrit, peut-être Sénèque ou Lucain, qu'entre le rêve et la réalité existe un prodigieux abime. Au cours d'une existence, le bonheur se limite à essayer de combler ce vide.
(p.560)
Le soleil printanier a le don de métamorphoser jusqu'aux recoins les plus sordides de la terre.
(p.527)
- Elle était la meilleure de nous tous, fit Carvilius doucement. Nous, nous essayons d'être chrétiens, elle, elle l'était vraiment.
(p.285)
Moi Calixte, évêque de Rome, vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ, gardien des clefs du royaume, édicte à ce jour remettre les péchés de la chair, les homicides ainsi que l'idolâtrie, et j'en promets l'absolution par pénitence. De surcroit, là où la loi romaine dit : Pas de mariage pour les esclaves, je dis que désormais tout mariage entre esclaves sera aussi sacré qu'entre hommes libres. De même sera reconnue valide dès cette heure l'union entre deux chrétiens, quel que soit le rang occupé par l'un ou l'autre. J'affirme que de telles unions seront légitimes devant dieu.