Le roman débute à Bruges en 1441.
Jan est recueilli tout bébé par Jan van Eyck, grand peintre de "la peinture flamande".
Il devient apprenti puis s'apprête à devenir compagnon.
La communauté des artistes est secouée par une série de meurtres et Jan va être plongé dans ces intrigues.
A la mort de son maître, il part pour la Toscane en compagnie d'un marin portugais.
Les méthodes de peinture, les ambiances de Bruges au XVème siècle , les peintres cités, la relation filiale entre le peintre et Jan m'ont plus intéressée que l'intrigue amenée par les crimes mais il faut dire que cela a mis du piment lors de ma deuxième lecture ( en 2001, puis en 2017).
C'est un magnifique roman de Gilbert Sinoué. Les ambiances y sont tellement bien décrites que j'ai eu l'impression de déambuler dans les rues avec Jan.
Novembre 2018 : Et dire qu'après une visite au musée des Beaux-Arts de Bruxelles, j'ai pu me procurer le livre que j'avais prêté et perdu, je l'ai relu une troisième fois et ce pour le contexte historique et religieux de l'époque et les ducs de Bourgogne.
Je me suis de nouveau attardée sur les différentes techniques de peinture, les vernis. J'ai vraiment apprécié le passage où Jan, le fils adoptif de Van Eyck transmet une technique de séchage à un jeune peintre italien qui allait devenir un maître.
L'intrigue et l'ambiance dans Bruges surtout m'ont de nouveau attirée. Jamais je n'aurais imaginé le grand peintre en espion mais...il fallait bien vivre après tout et puis c'est tout l'art de Gilbert Sinoué de nous livrer un tel roman quasi magique.
Je suppose quand même que je ne le relirai pas une quatrième fois mais une chose est certaine, je ne le prête plus.
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Il y a plusieurs mois que ce livre est sur mes étagères, c'est-à dire dans ma « PAL »
Je l'ai pris plusieurs fois en main et j'ai finalement craqué … Belle idée !
Il s'agit de l'histoire d'un enfant de treize ans recueuilli par Jan van Eyck, peintre de grand talent, installé à Bruges. L'histoire nous conduira de Bruges à Florence ou Venise pour explorer des lieux d'art, dans lesquels des crimes sont commis parmi la communauté des peintres.
L'énigme est complexe, mais le jeune Jan devra évoluer avec de nombreux partenaires dans des milieux souvent hostiles.
Ce roman, très complet est composé sur un fond de lutte pour la découverte et la possession de lieux d'outre-mer susceptibles de fournir des épices, des métaux rares, c'est à dire pourvoyeurs de richesse.
De nombreux sujets d'actualité peuvent trouver un écho dans ce livre, sans qu'une réponse ou une théorie ne soit mise en avant.
On y apprend en tout cas beaucoup sur la peinture à cette époque, (les pigments, la préparation des fonds….) On pourra trouverégalement de bons éclairages sur les religions.
Ce livre est finalement érudit mais pas pédant, donc pas difficile à aborder.
L'énigme, dont on découvre petit à petit les tenants et aboutissants nous emmène à la fin du texte en laissant toujours une part d'inconnu qui nous incite à poursuivre la lecture.
Après des mois de gestation sur une étagère, ce livre m'a apporté beaucoup de plaisir. Je ne peux que vous inviter à le découvrir également.
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Sa dépouille reposait dans la pièce à côté, mais elle était vide de lui. Ce n'était qu'une forme, déjà couleur de cire, jetée sur un lit. Une forme glacée où se lisait le néant...Mais lui, le vrai Van Eyck, où était-il? Où vont les gens quand ils meurent?
Un homme est pareil à un navire : il y a des moments où c'est le vent qui décide, ou la mer, ou autre chose encore d imprévisible qui le contraint à modifier sa route, à subir la tempête ou à s encalminer.
«Je suis parce que tu me regardes.» Si l'on cesse de poser son regard sur l'autre, on le tue. Ignorer le reste du monde, c'est le priver du droit à la vie.
Cent fois il aurait pu se débarrasser de lui en le confiant à la ville où, semblable à d'autres enfants abandonnés on l'aurait promené dans un chariot à travers les rues pour exciter la compassion de quelque âme charitable. Mais jamais, Jan en était sûr, cette idée n'avait effleuré le maître.
Il poursuivit avec une certaine tension :
- Il existe une autre création qui, il est vrai, n'a pas l'importance du retable, mais que l'on risque aussi de m'adjuger.
- De quoi s'agit-il ?
- Un livre d'heures commandé à Hubert par Guillaume IV. Ses enluminures sont uniques.
- Je ne l'ai jamais vu sur vos étagères. Où se trouve-t-il ?
Van Eyck arbora un sourire énigmatique :
- En lieu sûr.
- C'est à dire ?
- En lieu sûr...
Il était inutile d'insister. Depuis le temps, Jan s'était habitué à ces mystères pour lesquels le peintre semblait avoir une prédilection.
Payot - Marque Page - Gilbert Sinoué - A l'aube du monde