Citations sur Le père de la petite (32)
Mais quelquefois sous certains mots, sous une inflexion de la voix, d'un côté ou de l'autre, il y a quelque chose de plus, l'amorce d'une parole, comme une connivence. Cependant rien n'est dit. Jamais. (p. 146)
Souvent la petite rêve, et parfois elle croit alors vivre quelque chose de réel. Il arrive que ce soit tellement beau, les rêves, tellement fort. (;;;) - Alors quand es-ce qu'on vit, quand est-ce qu'on rêve ?
C'est déjà bien compliqué. Mais la petite soupçonne les adultes d'embrouiller exprès les choses. (p. 29)
Qu’est-ce qu’un père ? La notion de paternité échappe à la petite. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des pères par les temps qui courent, on en voit pas beaucoup.. (...)
Les pères , c'est dans les contes de fées qu'on en trouve, et ils sont toujours un peu irréels et pas très sympathiques. (p. 19)
Qu’est-ce qu’un père ? La notion de paternité échappe à la petite. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des pères par les temps qui courent, on en voit pas beaucoup.
La petite attend son père. Elle l'attend, comme on peut attendre dans l'enfance, comme on le fait aussi, plus tard, dans l'amour.
Des journées bizarres alors pour la petite.Comme si tout devenait absence avec l'absence du père.Images floues,sons assourdis,paroles sans relief,perdues dans l'indifférence.
Ce monde est absence.La petite aussi est absence.
L'image retrouvée,fixée dans la mémoire de la petite,c'est celle de son père maintenant assis dans un fauteuil,et elle,la petite,debout entre ses jambes.C'est lui qui ouvre les paquets,et elle regarde.Mais elle est plus touchée par la magie du moment-parfums,douceur du froissement des papiers,son des cloches,lumière,présence de son père retrouvé-que par le contenu des boîtes et des sacs.
Noël,ce ne sont pas les cadeaux,c'est cet instant.
La mère parle avec des petites phrases résolues qui déchirent l'enfant.Jamais elle ne lui a parlé comme ça.Et c'est peut-être ce décalage,cette nouveauté,cette étrangeté,qui fait mal à la petite.Sa mère n'est plus sa mère,mais quelqu'un d'inconnu.
La guerre,c'est le vide soudain de l'appartement des Lévy,dont les enfants, avant,jouaient avec elle. Emmenés un matin par les policiers qui criaient.A cause de la guerre,a seulement dit la mère.
Ils se regardent, et lui ce n'est plus France qu'il voit, mais sa petite. Elle, non plus le mari de la dame blonde, mais son père, son père à elle. Celui qui a été son père un peu de temps. Si peu de temps.
Et, dans ce regard, il y a beaucoup de tristesse et un peu de gaîté. Mais cela, c'est leur secret.