" ça t'intéresse, les histoires d'amour ? demande enfin Kate.
- Pas celles où les gens font seulement l'amour. Les autres, les graves. (p. 213)
- Oui, intervient John, la culture ce n'est pas seulement l'instruction, les choses
qu'il faut savoir...C'est beaucoup plus et beaucoup moins à la fois; c'est attraper tout ce qui permet de devenir soi-même. Par exemple approcher la peinture, la musique, la littérature. Tout ce qui fait la poésie de la vie !...(p. 227)
Ce qui lui plaît aussi, c'est l'emploi du futur. Le futur, ça fait espérer. On peut toujours espérer. On peut toujours rêver qu'un jour on ira " par la forêt...j'irai par la forêt, j'irai par le montagne", pense t-elle, ça rend heureux. C'est peut-être ça, la poésie ? (p. 88)
Il suffisait pour ça que Sabine ne soit pas là.
Elle n'y sera pas.
A l'aube, elle s'endort sur cette pensée rassurante qu'elle, une petite fille, a aussi le pouvoir de dire non. (p. 65)
Par exemple, il y a depuis peu un mot qui la dérange. Qui l'intrigue. Qui la fâche. C'est celui de "culture". Qu'est-ce que ça veut précisément dire, ce mot onctueux que les professeurs prononcent avec la bouche en cul de poule, comme une chose précieuse, rare, à ne pas toucher les mains sales ? (p. 52)
Honte que sa mère ait honte devant elle. Honte qu'elle soit humiliée. Et c'est comme une révolte soudaine , impérieuse: le sentiment qu'il fallait que tout change, que cette injustice cesse. (p. 65)
Non,la petite n'a plus faim.C'est de leur présence qu'elle a besoin.De ce qu'ils disent.De ce qu'ils savent.
Elle pleure pour sa solitude et pour le mal d’être petite dans un monde incompréhensible.
La mère , elle, lit des magazines, qu’elle appelle « livres »et dont elle propose la lecture à sa fille
Elle pleure pour tout le malheur du monde,pour sa grosse maman pas montrable,pour son père parti,pour ses amis qui vont s'en aller.Elle pleure pour sa solitude et pour le mal d'être petite dans un monde incompréhensible.