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Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=HwzjAnJkh5I

J'ai eu vraiment du mal à rentrer dans ce roman, mais il est possible que ce soit parce que je l'ai lu après Ton absence n'est que ténèbres, et que j'étais encore ensorcelée, dirons-nous. le livre avait pourtant tout pour me plaire : le sujet, comment ce qu'Hanna Arendt appelle « la banalité du mal » se met en place. On va suivre l'enfance et la jeunesse d'un garçon qui devient néo nazi dans les années 50/60. Mais deux gros bémols : le livre exige seulement une heure et demi de lecture, et justement, la mise en place met énormément de temps. A un tiers, ça ne démarre toujours pas. le roman est bien écrit, c'est pour ça que je ne le défonce pas, Sjon est apparemment un auteur reconnu en Islande. Mais que je me suis ennuyée ! Que j'ai rechigné à y replonger ! On est devant des chapitres très courts, qui sont, et pour une fois, je vais me contredire, trop dans la suggestion. Je ne comprends pas la symbolique de la plupart des scènes, j'ai l'impression d'être laissée sur le carreau. L'auteur s'attache, dans ces scénettes, à rester dans le point de vue de Gunnar, à nous montrer ce qu'il vit, sans hiérarchiser aucune info, et c'est super comme procédé. Mais il faut à un moment donner récompenser le lecteur de sa ténacité, ne pas le laisser dans la confusion et l'incompréhension. J'ai galéré à comprendre sa transformation en néo nazi, on voit juste, dans son enfance des croix gammées sur l'écharpe d'une femme, (et il faut faire des recherches pour comprendre qu'il s'agit probablement de Savitri Devi, une figure néonazie). Il assiste aussi à ce qu'on pourrait qualifier de violence ordinaire (avec sa tante par exemple). Comment le fort l'emporte sur le faible sans que cela questionne les gens autour. Pourtant, le jeune Gunnar n'a pas l'air de trouver cela plaisant, à ce moment-là. Donc est-ce un livre qui montre comment l'environnement, la sphère sociale, les règles intériorisées brisent l'humanité petit à petit ? C'est possible. Mais bien trop subtilement. C'est un peu de la littérature dans le rétroviseur, on se concentre sur des choses, et on en rate tellement d'autres qu'il est difficile d'avoir une vue d'ensemble.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Un corps est retrouvé sans vie dans un train entre Padington et Cheltenham Spa. Nous sommes en 1962, il s'agit du corps de Gunnar Kampen, 24 ans, ressortissant islandais, signe particulier: "Blond comme les blés". Dans sa poche intérieure, les policiers ont retrouvé un plan sur lequel figure une croix gammée.
Qui est Gunnar? D'où vient il? Comment est-il devenu néo-nazi et fondateur d un parti nationaliste ? Sa biographie, hélas, n'apporte pas de réponses satisfaisantes à l'ensemble de ces questions. Entre textes narratifs et récits épistolaires, la vie de Gunnar se déroule sous nos yeux. Ses "antécédents familiaux" laissent entrevoir quelques moutons noirs comme la tante Kirsten revenue de Norvège sans cheveux et repartie sans laisser d'adresse ou l'oncle Hjort Helge qui s'est suicidé en prison suite à une peine pour meurtre et trahison d'État.
Je me trouve sincèrement démunie face à ce roman qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Tout m'a paru fade, ni le style, ni l'histoire ne m'ont percutés. "C'est l'histoire d'un mec..." qui devient néo-nazi, je ne sais ni pourquoi, ni comment. le chemin de pensée du personnage n'est pas exprimé précisément, une fête où il rencontre le chef de choeur juif Robert Abraham Ottosson et Savitri Devi paraît être le point de départ de la vocation du jeune garçon.
J'aurai aimé observer et comprendre en détail l'évolution de Gunnar vers l'idéologie fasciste.
Peut-être n'y a-t-il rien à comprendre en fin de compte et il suffit parfois de circonstances et de rencontres particulières pour qu'une vie prenne une direction singulière.
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Depuis 30 ans, @lesboreales font la part belle à la littérature nordique. Et c'est grâce à ce festival bien connu des normands que j'ai eu la chance de rencontrer Sjòn, poète (mais est-ce qu'il existe un Islandais qui ne l'est pas ?), romancier, parolier (pour Bjork, excusez du peu). Son précédent roman le garçon qui n'existait pas m'avait vraiment plu. Alors quand lors du @vleel_ de rentrée d'hiver j'ai appris la parution d'un nouveau roman de Sjòn, je n'ai pas hésité une seule seconde. J'ai juste embarqué dans ma lecture @manonlit_et_vadrouilleaussi . Il faut dire que le sujet avait de quoi nous plaire à l'une comme à l'autre. Comment un jeune homme dans l'immédiat après guerre en Islande va créer un parti néo-nazi ?
Je pourrais rajouter... avec beaucoup de candeur. Ce qui est assez stupéfiant.

Gunnar Kampen est un garçon d'une grande banalité. Il a grandi dans une famille aimante, il mène une vie simple, en apparence, il n'y a pas grand chose à écrire sur lui. Sauf qu'on le sait, Hannah Arendt l'a traduit en quelques mots, il n'est question que de banalité du mal. Un oncle emprisonné auquel il écrit, sans réponse, des souvenirs d'enfance et d'une femme qui ne supportait pas la présence d'un musicien juif, des bribes de choses qui le conduisent à un engagement nationaliste. La fondation d'un parti et une participation active au mouvement néo-nazi. Jusqu'à sa mort (jeune). Qui est l'objet du premier paragraphe, je ne dévoile donc rien.

J'ai été décontenancée par cette lecture. J'ai aimé sa construction, notamment cette partie centrale qui s'appuie sur sa correspondance. Il y a un faux rythme dans le récit, on a l'impression qu'il ne se passe rien de majeur dans son existence et pourtant son implication politique l'est. En une centaine de page, ce qui fait de ce livre une longue nouvelle, ce que la construction vient appuyer.
C'est troublant parce qu'on se demande où l'auteur veut nous emmener dans ce récit. Et je ne suis pas sûre d'avoir eu une réponse. le personnage, si lisse, tient le lecteur à distance. Aucune glorification de son parcours, pas de condamnation non plus, tout est très factuel.

Et on ne saura jamais vraiment pourquoi cet enfant d'une famille qui n'est pas nationaliste le devient si fortement.
Ce que j'ai vraiment aimé dans cette lecture, c'est le point de vue historique, effleuré avec intelligence. On lit assez peu de choses sur l'immédiat après-guerre et les résonances du nazisme chez certains. L'idéologie n'a pas disparu et elle mettra peu de temps à resurgir et dans des lieux comme l'Islande.
Un livre déroutant, qui ne sera pas parmi mais favori dans l'oeuvre de Sjòn mais que je trouve intéressant à bien des points de vue. A vous de vous faire votre propre avis.

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Gunnar Kampen, un jeune homme ordinaire ?
Le mal n'a rien de banal comme le démontrait Hannah Arendt.
Qui était Gunnar, retrouvé mort à seulement 24 ans dans le wagon d'un train en Angleterre. Il est arrivé à la destination qu'il avait prévu mais mort.
Ce premier chapitre, nous fait découvrir les investigations de deux policiers qui analysent la scène. Gunnar Kampen né à Reykjavik Islande il y a 24 ans et mort en gare de Cheltenham Angleterre.
Entre ces deux dates, l'auteur nous fait vivre sa vie à rebours.
« Il était au milieu, entre ses deux soeurs chargées de veiller à ce qu'il reste à sa place. Cela ne l'empêchait pas de se mettre debout, mais les filles ne le grondaient pas. Par la vitre arrière, il voyait leur maison s'éloigner. Son estomac se contractait tant il était angoissé. En quelques instants, leur domicile était devenu un point minuscule, beaucoup trop petit pour qu'il puisse à nouveau réussir à y entrer. »
C'est un roman court et sa puissance réside dans sa forme épurée, en mots simples Sjón nous trace la vie d'un jeune homme ordinaire. Dès les premières lignes, la lecture nous étreint, nous étouffe comme si nous étions pris en étau, et la mort de Gunnar dans ce wagon n'y est pour rien.
A 24 ans il est là sans vie affublé d'un imperméable sur un pyjama d'hôpital.
C'est un triptyque, le premier volet nous dévoile sa coute vie, né au prémices de la seconde guerre mondiale, il a été élevé par une mère aimante, et deux soeurs qui savent l'entourer, plus tard viendra le petit dernier.
C'est un fils et un frère attentionné.
Cette partie se dévoile par bribes qui mêlent, passé et présent.
Le trouble monte, à l'adolescence Gunnar se passionne pour l'histoire de sa nation.
« Je peux affirmer que je suis un jeune homme travailleur et attentif qui se passionne pour l'histoire de l'humanité et celle de ma nation. »
A vingt ans, il créée son parti nationaliste, c'est ce que découvre le lecteur dans le deuxième volet, celui d'une correspondance où ses idées sont étalées et partagées à travers le monde. C'est glaçant de constater ces ramifications et comment le mal se propage et s'organise, je dirais presque en toute quiétude.
Le troisième volet est l'approfondissement des deux précédents, toujours par bribes et c'est au lecteur à faire les liens et de constater « la banalité du mal » comme l'écrivait Hannah Arendt.
Un sujet qui montre combien subsiste ses idées nauséabondes, et illustre parfaitement que « sans les masses le chef n'existe pas ».
C'est glaçant jusqu'à la moelle, de voir combien ces idées qui semblent dépassées sont d'actualité.
Où en est-on du : plus jamais ça ?
Au départ je me suis dit trop court, manque de chair et au contraire l'auteur sait nous impliquer, nous lecteurs, dans ce travail de détection du mal ordinaire, car cela exacerbe notre attention et remarquons des détails qui en disent long.
Troublant, glaçant, prégnant et très actuel.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Ce nouveau roman de Sjón est assez déroutant : en une centaine de pages, il déroule le fil de la courte vie d'un jeune Islandais qui rêve de faire revivre l'idéologie nazie dans son pays tout juste indépendant. Ce qui surprend de prime abord, c'est la narration d'une neutralité parfaite. Les faits et gestes de Gunnar y sont décrits sans aucun jugement apparent. le texte est factuel, le ton est froid, et le personnage glisse sans laisser de traces, dans le récit comme dans son bref passage sur terre. Aucune explication ou presque n'est apportée pour comprendre comment un gentil garçon en vient à fonder un mouvement néo-nazi. On en viendrait presque à éprouver de la compassion pour ce garçon falot. Que faut-il y voir ? Que le mal absolu se cache sous les formes les plus anodines ? La forme du texte, qui alterne narration classique, échanges épistolaires ou extraits de journaux apporte au récit un rythme plaisant.
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