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Je suis désolée pour l'auteur mais je n'ai pas du tout compris la raison d'être de ce roman.
Il est extrêmement succinct, avec un goût d'inachevé. Beaucoup de choses sont passées sous silence et il n'y a pas de regard critique.

Le thème est bien sûr horrible, mais je savais néanmoins dans quelle lecture je me lancais, puisqu'il était dit dans le résumé que ce roman nous narrerait la vie de Gunnan Kampen, jeune islandais ayant fondé un parti néo-nazi. Je pensais donc lire un roman de l'envergure de "La mort est mon métier" ou autres, qui nous plonge dans les pensées et les actes de personnes aux antipodes de nos idées, mais je m'attendais à ce que cela soit plus détaillé, que l'auteur nous explique le cheminement du jeune homme pour en arriver à des idéaux aussi extrêmes et aussi horribles. Que neni, le style est plat, les idées disparates semblent mises à la suite les unes des autres sans réelle liens entre elles.

J'ai été extrêmemt déçue par cette lecture qui m'a mise hors de moi quant aux propos tenus par ce jeune homme. Je reste néanmoins disposée à discuter avec d'autres lecteurs qui auraient eu des impressions différentes.
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Un roman islandais …
Les premières lignes …
« De la buée s'est déposée sur la vitre, à l'endroit où s'écrasent une joue et une bouche. Depuis l'entrée du compartiment, l'image du voyageur se superpose à la gare de chemin de fer: la porte donnant sur le quai, l'horloge fixée au mur de briques juste à côté et l'auvent qui protège du soleil brûlant du mois d'août. Il est treize heures passées de treize minutes. »
Le décor est posé … un individu « blond comme les blés » est retrouvé … mort.
L'enquête n'a plus qu'à commencer !

Et bien non, nous n'assisterons pas à la recherche du coupable, il s'agira juste de nous raconter comment cet individu « blond comme les blés », est arrivé au terme de son existence.
La première partie nous raconte la jeunesse de Gunnar, les petites choses qui l'ont marqué comme la rétention d'une mouche dans une boite d'allumettes, son quotidien entre son père socialiste, sa mère femme au foyer, son frère et sa soeur, juste la banalité du quotidien.
La deuxième partie est un échange épistolaire avec des individus qui ont marqué son univers intellectuel où les idées de grande nation ont peuplé son imaginaire. Il cherche à constituer le Parti du Reich nordique.
La dernière partie nous amène à suivre Gunnar dans son rôle de chef du « mouvement pour une souveraineté plénière », ils font partie du courant national-socialiste bien que rejetant le terme socialiste « qui renvoie à la social-démocratie ou au bolchevisme sanguinaire », ce sera donc un parti fier de faire revivre les délires nazi.
C'est avec une écriture froide, distante qui jamais ne condamne les termes et les idées qui hantent les délires de Gunnar, que nous lisons ce qui se met en place, le malaise monte … jusqu'à la fin du livre où nous retrouvons les policiers avec « une main ferme le rideau du compartiment ».
Une lecture désagréable et dérangeante …
Qui laisse un sentiment de malaise vis à vis de ces nostalgiques d'un régime totalitaire et meurtrier dont les idées sont servies par des mouvements populistes de plus en plus nombreux …
Qui constate que n'importe qui peut devenir un criminel au service d'une cause dont il ne maîtrise pas les effets pervers …
Nous assistons impuissant à la banalisation du mal !
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Ce nouveau roman de Sjón est assez déroutant : en une centaine de pages, il déroule le fil de la courte vie d'un jeune Islandais qui rêve de faire revivre l'idéologie nazie dans son pays tout juste indépendant. Ce qui surprend de prime abord, c'est la narration d'une neutralité parfaite. Les faits et gestes de Gunnar y sont décrits sans aucun jugement apparent. le texte est factuel, le ton est froid, et le personnage glisse sans laisser de traces, dans le récit comme dans son bref passage sur terre. Aucune explication ou presque n'est apportée pour comprendre comment un gentil garçon en vient à fonder un mouvement néo-nazi. On en viendrait presque à éprouver de la compassion pour ce garçon falot. Que faut-il y voir ? Que le mal absolu se cache sous les formes les plus anodines ? La forme du texte, qui alterne narration classique, échanges épistolaires ou extraits de journaux apporte au récit un rythme plaisant.
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La scène d'ouverture de ce roman aurait pu être celle de fermeture. Pourtant l'auteur, Sjón a décidé de multiplier les originalités dans son dernier livre, « Blond comme les blés ». le corps de Gunnar Kempen, islandais et âgé seulement de 24 ans, est retrouvé dans le wagon d'un train quelque part en Angleterre.

A partir de cet événement, l'auteur remonte le temps pour découvrir qui était réellement ce Gunnar Kempen. Il est né à Reykjavik durant la seconde guerre mondiale, au sein d'une famille antagonique au nazisme ambiant. Pourtant, en grandissant, il se met à développer des opinions fascistes, allant même jusqu'à créer un parti nationaliste antisémite.

Écrit sous la forme de ce qui pourrait s'apparenter à un journal de bord, Sjón n'a pas la prétention de comprendre son anti-héros en le psychanalysant lui et sa famille mais y énonce les faits, notamment au travers de la retranscription de courriers écrits par Gunnar lui-même à ses proches ou amis. Il s'agit avant tout d'un constat et non d'une analyse des origines profondes de l'idéologie adoptée.

J'ai apprécié ce roman assez succinct, par sa façon de démontrer la facilité avec laquelle l'extrémisme peut se mettre en place et gangréner nos sociétés. Nous connaissons les ravages que cela a occasionné au siècle dernier mais avec la prolifération des réseaux de communication (notamment les réseaux sociaux) et notre monde où l'information circule vitesse grand V, les discours haineux peuvent aisément trouver des spectateurs, voir plus terrible encore, des adeptes.

La brièveté du livre fait que le lecteur peut se trouver un peu démuni, une fois le livre refermé. Si vous êtes comme moi à vous poser mille et une question lorsque vous lisez une histoire, elles risquent de rester sans réponse. Malgré que je l'aie apprécié, j'ai ressenti un goût de trop peu. Plusieurs choses auraient pu être développées mais ça n'en enlève pas moins qu'il laisse transparaître un tant soit peu « l'écho de la banalité du mal d'Hannah Arendt » comme présenté par l'éditeur à la quatrième de couverture.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Islande. Après la seconde guerre
mondiale.

Qu'est-ce qui peut bien pousser un enfant, né dans une famille modeste et antifasciste, à vouloir fonder son propre parti nationaliste proche de l'idéologie nazie ? C'est la première question qui nous vient en lisant Blond comme les blés traduit de l'islandais par Eric Boury. Si le texte ne répond pas entièrement à cette question, il aura eu le mérite de me faire découvrir ces individus encore fidèles au IIIeme Reich seulement quelques années après sa chute, et une Islande encore fragilisée par sa domination danoise.

L'auteur nous brosse un portrait assez large (malgré le peu de pages) de Gunnar Kampen, un jeune homme somme tout banal, qui se radicalise peu à peu aux contacts d'amis et qui prend pour modèle un membre déchu de la famille. Ne cherchez pas une analyse psychologique poussée, ni de parti pris de l'auteur, tout est ici très factuel et dénué d'émotions. le récit est découpé en 3 parties et alterne narration à la troisième personne et échanges épistolaires. Il s'ouvre sur un drame qui nous renvoie à l'enfance de Gunnar puis les années défilent jusqu'au jour fatidique.

Un court roman qui s'apparente plus à une nouvelle selon moi, dont nous n'obtenons pas toutes les réponses et qui nous questionne toujours sur le message que Sjón a voulu nous faire passer. Banalité du mal et dénonciations de la société islandaise ? Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris , et j'aurai aimé que les différents thèmes soient plus développés, mais cela n'en reste pas moins une lecture plaisante mais déroutante.
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Depuis 30 ans, @lesboreales font la part belle à la littérature nordique. Et c'est grâce à ce festival bien connu des normands que j'ai eu la chance de rencontrer Sjòn, poète (mais est-ce qu'il existe un Islandais qui ne l'est pas ?), romancier, parolier (pour Bjork, excusez du peu). Son précédent roman le garçon qui n'existait pas m'avait vraiment plu. Alors quand lors du @vleel_ de rentrée d'hiver j'ai appris la parution d'un nouveau roman de Sjòn, je n'ai pas hésité une seule seconde. J'ai juste embarqué dans ma lecture @manonlit_et_vadrouilleaussi . Il faut dire que le sujet avait de quoi nous plaire à l'une comme à l'autre. Comment un jeune homme dans l'immédiat après guerre en Islande va créer un parti néo-nazi ?
Je pourrais rajouter... avec beaucoup de candeur. Ce qui est assez stupéfiant.

Gunnar Kampen est un garçon d'une grande banalité. Il a grandi dans une famille aimante, il mène une vie simple, en apparence, il n'y a pas grand chose à écrire sur lui. Sauf qu'on le sait, Hannah Arendt l'a traduit en quelques mots, il n'est question que de banalité du mal. Un oncle emprisonné auquel il écrit, sans réponse, des souvenirs d'enfance et d'une femme qui ne supportait pas la présence d'un musicien juif, des bribes de choses qui le conduisent à un engagement nationaliste. La fondation d'un parti et une participation active au mouvement néo-nazi. Jusqu'à sa mort (jeune). Qui est l'objet du premier paragraphe, je ne dévoile donc rien.

J'ai été décontenancée par cette lecture. J'ai aimé sa construction, notamment cette partie centrale qui s'appuie sur sa correspondance. Il y a un faux rythme dans le récit, on a l'impression qu'il ne se passe rien de majeur dans son existence et pourtant son implication politique l'est. En une centaine de page, ce qui fait de ce livre une longue nouvelle, ce que la construction vient appuyer.
C'est troublant parce qu'on se demande où l'auteur veut nous emmener dans ce récit. Et je ne suis pas sûre d'avoir eu une réponse. le personnage, si lisse, tient le lecteur à distance. Aucune glorification de son parcours, pas de condamnation non plus, tout est très factuel.

Et on ne saura jamais vraiment pourquoi cet enfant d'une famille qui n'est pas nationaliste le devient si fortement.
Ce que j'ai vraiment aimé dans cette lecture, c'est le point de vue historique, effleuré avec intelligence. On lit assez peu de choses sur l'immédiat après-guerre et les résonances du nazisme chez certains. L'idéologie n'a pas disparu et elle mettra peu de temps à resurgir et dans des lieux comme l'Islande.
Un livre déroutant, qui ne sera pas parmi mais favori dans l'oeuvre de Sjòn mais que je trouve intéressant à bien des points de vue. A vous de vous faire votre propre avis.

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Pourquoi ce livre ?
La question est légitime tant il est ambigu de dérouler une ideologie nauséabonde, sans le moindre regard critique.
L'auteur raconte la courte vie d'un jeune homme, Gunnar Kampen, qui fonde un parti néo-nazi en Islande à l'âge de 20 ans. L'histoire pourrait être intéressante et de nombreux écrivains ont adopté le point de vue du bourreau pour tenter de comprendre cette plongée dans  les abîmes.
Rien de tout cela ici. Juste une description plate et sans relief de la vie d'un nazillon qui adhère à des thèses infâmes.

Les lecteurs ne sont pas des imbéciles : ils ne réclament ni du pré-mâché, ni de la psychologie de bazar. le mystère qui entoure certains personnages est éminemment fascinant, tout ne doit pas être grossièrement explicite dans un roman. Mais l'auteur est maître du jeu, il suggère des pistes que le lecteur peut interpréter à sa guise, il nous aiguille en finesse et en subtilité, il nous égare ou il nous suggère. Et le plus souvent il prend parti en faisant des choix.
L'exploit de Sjon consiste dans ce non-choix : rien n'est dit, rien n'est insinué.

On évoque ici Hannah Arendt pour ses déclarations sur la banalité du mal à propos d'Adolf Eichmann. Elle soutient qu'un homme médiocre , insignifiant peut abandonner son pouvoir de penser, et donc de décider en se soumettant totalement aux ordres, et que tout sens moral peut être broyé par un système tout puissant.

Mais cette renonciation n'aurait de sens que dans un état totalitaire qui fait de chaque individu un rouage de la machine.
Or le personnage de Sjon n'est pas dans ce cas de figure et il n'est en aucun cas un individu ordinaire puisqu'il se comporte en leader et en militant convaincu. Il a fait le choix d'une idéologie.

Que va penser un lecteur en perte de repères ou même enclin à partager certaines des thèses de ce roman ?
Rien ne va l'interroger, le surprendre, le questionner. Rien qui lui permette de prendre du recul. Ce qu'il lira nest rien d'autre que la biographie d'un homme qui pense que tous les hommes ne sont pas égaux et qu'un régime totalitaire est un idéal à atteindre.

L'auteur ne démontre rien, il fait juste le constat que l'idéologie nazie est toujours vivace, mais cela, hélas, nous le savons déjà.
Merci à Netgalley et aux éditions Metailie.
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Gunnar Kampen, un jeune homme ordinaire ?
Le mal n'a rien de banal comme le démontrait Hannah Arendt.
Qui était Gunnar, retrouvé mort à seulement 24 ans dans le wagon d'un train en Angleterre. Il est arrivé à la destination qu'il avait prévu mais mort.
Ce premier chapitre, nous fait découvrir les investigations de deux policiers qui analysent la scène. Gunnar Kampen né à Reykjavik Islande il y a 24 ans et mort en gare de Cheltenham Angleterre.
Entre ces deux dates, l'auteur nous fait vivre sa vie à rebours.
« Il était au milieu, entre ses deux soeurs chargées de veiller à ce qu'il reste à sa place. Cela ne l'empêchait pas de se mettre debout, mais les filles ne le grondaient pas. Par la vitre arrière, il voyait leur maison s'éloigner. Son estomac se contractait tant il était angoissé. En quelques instants, leur domicile était devenu un point minuscule, beaucoup trop petit pour qu'il puisse à nouveau réussir à y entrer. »
C'est un roman court et sa puissance réside dans sa forme épurée, en mots simples Sjón nous trace la vie d'un jeune homme ordinaire. Dès les premières lignes, la lecture nous étreint, nous étouffe comme si nous étions pris en étau, et la mort de Gunnar dans ce wagon n'y est pour rien.
A 24 ans il est là sans vie affublé d'un imperméable sur un pyjama d'hôpital.
C'est un triptyque, le premier volet nous dévoile sa coute vie, né au prémices de la seconde guerre mondiale, il a été élevé par une mère aimante, et deux soeurs qui savent l'entourer, plus tard viendra le petit dernier.
C'est un fils et un frère attentionné.
Cette partie se dévoile par bribes qui mêlent, passé et présent.
Le trouble monte, à l'adolescence Gunnar se passionne pour l'histoire de sa nation.
« Je peux affirmer que je suis un jeune homme travailleur et attentif qui se passionne pour l'histoire de l'humanité et celle de ma nation. »
A vingt ans, il créée son parti nationaliste, c'est ce que découvre le lecteur dans le deuxième volet, celui d'une correspondance où ses idées sont étalées et partagées à travers le monde. C'est glaçant de constater ces ramifications et comment le mal se propage et s'organise, je dirais presque en toute quiétude.
Le troisième volet est l'approfondissement des deux précédents, toujours par bribes et c'est au lecteur à faire les liens et de constater « la banalité du mal » comme l'écrivait Hannah Arendt.
Un sujet qui montre combien subsiste ses idées nauséabondes, et illustre parfaitement que « sans les masses le chef n'existe pas ».
C'est glaçant jusqu'à la moelle, de voir combien ces idées qui semblent dépassées sont d'actualité.
Où en est-on du : plus jamais ça ?
Au départ je me suis dit trop court, manque de chair et au contraire l'auteur sait nous impliquer, nous lecteurs, dans ce travail de détection du mal ordinaire, car cela exacerbe notre attention et remarquons des détails qui en disent long.
Troublant, glaçant, prégnant et très actuel.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Un corps est retrouvé à bord d'un train en gare de Cheltenham Spa, il s'agit de Gunnar Palsson Kampen dont la description faite par un policier est : Blond comme les blés, les yeux gris.
Qui était donc ce jeune homme âgé d'à peine vingt-quatre ans et portant les vêtement d'un hôpital? Ce roman décrit son enfance à Reykjavik, entouré de ses soeurs et de ses parents jusqu'à ce que son père meurt à la guerre. Aucun problème familial ou psychologique, mais à son adolescence, Gunnar découvre des journaux qui lui feront prendre un virage malsain.
En 1958, il fonde le parti politique antisémite des nationaliste et s'engage dans nombres d'événements et de rencontres pour que le mouvement néonazi s'ouvre à l'international.

A travers les souvenirs sensibles d'un jeune garçon, les échanges épistolaires marquant davantage un engagement politique et son combat contre la maladie, la vie de Gunnar, faite de simplicité, s'ouvre sur une société encore marquée par la seconde guerre mondiale et dont les idéaux sont encore troublés par la haine. Ce récit montre comment un individu s'est fondu dans le moule de la radicalisation et peut trouver écho à ses idées.

A travers ces mots, il m'a semblé si facile de basculer dans l'idéologie nazi, d'adopter des préceptes qui ont détruit. La jeunesse de Gunnar et l'absence d'un père ont peut-être amplifié son désir d'appartenir à une « caste », un groupe, mais la limpidité de ses paroles m'ont fait douter de son équilibre psychologique.
Roman extraordinaire et effrayant sur les convictions et l'attente d'un jeune homme se sachant condamné. Il aurait mérité quelques pages supplémentaires toutefois il aurait perdu son côté poétique.
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
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Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=HwzjAnJkh5I

J'ai eu vraiment du mal à rentrer dans ce roman, mais il est possible que ce soit parce que je l'ai lu après Ton absence n'est que ténèbres, et que j'étais encore ensorcelée, dirons-nous. le livre avait pourtant tout pour me plaire : le sujet, comment ce qu'Hanna Arendt appelle « la banalité du mal » se met en place. On va suivre l'enfance et la jeunesse d'un garçon qui devient néo nazi dans les années 50/60. Mais deux gros bémols : le livre exige seulement une heure et demi de lecture, et justement, la mise en place met énormément de temps. A un tiers, ça ne démarre toujours pas. le roman est bien écrit, c'est pour ça que je ne le défonce pas, Sjon est apparemment un auteur reconnu en Islande. Mais que je me suis ennuyée ! Que j'ai rechigné à y replonger ! On est devant des chapitres très courts, qui sont, et pour une fois, je vais me contredire, trop dans la suggestion. Je ne comprends pas la symbolique de la plupart des scènes, j'ai l'impression d'être laissée sur le carreau. L'auteur s'attache, dans ces scénettes, à rester dans le point de vue de Gunnar, à nous montrer ce qu'il vit, sans hiérarchiser aucune info, et c'est super comme procédé. Mais il faut à un moment donner récompenser le lecteur de sa ténacité, ne pas le laisser dans la confusion et l'incompréhension. J'ai galéré à comprendre sa transformation en néo nazi, on voit juste, dans son enfance des croix gammées sur l'écharpe d'une femme, (et il faut faire des recherches pour comprendre qu'il s'agit probablement de Savitri Devi, une figure néonazie). Il assiste aussi à ce qu'on pourrait qualifier de violence ordinaire (avec sa tante par exemple). Comment le fort l'emporte sur le faible sans que cela questionne les gens autour. Pourtant, le jeune Gunnar n'a pas l'air de trouver cela plaisant, à ce moment-là. Donc est-ce un livre qui montre comment l'environnement, la sphère sociale, les règles intériorisées brisent l'humanité petit à petit ? C'est possible. Mais bien trop subtilement. C'est un peu de la littérature dans le rétroviseur, on se concentre sur des choses, et on en rate tellement d'autres qu'il est difficile d'avoir une vue d'ensemble.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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