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EAN : 9791022611732
128 pages
Editions Métailié (21/01/2022)
2.79/5   26 notes
Résumé :
Reykjavik, après la Seconde Guerre mondiale.

Gunnar Kampen est un « un jeune homme travailleur et attentif qui se passionne pour l’histoire de l’humanité et de sa nation ». Il a une mère et deux sœurs qui l’aiment depuis l’enfance et lui-même est un frère et un fils attentionné.
Au printemps 1958, il fondera le parti politique antisémite des nationalistes et se dévouera pour contribuer à l’organisation internationale du mouvement néonazi, en p... >Voir plus
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« Blond comme les blés », ou vie et mort d'un jeune néo-nazillon (1938-1962).

Gunnar Kempen est né à Reykjavík, dans une famille de la classe moyenne, sans histoires. Il est retrouvé mort, 24 ans plus tard, dans un train quelque part en Angleterre. Voilà pour la scène d'ouverture du roman, qui pourrait laisser penser qu'on embarque dans un thriller d'espionnage. Mais pas du tout. A partir de là, on remonte le temps pour dérouler la vie du jeune Gunnar depuis son enfance en pleine deuxième guerre mondiale au sein d'une famille islandaise opposée au nazisme. Et pourtant, dès son adolescence, Gunnar est attiré par cette idéologie fasciste, au point de fonder quelques années plus tard un parti nationaliste antisémite, opposé au communisme et au capitalisme, à l'OTAN et à l'URSS. Comment s'est développée sa conscience politique et pourquoi s'est-il engagé dans la voie nauséabonde du néonazisme, cela ne ressort pas clairement du roman, qui n'analyse pas la psychologie du personnage, mais tient plus du document biographique : la première et la troisième parties évoquent son enfance et ses courtes années de vie adulte, tandis que la deuxième rassemble des lettres qu'il a écrites à différentes personnes au long de sa vie (famille, amis, camarades de parti ou de partis frères d'autres pays). L'ensemble est très factuel, très « journal de bord », présente les choses de façon banale. On comprend vite ce que pense Gunnar Kempen, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi il le pense. On ne ressent aucune empathie pour lui, on observe ce gamin s'agiter, tout enthousiaste à l'idée de fonder son parti, de l'inscrire dans la mouvance néonazie internationale et de « révolutionner le monde ». Et plutôt que de ressentir du dégoût ou de l'effroi, on serait plutôt tenté de le voir comme un guignol pathétique et peu crédible.

Je n'ai sans doute pas compris grand-chose à ce bouquin froid, elliptique et qui laisse trop de questions sans réponse, sauf peut-être qu'il nous dit (nous prévient?) que ce genre d'individus et d'idéologie puants sévissent encore et toujours parmi nous dans une relative indifférence, et qu'il y a un peu moins d'un siècle, ils ont jeté le monde dans l'horreur.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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La scène d'ouverture de ce roman aurait pu être celle de fermeture. Pourtant l'auteur, Sjón a décidé de multiplier les originalités dans son dernier livre, « Blond comme les blés ». le corps de Gunnar Kempen, islandais et âgé seulement de 24 ans, est retrouvé dans le wagon d'un train quelque part en Angleterre.

A partir de cet événement, l'auteur remonte le temps pour découvrir qui était réellement ce Gunnar Kempen. Il est né à Reykjavik durant la seconde guerre mondiale, au sein d'une famille antagonique au nazisme ambiant. Pourtant, en grandissant, il se met à développer des opinions fascistes, allant même jusqu'à créer un parti nationaliste antisémite.

Écrit sous la forme de ce qui pourrait s'apparenter à un journal de bord, Sjón n'a pas la prétention de comprendre son anti-héros en le psychanalysant lui et sa famille mais y énonce les faits, notamment au travers de la retranscription de courriers écrits par Gunnar lui-même à ses proches ou amis. Il s'agit avant tout d'un constat et non d'une analyse des origines profondes de l'idéologie adoptée.

J'ai apprécié ce roman assez succinct, par sa façon de démontrer la facilité avec laquelle l'extrémisme peut se mettre en place et gangréner nos sociétés. Nous connaissons les ravages que cela a occasionné au siècle dernier mais avec la prolifération des réseaux de communication (notamment les réseaux sociaux) et notre monde où l'information circule vitesse grand V, les discours haineux peuvent aisément trouver des spectateurs, voir plus terrible encore, des adeptes.

La brièveté du livre fait que le lecteur peut se trouver un peu démuni, une fois le livre refermé. Si vous êtes comme moi à vous poser mille et une question lorsque vous lisez une histoire, elles risquent de rester sans réponse. Malgré que je l'aie apprécié, j'ai ressenti un goût de trop peu. Plusieurs choses auraient pu être développées mais ça n'en enlève pas moins qu'il laisse transparaître un tant soit peu « l'écho de la banalité du mal d'Hannah Arendt » comme présenté par l'éditeur à la quatrième de couverture.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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1962. Un homme est retrouvé mort dans un train anglais. Cet homme est Gunnar Kampen, Islandais de 24 ans, qui ne se trouvait pas hors de son pays natal par hasard. Car Gunnar, alors que nous remontons le temps, de son enfance à ce jour fatidique pour son existence, a fondé, quatre ans plus tôt, un parti nationaliste néonazi en Islande, et cherche à se lier aux autres partis européens du même acabit.

Sa quête, qui de fait s'avèrera vaine, et nous comprendrons pourquoi dans les dernières pages, nous est donc contée à rebours, afin de mieux faire prendre conscience de la façon dont les pensées antisémites, nationalistes, xénophobes, vont germer dans l'esprit de ce jeune homme, jusqu'à le pousser à fonder son parti - et comment elles peuvent, de la même façon, germer dans l'esprit d'autres - : conditionnement familial et amical, principalement ici.

Pour mettre en évidence la progression du Mal dans le coeur et dans l'esprit de Gunnar, le roman, d'une brièveté qui fait sens du fait même de la jeunesse de son protagoniste, mêle récit biographique classique, nous présentant une vie et une famille d'une foncière banalité, échange épistolaire contant le passage à l'acte politique, et présent du récit, le moment où il se rendra à Londres pour faire face à ses ambitions avortées.

Blond comme les blés n'est pas d'une remarquable originalité, ni d'une exceptionnelle qualité stylistique - même si c'est toujours difficile de jauger lorsque l'on lit une traduction -, mais il n'en a pas moins le mérite, comme le précise la quatrième de couverture, d'être un intéressant "écho de la banalité du mal d'Hannah Arendt".
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Blond comme les blés relate la vie d'un jeune islandais Gunnar Kempen qui vient au monde en pleine seconde guerre mondiale et qui rêve alors qu'il est encore jeune adolescent de créer un parti nationaliste . Vie assez brève car le roman commence par la mort de Gunnar alors qu'il n'a que 24 ans .
Pourquoi est-attiré par le mouton noir de la famille , son oncle
emprisonné pour meurtre et trahison d'état alors que son père était antinazi pendant la guerre .
Comment Gunnar qui est un enfant sans problèmes , aimé par sa mère et ses soeurs , peut il prendre une voie si radicale ? Des rencontres qui l'ont marqué encore enfant , un sentiment d'injustice à l'égard de son oncle sont des pistes à explorer mais ne donnent pas vraiment de réponses .
On reste un peu sur sa faim .
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Pourquoi ce livre ?
La question est légitime tant il est ambigu de dérouler une ideologie nauséabonde, sans le moindre regard critique.
L'auteur raconte la courte vie d'un jeune homme, Gunnar Kampen, qui fonde un parti néo-nazi en Islande à l'âge de 20 ans. L'histoire pourrait être intéressante et de nombreux écrivains ont adopté le point de vue du bourreau pour tenter de comprendre cette plongée dans  les abîmes.
Rien de tout cela ici. Juste une description plate et sans relief de la vie d'un nazillon qui adhère à des thèses infâmes.

Les lecteurs ne sont pas des imbéciles : ils ne réclament ni du pré-mâché, ni de la psychologie de bazar. le mystère qui entoure certains personnages est éminemment fascinant, tout ne doit pas être grossièrement explicite dans un roman. Mais l'auteur est maître du jeu, il suggère des pistes que le lecteur peut interpréter à sa guise, il nous aiguille en finesse et en subtilité, il nous égare ou il nous suggère. Et le plus souvent il prend parti en faisant des choix.
L'exploit de Sjon consiste dans ce non-choix : rien n'est dit, rien n'est insinué.

On évoque ici Hannah Arendt pour ses déclarations sur la banalité du mal à propos d'Adolf Eichmann. Elle soutient qu'un homme médiocre , insignifiant peut abandonner son pouvoir de penser, et donc de décider en se soumettant totalement aux ordres, et que tout sens moral peut être broyé par un système tout puissant.

Mais cette renonciation n'aurait de sens que dans un état totalitaire qui fait de chaque individu un rouage de la machine.
Or le personnage de Sjon n'est pas dans ce cas de figure et il n'est en aucun cas un individu ordinaire puisqu'il se comporte en leader et en militant convaincu. Il a fait le choix d'une idéologie.

Que va penser un lecteur en perte de repères ou même enclin à partager certaines des thèses de ce roman ?
Rien ne va l'interroger, le surprendre, le questionner. Rien qui lui permette de prendre du recul. Ce qu'il lira nest rien d'autre que la biographie d'un homme qui pense que tous les hommes ne sont pas égaux et qu'un régime totalitaire est un idéal à atteindre.

L'auteur ne démontre rien, il fait juste le constat que l'idéologie nazie est toujours vivace, mais cela, hélas, nous le savons déjà.
Merci à Netgalley et aux éditions Metailie.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La dame lui adresse un hochement de tête. Les entrelacs de la broche qu'elle porte à l'épaule s'éclairent tout à coup et Gunnar distingue le détail du motif: d'innombrables petites croix gammées qui diffèrent uniquement de celle tant abhorrée en ce qu'elles sont droites plutôt qu'inclinées.
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L'océan est la terre que le marin cultive. Il laboure les vagues comme le paysan le sol. Il est tributaire des caprices des abysses, cette autre terre. Chacun ensemence de sa sueur la puissance à laquelle il est lié par d'indéfectibles liens.
La proximité de l'océan impitoyable rend l'homme plus fort. La seule alliance valable entre eux est la poésie où l'individu mesure sa grandeur intime à l'infini de la haute mer.
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