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« Blond comme les blés », ou vie et mort d'un jeune néo-nazillon (1938-1962).

Gunnar Kempen est né à Reykjavík, dans une famille de la classe moyenne, sans histoires. Il est retrouvé mort, 24 ans plus tard, dans un train quelque part en Angleterre. Voilà pour la scène d'ouverture du roman, qui pourrait laisser penser qu'on embarque dans un thriller d'espionnage. Mais pas du tout. A partir de là, on remonte le temps pour dérouler la vie du jeune Gunnar depuis son enfance en pleine deuxième guerre mondiale au sein d'une famille islandaise opposée au nazisme. Et pourtant, dès son adolescence, Gunnar est attiré par cette idéologie fasciste, au point de fonder quelques années plus tard un parti nationaliste antisémite, opposé au communisme et au capitalisme, à l'OTAN et à l'URSS. Comment s'est développée sa conscience politique et pourquoi s'est-il engagé dans la voie nauséabonde du néonazisme, cela ne ressort pas clairement du roman, qui n'analyse pas la psychologie du personnage, mais tient plus du document biographique : la première et la troisième parties évoquent son enfance et ses courtes années de vie adulte, tandis que la deuxième rassemble des lettres qu'il a écrites à différentes personnes au long de sa vie (famille, amis, camarades de parti ou de partis frères d'autres pays). L'ensemble est très factuel, très « journal de bord », présente les choses de façon banale. On comprend vite ce que pense Gunnar Kempen, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi il le pense. On ne ressent aucune empathie pour lui, on observe ce gamin s'agiter, tout enthousiaste à l'idée de fonder son parti, de l'inscrire dans la mouvance néonazie internationale et de « révolutionner le monde ». Et plutôt que de ressentir du dégoût ou de l'effroi, on serait plutôt tenté de le voir comme un guignol pathétique et peu crédible.

Je n'ai sans doute pas compris grand-chose à ce bouquin froid, elliptique et qui laisse trop de questions sans réponse, sauf peut-être qu'il nous dit (nous prévient?) que ce genre d'individus et d'idéologie puants sévissent encore et toujours parmi nous dans une relative indifférence, et qu'il y a un peu moins d'un siècle, ils ont jeté le monde dans l'horreur.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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La scène d'ouverture de ce roman aurait pu être celle de fermeture. Pourtant l'auteur, Sjón a décidé de multiplier les originalités dans son dernier livre, « Blond comme les blés ». le corps de Gunnar Kempen, islandais et âgé seulement de 24 ans, est retrouvé dans le wagon d'un train quelque part en Angleterre.

A partir de cet événement, l'auteur remonte le temps pour découvrir qui était réellement ce Gunnar Kempen. Il est né à Reykjavik durant la seconde guerre mondiale, au sein d'une famille antagonique au nazisme ambiant. Pourtant, en grandissant, il se met à développer des opinions fascistes, allant même jusqu'à créer un parti nationaliste antisémite.

Écrit sous la forme de ce qui pourrait s'apparenter à un journal de bord, Sjón n'a pas la prétention de comprendre son anti-héros en le psychanalysant lui et sa famille mais y énonce les faits, notamment au travers de la retranscription de courriers écrits par Gunnar lui-même à ses proches ou amis. Il s'agit avant tout d'un constat et non d'une analyse des origines profondes de l'idéologie adoptée.

J'ai apprécié ce roman assez succinct, par sa façon de démontrer la facilité avec laquelle l'extrémisme peut se mettre en place et gangréner nos sociétés. Nous connaissons les ravages que cela a occasionné au siècle dernier mais avec la prolifération des réseaux de communication (notamment les réseaux sociaux) et notre monde où l'information circule vitesse grand V, les discours haineux peuvent aisément trouver des spectateurs, voir plus terrible encore, des adeptes.

La brièveté du livre fait que le lecteur peut se trouver un peu démuni, une fois le livre refermé. Si vous êtes comme moi à vous poser mille et une question lorsque vous lisez une histoire, elles risquent de rester sans réponse. Malgré que je l'aie apprécié, j'ai ressenti un goût de trop peu. Plusieurs choses auraient pu être développées mais ça n'en enlève pas moins qu'il laisse transparaître un tant soit peu « l'écho de la banalité du mal d'Hannah Arendt » comme présenté par l'éditeur à la quatrième de couverture.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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1962. Un homme est retrouvé mort dans un train anglais. Cet homme est Gunnar Kampen, Islandais de 24 ans, qui ne se trouvait pas hors de son pays natal par hasard. Car Gunnar, alors que nous remontons le temps, de son enfance à ce jour fatidique pour son existence, a fondé, quatre ans plus tôt, un parti nationaliste néonazi en Islande, et cherche à se lier aux autres partis européens du même acabit.

Sa quête, qui de fait s'avèrera vaine, et nous comprendrons pourquoi dans les dernières pages, nous est donc contée à rebours, afin de mieux faire prendre conscience de la façon dont les pensées antisémites, nationalistes, xénophobes, vont germer dans l'esprit de ce jeune homme, jusqu'à le pousser à fonder son parti - et comment elles peuvent, de la même façon, germer dans l'esprit d'autres - : conditionnement familial et amical, principalement ici.

Pour mettre en évidence la progression du Mal dans le coeur et dans l'esprit de Gunnar, le roman, d'une brièveté qui fait sens du fait même de la jeunesse de son protagoniste, mêle récit biographique classique, nous présentant une vie et une famille d'une foncière banalité, échange épistolaire contant le passage à l'acte politique, et présent du récit, le moment où il se rendra à Londres pour faire face à ses ambitions avortées.

Blond comme les blés n'est pas d'une remarquable originalité, ni d'une exceptionnelle qualité stylistique - même si c'est toujours difficile de jauger lorsque l'on lit une traduction -, mais il n'en a pas moins le mérite, comme le précise la quatrième de couverture, d'être un intéressant "écho de la banalité du mal d'Hannah Arendt".
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Blond comme les blés relate la vie d'un jeune islandais Gunnar Kempen qui vient au monde en pleine seconde guerre mondiale et qui rêve alors qu'il est encore jeune adolescent de créer un parti nationaliste . Vie assez brève car le roman commence par la mort de Gunnar alors qu'il n'a que 24 ans .
Pourquoi est-attiré par le mouton noir de la famille , son oncle
emprisonné pour meurtre et trahison d'état alors que son père était antinazi pendant la guerre .
Comment Gunnar qui est un enfant sans problèmes , aimé par sa mère et ses soeurs , peut il prendre une voie si radicale ? Des rencontres qui l'ont marqué encore enfant , un sentiment d'injustice à l'égard de son oncle sont des pistes à explorer mais ne donnent pas vraiment de réponses .
On reste un peu sur sa faim .
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Pourquoi ce livre ?
La question est légitime tant il est ambigu de dérouler une ideologie nauséabonde, sans le moindre regard critique.
L'auteur raconte la courte vie d'un jeune homme, Gunnar Kampen, qui fonde un parti néo-nazi en Islande à l'âge de 20 ans. L'histoire pourrait être intéressante et de nombreux écrivains ont adopté le point de vue du bourreau pour tenter de comprendre cette plongée dans  les abîmes.
Rien de tout cela ici. Juste une description plate et sans relief de la vie d'un nazillon qui adhère à des thèses infâmes.

Les lecteurs ne sont pas des imbéciles : ils ne réclament ni du pré-mâché, ni de la psychologie de bazar. le mystère qui entoure certains personnages est éminemment fascinant, tout ne doit pas être grossièrement explicite dans un roman. Mais l'auteur est maître du jeu, il suggère des pistes que le lecteur peut interpréter à sa guise, il nous aiguille en finesse et en subtilité, il nous égare ou il nous suggère. Et le plus souvent il prend parti en faisant des choix.
L'exploit de Sjon consiste dans ce non-choix : rien n'est dit, rien n'est insinué.

On évoque ici Hannah Arendt pour ses déclarations sur la banalité du mal à propos d'Adolf Eichmann. Elle soutient qu'un homme médiocre , insignifiant peut abandonner son pouvoir de penser, et donc de décider en se soumettant totalement aux ordres, et que tout sens moral peut être broyé par un système tout puissant.

Mais cette renonciation n'aurait de sens que dans un état totalitaire qui fait de chaque individu un rouage de la machine.
Or le personnage de Sjon n'est pas dans ce cas de figure et il n'est en aucun cas un individu ordinaire puisqu'il se comporte en leader et en militant convaincu. Il a fait le choix d'une idéologie.

Que va penser un lecteur en perte de repères ou même enclin à partager certaines des thèses de ce roman ?
Rien ne va l'interroger, le surprendre, le questionner. Rien qui lui permette de prendre du recul. Ce qu'il lira nest rien d'autre que la biographie d'un homme qui pense que tous les hommes ne sont pas égaux et qu'un régime totalitaire est un idéal à atteindre.

L'auteur ne démontre rien, il fait juste le constat que l'idéologie nazie est toujours vivace, mais cela, hélas, nous le savons déjà.
Merci à Netgalley et aux éditions Metailie.
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Voilà un livre bien court pour un sujet assez ambitieux : la vie et l'engagement politique d'un jeune Islandais nationaliste et néo-nazi. Or le problème de ce roman, c'est qu'il ne dit pas grand-chose au fond tant il hésite entre le roman biographique et l'histoire d'un parti islandais vouant un culte au récemment défunt IIIe Reich.

Récit à la troisième personne, lettres et communiqués politiques se mêlent dans un collage pressé d'en finir, alors même que l'on découvre dès les premières pages la mort de ce Gunnar Kampen très jeune. Il y avait pourtant matière à développer, autant du côté des particularités d'un néo-nazisme nordique juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi de celui d'un engagement politique naissant, de ce qui le constitue et le pousse.

Mais non, finalement rien de tout ça, et c'est sans style que Sjón nous fait traverser l'enfance puis la vie d'ado et de jeune adulte de son protagoniste. Les lecteurs passionnés d'Histoire n'y trouveront rien qu'ils ne sachent déjà, les amateurs de roman historique seront bien loin des fresques donnant ses lettres de noblesse au genre. Vraiment dommage.
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Je suis désolée pour l'auteur mais je n'ai pas du tout compris la raison d'être de ce roman.
Il est extrêmement succinct, avec un goût d'inachevé. Beaucoup de choses sont passées sous silence et il n'y a pas de regard critique.

Le thème est bien sûr horrible, mais je savais néanmoins dans quelle lecture je me lancais, puisqu'il était dit dans le résumé que ce roman nous narrerait la vie de Gunnan Kampen, jeune islandais ayant fondé un parti néo-nazi. Je pensais donc lire un roman de l'envergure de "La mort est mon métier" ou autres, qui nous plonge dans les pensées et les actes de personnes aux antipodes de nos idées, mais je m'attendais à ce que cela soit plus détaillé, que l'auteur nous explique le cheminement du jeune homme pour en arriver à des idéaux aussi extrêmes et aussi horribles. Que neni, le style est plat, les idées disparates semblent mises à la suite les unes des autres sans réelle liens entre elles.

J'ai été extrêmemt déçue par cette lecture qui m'a mise hors de moi quant aux propos tenus par ce jeune homme. Je reste néanmoins disposée à discuter avec d'autres lecteurs qui auraient eu des impressions différentes.
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Islande. Après la seconde guerre
mondiale.

Qu'est-ce qui peut bien pousser un enfant, né dans une famille modeste et antifasciste, à vouloir fonder son propre parti nationaliste proche de l'idéologie nazie ? C'est la première question qui nous vient en lisant Blond comme les blés traduit de l'islandais par Eric Boury. Si le texte ne répond pas entièrement à cette question, il aura eu le mérite de me faire découvrir ces individus encore fidèles au IIIeme Reich seulement quelques années après sa chute, et une Islande encore fragilisée par sa domination danoise.

L'auteur nous brosse un portrait assez large (malgré le peu de pages) de Gunnar Kampen, un jeune homme somme tout banal, qui se radicalise peu à peu aux contacts d'amis et qui prend pour modèle un membre déchu de la famille. Ne cherchez pas une analyse psychologique poussée, ni de parti pris de l'auteur, tout est ici très factuel et dénué d'émotions. le récit est découpé en 3 parties et alterne narration à la troisième personne et échanges épistolaires. Il s'ouvre sur un drame qui nous renvoie à l'enfance de Gunnar puis les années défilent jusqu'au jour fatidique.

Un court roman qui s'apparente plus à une nouvelle selon moi, dont nous n'obtenons pas toutes les réponses et qui nous questionne toujours sur le message que Sjón a voulu nous faire passer. Banalité du mal et dénonciations de la société islandaise ? Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris , et j'aurai aimé que les différents thèmes soient plus développés, mais cela n'en reste pas moins une lecture plaisante mais déroutante.
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Un roman islandais …
Les premières lignes …
« De la buée s'est déposée sur la vitre, à l'endroit où s'écrasent une joue et une bouche. Depuis l'entrée du compartiment, l'image du voyageur se superpose à la gare de chemin de fer: la porte donnant sur le quai, l'horloge fixée au mur de briques juste à côté et l'auvent qui protège du soleil brûlant du mois d'août. Il est treize heures passées de treize minutes. »
Le décor est posé … un individu « blond comme les blés » est retrouvé … mort.
L'enquête n'a plus qu'à commencer !

Et bien non, nous n'assisterons pas à la recherche du coupable, il s'agira juste de nous raconter comment cet individu « blond comme les blés », est arrivé au terme de son existence.
La première partie nous raconte la jeunesse de Gunnar, les petites choses qui l'ont marqué comme la rétention d'une mouche dans une boite d'allumettes, son quotidien entre son père socialiste, sa mère femme au foyer, son frère et sa soeur, juste la banalité du quotidien.
La deuxième partie est un échange épistolaire avec des individus qui ont marqué son univers intellectuel où les idées de grande nation ont peuplé son imaginaire. Il cherche à constituer le Parti du Reich nordique.
La dernière partie nous amène à suivre Gunnar dans son rôle de chef du « mouvement pour une souveraineté plénière », ils font partie du courant national-socialiste bien que rejetant le terme socialiste « qui renvoie à la social-démocratie ou au bolchevisme sanguinaire », ce sera donc un parti fier de faire revivre les délires nazi.
C'est avec une écriture froide, distante qui jamais ne condamne les termes et les idées qui hantent les délires de Gunnar, que nous lisons ce qui se met en place, le malaise monte … jusqu'à la fin du livre où nous retrouvons les policiers avec « une main ferme le rideau du compartiment ».
Une lecture désagréable et dérangeante …
Qui laisse un sentiment de malaise vis à vis de ces nostalgiques d'un régime totalitaire et meurtrier dont les idées sont servies par des mouvements populistes de plus en plus nombreux …
Qui constate que n'importe qui peut devenir un criminel au service d'une cause dont il ne maîtrise pas les effets pervers …
Nous assistons impuissant à la banalisation du mal !
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Un corps est retrouvé à bord d'un train en gare de Cheltenham Spa, il s'agit de Gunnar Palsson Kampen dont la description faite par un policier est : Blond comme les blés, les yeux gris.
Qui était donc ce jeune homme âgé d'à peine vingt-quatre ans et portant les vêtement d'un hôpital? Ce roman décrit son enfance à Reykjavik, entouré de ses soeurs et de ses parents jusqu'à ce que son père meurt à la guerre. Aucun problème familial ou psychologique, mais à son adolescence, Gunnar découvre des journaux qui lui feront prendre un virage malsain.
En 1958, il fonde le parti politique antisémite des nationaliste et s'engage dans nombres d'événements et de rencontres pour que le mouvement néonazi s'ouvre à l'international.

A travers les souvenirs sensibles d'un jeune garçon, les échanges épistolaires marquant davantage un engagement politique et son combat contre la maladie, la vie de Gunnar, faite de simplicité, s'ouvre sur une société encore marquée par la seconde guerre mondiale et dont les idéaux sont encore troublés par la haine. Ce récit montre comment un individu s'est fondu dans le moule de la radicalisation et peut trouver écho à ses idées.

A travers ces mots, il m'a semblé si facile de basculer dans l'idéologie nazi, d'adopter des préceptes qui ont détruit. La jeunesse de Gunnar et l'absence d'un père ont peut-être amplifié son désir d'appartenir à une « caste », un groupe, mais la limpidité de ses paroles m'ont fait douter de son équilibre psychologique.
Roman extraordinaire et effrayant sur les convictions et l'attente d'un jeune homme se sachant condamné. Il aurait mérité quelques pages supplémentaires toutefois il aurait perdu son côté poétique.
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
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