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Derrière cette couverture qui ne colle pas du tout au contenu, se dissimule un récit inspiré de faits réels, qui dénonce l'assimilation forcée des enfants indiens aux Etats-Unis à la fin du dix-neuvième siècle.

En 1880, la petite Alma attend avec grande impatience les jeunes indiens qui viendront apprendre à se comporter comme un « Blanc » à la Stover School. Son père étant à la tête de cette école visant à américaniser les petits autochtones, elle compte d'ailleurs bien les aider en montrant le bon exemple.

En 1906, Alma Mitchell découvre dans le journal du jour qu'un de ses amis d'enfance risque la pendaison pour le meurtre d'un agent fédéral. Ne pouvant pas concevoir qu'Asku, rebaptisé Harry Muskrat en entrant à la Stover School, puisse être coupable d'un tel acte, elle supplie son mari, avocat, de lui venir en aide…

« Pour l'honneur de tous les miens » invite donc à découvrir un pan de l'Histoire amérindienne assez méconnu. Une époque où les petits indiens étaient arrachés à leurs familles pour intégrer des pensionnats visant à les dépouiller de leurs racines, de leurs croyances, de leurs langues, de leurs tenues, de leurs coiffures et même de leurs noms. Une assimilation forcée, totalement immorale et souvent brutale, qui les dépouillait de leur identité pour transformer ces petits « sauvages » en bons Américains…

La grande force de ce récit est sa double temporalité qui invite à découvrir les deux points de vue d'Alma au fil des chapitres. Il y a tout d'abord cette petite fille naïve et totalement innocente, qui constate certes les maltraitances et les injustices dont sont victimes ses camarades de classe, mais qui est foncièrement persuadée du bien fondée de cette éducation. Mais il y a surtout la prise de conscience de l'Alma adulte, qui finit par constater les limites de l'avenir qui leur était promis au coeur d'une Amérique foncièrement raciste, pas du tout encline à intégrer ces peaux-rouges, même civilisés…

Servi par une belle plume, ce qui est bien la moindre des choses lorsqu'on relate la terrible destinée des Indiens, « Pour l'honneur de tous les miens » est donc à la fois le récit d'amitié d'une petite fille condamnée à vivre entre deux mondes, mais également un récit sur la différence… cette satanée différence qui pousse chaque fois l'être humain à commettre les pires exactions et que ce genre d'ouvrage fait bien de rappeler afin de ne jamais les oublier…

Si vous aimez la bande dessinée, lisez également l'excellent « Hoka hey! » de Neyef, qui aborde le même sujet.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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J'avais déjà lu plusieurs livres sur l'assimilation forcée des enfants indiens au Canada, par leur internement dans des pensionnats où les procédés utilisés tenaient plus du redressement que de l'éducation, aucun sur cette même histoire aux États-Unis.

Alma est fille unique. Elle est arrivée il y a peu avec ses parents à la Stover School. Elle y attend avec impatience les autres élèves dont elle espère bien se faire des amis. Ces élèves attendus sont indiens. Originaires de plusieurs tribus, ils ont été enlevés à leurs familles pour devenir de bons petits américains, pour profiter de tous les bienfaits de la civilisation, celle des blancs évidemment. Ils y resteront de nombreuses années, sans revoir leur famille et en sortiront pour soi-disant mener une vie meilleure que leurs parents, mais en fait amputés de leurs racines et de leurs traditions et rejetés par le monde des blancs.

L'histoire alterne entre les années passées à la Stover School, qui voient grandir Alma et les jeunes indiens et quelques jours, des années plus tard, où Alma maintenant mariée, va essayer de sauver un des ses anciens amis, élève indien ayant réussi à intégrer l'université et que l'on pensait promis à un brillant avenir. Il est soupçonné de meurtre et risque la pendaison.

Ce roman, habilement construit, qui maintient pendant tout le récit, le suspense sur les évènements qui ont conduit Alma à quitter l'école et ses parents, aborde un certain nombre de questions.
Bien sûr, il y est question de l'assimilation forcée des indiens, de l'étroitesse d'esprit des hommes blancs, incapables de concevoir qu'une autre civilisation puisse valoir la leur, de leur racisme, qui après avoir enseigné à tous ses indiens comment se comporter en parfait hommes blancs les rejette au nom de leur couleur de peau, ne leur laissant aucune possibilité d'une vie heureuse. Comme le dit un de ces anciens élèves :
« le temps ne changera pas la couleur de ma peau ! [ …] A Brown, j'étais trop indien pour m'intégrer. Quand je suis rentré à la maison, je ressemblais trop, à l'homme blanc. »

Il y est question aussi de l'influence parfois pernicieuse des parents sur leurs enfants. J'ai trouvé à ce titre intéressant le personnage d'Alma. Petite fille, elle est prise entre deux mondes. Soumise à l'influence de son père, à ses discours vantant l'avenir radieux qui s"ouvrira pour les élèves, débarrassés de leurs traditions, elle croit à la campagne d'assimilation menée par son père directeur de l'école, elle pense sincèrement que cette éducation améliorera la vie de ces jeunes, mais elle veut aussi être leur amie et aime découvrir leurs langues, leurs jeux, leurs coutumes, même si elle reste persuadée que l'homme blanc est supérieur. Et c'est le plus horrible en fait, c'est que son père au moins, elle aussi sont sincèrement convaincus d'oeuvrer pour le bien des jeunes indiens. C'est toujours sans fin cette impossibilité pour beaucoup d'admettre la différence, d'admettre que différent ne veut pas dire inférieur.

Un livre poignant sur un sujet hélas toujours d'actualité.
Un grand merci à Magielivres qui avait attiré mon attention sur ce livre.
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1906. Alma qui est maintenant mariée à un avocat apprend qu'un indien, Asku, va être jugé et sans doute condamné à mort. Elle se souvient de l'arrivée d'Asku dans l'école que son père avait créé pour éduquer ces 'sauvages'. Alors qu'on les forçait à oublier leur langue, leur culture, Alma avait fait le chemin inverse, appris leur langue, leurs jeux, leurs coutumes.

Tous les éléments sont là pour créer un best seller, Asku s'obstinant dans son silence, le mari à qui Alma n'a jamais parlé de son enfance, et un procès évidemment dont sont si friands les Américains.

Il y a de beaux passages dans l'école, la coexistence d'Alma avec les indiens, mais les éléments 'best seller' m'ont paru tellement artificiels, presque dégoulinants et la deuxième partie si lente, comme si Amanda Skenandore s'efforçait d'atteindre le quota requis par l'éditeur.
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Quelle hérésie, de vouloir contraindre, ces pauvres indiens de devenir le sosie de l'homme blanc.
Quelle absurdité, de les priver de chasse, de pêche, de les parquer dans des réserves, surveillées par des policiers blancs.
Quelle misère, des cahuttes de bric et de broc, quelques pièces de monnaie, deux ou trois boîtes de conserve et taisez-vous.

Pour l'honneur de tous les miens de Amanda Skenandore, un livre poignant, inspiré de faits réels, qui m'a fait bondir.

Dans les années 1880, des écoles sont créées pour l'assimilation forcée des enfants indiens. A coup de clairon, de coups de règle, ils devaient déposer les armes : leur langue, leurs us et coutumes, leur religion, leurs croyances et même leur nom. Lavés de tout...

Alma, petite-fille naïve,croit aux belles paroles de son père qui dirige la Stover School, heureuse de se faire des amis(es) comme Aksu, Minowe et plein d'autres. Sa mère, s'occupe des petits indiens par obligation, elle les a en horreur. Ce qui compte pour elle c'est la bonne société américaine.

Alma, vivra entre ces deux mondes, en essayant de protester parfois pour défendre ces enfants, contre les injustices, les maltraitances, mais elle croira toujours aux grands discours de son père. C'est pour leur bien. On lui a tellement inculquer ça depuis toujours.
Ce sont des sauvages, il faut les sortir de là.
"_C'est ce qui lui est arrivé quand on lui a coupé les cheveux et quand on a brûlé ses vêtements. Quand ton père et Miss Wells lui ont fait croire qu'il pouvait devenir Blanc. C'est ce qui lui est arrivé à Stover."

En 1906, son passé la rattrape, en lisant un journal, elle découvre avec émotion que son ami Asku est accusé du meurtre d'un agent fédéral.
Elle suppliera son mari avocat, de défendre son ami. Il leur reste que quelques jours pour l'aider.
Durant ce laps de temps, tous les souvenirs bons et mauvais referont surface.
"_ Je ne comprenais pas que ces rituels étaient une manière pour eux de garder en vie une partie de leur véritable identité. Leurs souffrances, leur mal du pays, la discrimination dont ils faisaient les frais...Tout était là autour de moi et je n'ai rien fait pour y remédier."

Une histoire terrible, émouvante. Il n'avaient rien demandé et n'ont jamais été accepté par les Blancs, malgré l'instruction reçue.

Je vous le conseille, un roman historique qui va vous remuer. Yaena, je pense que tu vas l'aimer...Bonne lecture.
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Stop ! Viens que je te parle d'un roman absolument passionnant! Un de mes coups de coeur de l'année 2022 !

Alors que je termine ce roman, j'essaie de reprendre mes esprits pour rédiger ma chronique et te partager ce que j'ai ressenti.

Etats-Unis 1880-1906. Alma Mitchell est rappelé par son passé : un agent fédéral a été assassiné et l'accusé n'est autre qu'un ami d'enfance Harry ou Asku. Très vite, elle se lance à sa recherche pour comprendre ce qu'il s'est passé et lui venir en aide. Tous deux ont fait leur scolarité à Stover school; elle, était blanche, lui, était indien. Quand des écoles sont créés pour faciliter l'assimilation forcée de toute une population, quand des colons veulent imposer et façonner à leur image un peuple qui a des coutumes et un langage bien à lui , quand l'amitié franchit la barrière de la différence…Il est l'heure pour Alma de déterrer le passé et se replonger dans ses souvenirs qu'elle n'a jamais partagé avec son mari...

Dès les premières pages, le lecteur comprend très vite qu'il s'agit d'un roman intense, profond, bouleversant. Caractérisé par une alternance passé présent qui fait la spécificité des romans publiés chez FM, ce livre nous fait découvrir un pan de l'Histoire américaine si peu traité : les Indiens et leur assimilation forcée. Alma fait guide dans ce voyage qui est riche en émotions. Difficile de lire au combien l'homme blanc s'est cru et se croit encore supérieur face à ces populations qui n'avaient rien demandé. Difficile de lire tous les moyens mis en oeuvre pour qu'ils soient plus "civilisés". Certains passages sont révoltants, scandaleux et vous serrent le coeur tant le traitement réservé aux Indiens est abominable. On découvre ces années d'école où Alma, Asku et d'autres ont été élèves, on apprend comment ceux qui enseignaient, avaient vocation à gommer l'homme sauvage pour le rendre plus " civilisé", on lit leurs larmes, leurs souffrances et c'est dur.
D'un autre côté, on suit Alma qui se démène pour faire innocenter son ami. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Alma qui se distingue de sa famille. Son père tenait l'école et sa mère n'avait que du mépris pour les Indiens. Elle, en revanche, s'intéresse à eux, elle souhaite découvrir leur culture et leur langue ce qui va donner naissance à de très belles amitiés. Comme un souffle qui nous permet de reprendre nos esprits, Alma incarne l'espoir. Elle est profondément touchante et humaine.
Ce roman restera une de mes lectures les plus marquantes de 2022 ; inspiré d'une histoire vraie, ce livre résonne comme un témoignage et met en lumière ces destins oubliés.
Un roman percutant, très bien documenté, une plume addictive qui nous happe dès les premières pages, des personnages forts, poignants ! J'ai beaucoup appris grâce à cette lecture, j'ai refermé ce livre la boule au ventre en pensant au destin de ces Indiens, à leurs souffrances et à Asku.
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un roman qui se dévore et qui emporte le lecteur dans un récit fort et complexe de l'histoire américaine. Entremêlant deux périodes, les chapitres courts, précis et riches sont éprouvants, mais la plume d'Amanda Skenandore est tellement belle que les pages se tournent sans pouvoir prendre un moment de répit. Alma est l'unique voix de ce beau pavé. Alma, c'est cette petite fille de bonne famille qui voit arriver à la Stover School des enfants, des Indiens. Son père en est l'instigateur alors que sa mère ne leur voue que le dégoût. Alma, c'est le personnage que l'on prend directement en sympathie par son innocence, par sa naïveté dans sa jeunesse et la prise de conscience qu'elle aura une fois adulte. C'est une enfance que l'on découvre et un présent qui bouleverse. Dans les premiers chapitres, l'auteur nous laisse le temps de prendre nos marques, de comprendre la situation pendant qu'elle plante le décor. La Stover School est l'endroit où l'Indien doit oublier qui il est. Son identité disparaît par obligation pour devenir un Américain. De façon brutale et immorale. Il y a une ambiguïté qui se crée entre l'idée du père d'Alma de mettre dans la société les Indiens, mais aussi cette haine farouche, de violence et de racisme. Entre le 19e et le 20e siècle, Amanda Skenandore retrace cette période peu connue, peu glorieuse de l'Amérique. C'est ainsi qu'Alma va découvrir dans la presse qu'Asku (Harry Muskrat), risque la pendaison pour le meurtre d'un officier. Asku, le petit garçon incapable de faire de mal, aujourd'hui devenu homme. Cet homme qui surgit de son enfance. Dans une culture blanche où l'évolution est presque muette, elle supplie son mari avocat de représenté Asku. Mais revenir dans les souvenirs de son passé, c'est devoir révéler des secrets. Sans vous en dire plus, ce roman est poignant, déchirant et l'émotion m'a submergée à plusieurs reprises. La fin m'a simplement fait sortir les mouchoirs.






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*lecture terminée*

🍄Pour l'honneur de tous les miens de @amandaskenandore publié chez @faubourg.marigny.

Nous partons de l'autre côté de l'océan, en Amérique dans les années 1880/1906. Alma voit son passé la rattraper brutalement. Son ancien ami, Harry ou Asku de son surnom indien est accusé d'avoir assassiné un agent fédéral. Elle ne peux pas y croire. Elle va supplier son mari, avocat, de l'aider à s'en sortir. Au cours de cette course contre la montre, les secrets remontent, pour le pire comme pour le meilleur...

Ce livre m'a happée. Ce livre est bouleversant, émouvant, choquant. Mes émotions sont encore en bazar dans ma tête tellement ce roman m'a émue et mise en colère. Je ne connaissais pas ce pan de l'Histoire amérindienne et de l'assimilation forcée des indiens. Je suis abasourdie par ce que j'ai lu et les mots ne sont pas assez forts pour dire ce que je ressens. Je peux juste te dire que ce roman doit absolument être lu. Comme pour la deuxième guerre mondiale où on a un devoir de mémoire ben pour cette histoire c'est pareil. Il ne faut absolument pas oublier le massacre des indiens qui n'avaient absolument rien demandé.
Cette histoire est inspirée de faits réels. Les petits indiens étaient arrachés à leurs familles pour pouvoir apprendre et se comporter comme un "Blanc" pour réussir dans la vie. Sauf qu'ils n'ont jamais été acceptés par les blancs et étaient trop différents pour repartir dans leurs tribus... Cette histoire est juste d'une tristesse incroyable. Mon coeur saigne face à cette injustice...

Lis le pour te faire ton propre avis mais si tu me fais un minimum confiance, tu vas être toi aussi happé par cette histoire ! Mais je te préviens, ce livre se dévore! Et tu en ressortiras chamboulé !

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Philadelphie, 1906. Alma Mitchell apprend en lisant le journal que son ami d'enfance, Asku, est accusé du meurtre d'un agent fédéral de la réserve où il réside. Après avoir convaincu son mari Stewart, avocat, tous deux se rendent sur place pour tenter de comprendre l'affaire et faire parler Asku, qui est resté muet jusqu'ici. Cela donne l'occasion à Alma de se replonger dans ses souvenirs d'enfant, lorsqu'Asku est arrivé avec d'autres jeunes amérindiens à la Stover School for Indians, que son père dirigeait dans le Wisconsin. Il va devenir son meilleur ami, elle va tout faire pour qu'il ait un procès équitable 25 ans plus tard.

Soyons clairs : je viens de finir ce livre en pleurs, et on passe par toutes les émotions à sa lecture. Bien sûr, on peut y voir un côté très manichéen et très américain dans le style à certains moments, et il y aurait pu avoir plus de nuances. Néanmoins l'auteure s'est inspirée d'institutions et de témoignages réels, afin de faire comprendre au plus grand nombre ce qu'étaient vraiment ces écoles, et les dégâts psycho-sociaux que cela a pu engendrer. L'arrivée des enfants, sorte d'autodafé des vêtements et d'une partie de leur culture, donne le ton sur ce qui les attend. On voit bien que mettre ensemble, sur un territoire de plus en plus urbanisé et convoité, deux peuples dont l'un exerce domination et pouvoir sur l'autre, n'entraîne pas l'assimilation et la cohésion promises. le progrès à marche forcée, lié à la Manifest Destiny, montre ici ses limites, puisque ces jeunes amérindiens ne peuvent s'insérer ensuite dans la société blanche, qui n'est souvent que mépris, et sont vus comme des parias par les hommes et femmes de la tribu lorsqu'ils reviennent. J'ai aussi aimé le fait qu'Alma dévoile petit à petit tout un pan de son passé à son mari, puisque cela renforce la solidité de leur couple. le fait qu'on alterne les passages où elle est narratrice enfant, puis narratrice adulte, permet aussi d'avoir une certaine perspective. Enfin ce roman, qui est très instructif à plusieurs égards et notamment linguistique, peut être envisagé comme une ode à l'amitié, à la tolérance, et au vivre ensemble.
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Deux grandes découvertes.
La première est celle de l'écrivaine Amanda Skenandore. Ce 1er roman que j'ai lu d'elle ne sera pas le dernier.
La deuxième est l'American Indian Boarding School. Un programme américain honteux de scolarisation/assimilation des enfants amérindiens qui a commencé durant les années 1870. Ces enfants sont recueillis dans des internats dès l'âge de 6-7 ans et ne retourneront dans leurs familles qu'après l'obtention de leurs diplômes à l'âge de 16 ans.
Après avoir dépouillé leurs ancêtres de leurs vies, de leurs terres, l'homme blanc chrétien va dépouiller ces enfants de leurs foyers, leurs familles, leurs croyances, leurs langues, leurs prénoms et leur façon de vivre. Ils doivent oublier leur ancienne vie de païens sauvages pour en commencer une nouvelle de chrétiens civilisés. Ils doivent être tout sauf des indiens. le pourront-ils ? Pourront-ils être assez blancs pour être acceptés par les blancs ? resteront-ils assez indiens pour ne pas être des parias chez les leurs ?

Wisconsin 1881. Alma âgée de 7 ans, voit arriver des enfants indiens dans l'école que dirige son père ‘Stover School For Indians'. Alma est la seule blanche qui la fréquente. Elle se lie d'amitié et grandit aux côtés d'eux.
Philadelphie 1906. Alma apprend dans la presse, qu'un ancien camarade de classe, un indien, est accusé du meurtre d'un agent fédéral. Persuadée de son innocence, elle sollicite son mari, un avocat, pour le défendre.

L'histoire alterne entre l'enfance d'Alma et son présent d'épouse d'un avocat.
Ce roman qui m'a énormément appris a tout pour plaire : authentique, intelligent, magnifiquement écrit. C'est aussi une histoire d'humanisme, d'amitié et d'amour. J'espère vous avoir suffisamment incité pour le lire.

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Quel roman absolument bouleversant ! J'en ai encore la gorge nouée et les larmes aux yeux.

Cette magnifique histoire met en lumière la tragédie vécue par de nombreux enfants indiens, forcés à apprendre l'anglais et les us et coutumes de l'homme blanc dans des pensions ou des écoles qui prônaient l'assimilation. Cela a conduit à de nombreuses tragédies et je suis encore choquée de certaines scènes, de la violence avec laquelle ces jeunes enfants étaient arrachés à leur monde et à leur famille et de la façon dont on les a obligés à ne plus parler leur langue et à ne plus suivre leurs traditions.

J'ai été profondément touchée par la jeune Alma, qui a souhaité mieux les connaître tout en essayant de se faire accepter. Sa prise de conscience et ses remises en question sur le bien fondé de ces écoles et de cette assimilation étaient bouleversantes. Nous assistons petit à petit à une compréhension différente des événements qu'elle a vécus, qu'elle remet en lumière avec la prise de parole de ses anciens amis quinze ans plus tard.

J'ai également été touchée par ces jeunes indiens à qui on avait promis monts et merveilles, la possibilité de s'intégrer dans la société "blanche", et d'offrir ainsi un avenir à leurs tribus. Mais ce ne sera finalement jamais le cas, et en plus de ne pas être acceptés par les colons, leur propre peuple ne les considèraient plus comme étant indiens. La métaphore de l'épi de maïs creux était d'ailleurs très forte.

J'ai particulièrement aimé la plume de l'auteure, d'une grande sensibilité et très belle, empreinte de poésie parfois. La beauté de la plume n'en fait que mieux ressortir l'importance et la gravité des thèmes abordés.

Je ressors de cette lecture extrêmement marquée er bouleversée par l'idiotie des hommes, les horreurs que ceux-ci ont pu commettre impunément, et de l'absurdité de ce racisme. Je suis également écoeurée par la façon dont les indiens ont été traités, que ce soit dans ces pensions mais aussi ensuite dans les réserves où leurs droits étaient bafoués et où la corruption régnait.
Mais je garderai également en mémoire cette magnifique histoire d'amour qui m'a fait vibrer et à laquelle je croyais.
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