Fiancés, tome 3 : Amoureux

Je n’avais plus regardé ma femme de cette manière depuis… Je me sentais trop faible pour être désirable, et j’avais peur de prendre l’initiative après ce qu’elle avait traversé. Je l’avais à peine touchée depuis que nous étions rentrés. Quand nous dormions, je restais de mon côté du lit. Elle ne m’avait rien dit de ce qu’elle avait enduré. Et je n’avais pas demandé à savoir. Je pensais qu’elle n’était pas prête à avoir de quelconques relations sexuelles. Je voulais lui donner tout le temps dont elle avait besoin.

J’aimais tellement cette femme que, si je l’avais pu, j’aurais pris sa place en souriant. L’aimer, c’était comme vivre avec mon cœur en dehors de mon corps. J’étais vulnérable, fragile, et elle tenait mon sort au creux de sa main. Ce qui lui arrivait à elle m’arrivait aussi à moi.

Ton mari est mon plus grand adversaire. Nous sommes les meilleurs ennemis du monde. Il a envahi mon territoire, tué mon frère, n’a pas tenu parole… mais je le respecte. C’est un bon adversaire. J’imagine qu’il le deviendra encore plus maintenant que ta vie est en jeu.
Ce type était un vrai psychopathe.

Je n’aurais jamais tué un innocent, mais je rêvais en ce moment de faire à une personne qu’il aimait la même chose que ce qu’il avait fait à ma femme. Il n’y avait pas de limite que je ne franchirais pas, pas de crime que j’hésiterais à commettre.
J’avais perdu l’esprit.
Je restai assis là un moment afin de calmer mon désir de le tuer. J’allais devoir sortir de la voiture et déposer les armes devant ce taré. J’allais devoir me mettre à genoux comme une mauviette pour que ma femme soit libérée. J’allais sacrifier ma réputation, ma crédibilité, tout, pour la femme que j’aimais.

Je n’avais ni pleuré ni montré la moindre émotion. Je faisais de mon mieux pour rester forte, pour me persuader que Hades trouverait un moyen de me récupérer. Je me rappelai toutefois qu’il m’avait dit qu’il n’était jamais parvenu à traquer Maddox, qu’il était impossible de le trouver.
Et s’il ne me retrouvait jamais ?
Peut-être que rien de tout cela n’avait d’importance. Peut-être que Maddox comptait me tuer d’un instant à l’autre.