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Citations sur L'incivilité des fantômes (43)

– La chaleur de cette pièce n’a rien à voir avec la magie ou les pouvoirs d’un magicien, dit Aster. L’énergie produite par Petit-Soleil est détournée et alimente ces lampes chauffantes. Tout simplement.
– Si c’est si simple, pourquoi tu ne le fais pas dans tous les ponts du bas ? demanda Giselle.
– L’énergie nécessaire pour chauffer une seule pièce, même grande, ne saurait se comparer à ce qu’il faudrait pour chauffer les dix ponts inférieurs. Les responsables du réseau électrique du Matilda finiraient par le remarquer.
– Ben alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas retirer la chaleur des ponts du haut ? demanda Giselle, un sourire fou aux lèvres, tout à fait insensible aux explications d’Aster. Ton cher et merveilleux Chirurgien pourrait peut-être même t’aider. Il te donne toujours des laissez-passer pour tout, il pourrait peut-être t’en donner un pour le nexus, et là tu pourrais leur couper le chauffage comme ils l’ont fait chez nous. Et encore, je suis bien gentille. Je ne te demande même pas de figer dans la glace leurs modestes petits châteaux de trois mille milliards de mètres carrés. Ciel, non ! Juste leurs terrains de sport et leurs pelouses.
Plus elle parlait, plus son ton devenait sérieux, comme si Giselle commençait à croire à la vraisemblance de ses propositions.
– En moyenne, les domaines des ponts supérieurs ont une superficie d’environ 865 mètres carrés, dit Aster. Pas trois mille milliards.
Giselle leva les yeux au plafond.
– Mais non, tu n’as rien compris, je… commença-t-elle avant de s’interrompre.
Aster avait très bien compris : cesser de chauffer les ponts inférieurs tout en chauffant les forêts, les lacs, les plages et les prairies des ponts supérieurs n’avait aucun sens, si le but était de réduire la consommation d’énergie.
Il faut protéger les réserves zoologiques et botaniques. Comme Giselle, Aster avait lu les articles dans le journal qui traitaient de l’importance des espaces préservés des ponts supérieurs.
– Si je pouvais changer de place avec eux, dit Aster, je le ferais.
Elle imagina, non sans plaisir, deux Haut-Pontiens se promenant par un beau matin matildien dans le labyrinthe de buis du pont A. Ils ont soudain l’impression d’avoir un peu froid, d’avoir même vraiment très froid. Ils essaient désespérément de rentrer chez eux, se perdent dans les dédales du labyrinthe et finissent par mourir à la suite d’une exposition prolongée à des températures extrêmement basses.
– Je le ferais sans hésiter, ajouta-t-elle.
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Une vieille femme gronda en criant trois enfants qui se mirent à pleurer. Les larmes traversaient la poussière de charbon qui leur fardait les yeux, laissant derrière elles de longues traînées gris aquarelle. C’était la coutume, là, sur le pont T, de se dessiner autour des yeux de grands et épais cercles noirs. Ils appelaient ça des yeux de raton laveur, d’après l’animal omnivore – eux aussi croyaient descendre d’un peuple toujours capable de se débrouiller pour trouver à manger.
C’est ce qu’ils racontaient. Ce qu’ils se racontaient. Leurs légendes. Quand on tente de se remémorer un passé aussi lointain, l’histoire est toujours une légende.
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If he recognized her, he said nothing. But how could he not? Shorter hair and a new outfit were hardly a facial reconstruction. That was how nothing she was to him, to all of them. He could stare her in the face and beat her backside with a cane, and then forget.
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