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3,65

sur 57 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec ce titre, l'auteur montre, s'il en était besoin qu'en matière de capitalisme, de mafia et de corruption, les élèves de l'Europe Centrale et Orientale, après avoir subi le joug de l'ex URSS, ont dépassé le maître incontestable en la matière, à savoir les USA, même si ceux-ci ont eu un sursuat de fierté jalouse avec l'avènement de Donald - The Lame Duck- Trump.
La 4ème de couverture, comme c'est devenu maintenant une détestable habitude dévoile le sujet et annihile quelque peu l'intérêt du lecteur affamé.
Cela dit, il y a loin de la coupe aux lèvres. Fiction réaliste inspiré des enquètes de l'auteur du temps où il était journaliste, le récit montre comment l'Union Européenne a magistralement raté l'intégration de pays qui dès la chute du Mur de Berlin, leur sortie du rideau de fer ont choisi le modèle rude et inhumain des USA plutôt que le modéle social démocrate ouest européen.
A quoi sert la loi si elle est bafouée sans limite par ceux dont elle est censée limiter les dérives et les excès ?
En dépit de la proximité géographique de l'Ouest, c'est à une double influence que se sont soumis les nouveaux pays européens.
L'ex URSS y a maintenu une présence clandestine armée et les USA ont pu y vendre leurs valeurs à base de Mac Donald et de Coca Cola.
Il serait vain de vouloir résumer l'intrigue de ce roman hallucinant. Retenons simplement l'inextricable situation dans laquelle les personnages sont enfermés et de laquelle ils ne peuvent s'affranchir partiellement que par la négociation avec ceux-la même dont ils veulent se débarasser.
Ambiance :
"Et vous voudriez quoi ? Des aveux ? Vous allez me coffrer ? Vous m'avez déjà laissé une fois dans la merde. Vous allez encore protéger les salopards ? Parce que la loi le demande ? C'est ça que vous voulez ?"

"Et maintenant il va falloir qu'elle lui explique qu'elle n'a pas le pouvoir de l'autoriser à suivre la dernière piste possible dans son affaire."

"La jeune refuse de comprendre que la loi et la justice sont deux choses différentes."

"Je voudrais écrire sur les jeunes filles qui disparaissent par chez vous.
Et vous voulez vraiment écrire la-dessus ? Il y a bien d'autres sujets."

Le récit se termine sur une note réaliste, désespérée et cruelle qui fait froid dans le dos.
A lire absolument !


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Service de presse

« Une partie de cette histoire s'est vraiment produite, mais d'une autre manière. Les personnages sont fictifs.
Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l'un d'eux, soyez raisonnable et ne l'avouez pas.
Les gens n'ont pas à savoir quel salopard vous êtes. »

Avec un tel avant-propos, on comprend d'entrée de jeu que Il Etait Une Fois Dans L'Est, premier roman noir slovaque traduit en français par l'audacieuse maison d'éditions Agullo, ne va pas s'aventurer sur le terrain du polar ethno pour nous décliner une série de clichés folkloriques d'un pays méconnu, perdu dans les confins de l'Europe centrale. Journaliste d'investigation, son auteur, Árpád Soltész, dirige une agence journalistique portant le nom d'un de ses confrères, abattu dans la périphérie de Bratislava après avoir enquêté sur des affaires de corruptions et de fraudes fiscales. Ainsi, dans le contexte d'un pays miné par les affaires, où l'effondrement du communisme a fait place à une espèce de pseudo démocratie au libéralisme sans foi ni loi avec une corruption institutionnalisée et des détournements de fonds endémiques alimentant les rouages d'un état dévoyé, Árpád Soltész signe une fiction débridée autour d'un terrible fait divers qui nous permet d'entrevoir toutes les arcanes des institutions étatiques noyautées par les mafias et autres organisations occultes.

A Košice, dans l'est de la Slovaquie, il ne fait pas bon pour une jeune fille d'être larguée sur le bord de la route par son petit ami. Alors qu'elle fait du stop pour rentrer chez elle, Veronika, à peine âgée de 17 ans, va l'apprendre à ses dépends en se faisant enlever par deux truands qui, après l'avoir violée sauvagement, prévoient de la céder à un souteneur albanais qui l'emploiera dans un sordide bordel du Kosovo. Mais pleine de ressources, la jeune fille parvient à échapper à ses tortionnaires en espérant trouver la protection de la police locale chez qui elle va déposer plainte. Pourtant les choses ne se déroulent pas comme la victime et sa famille l'escomptaient puisque les truands bénéficient d'un réseau de protection composé de membres des services secrets, de juges, de procureurs et même de hauts fonctionnaires de police qui vont s'efforcer de se débarrasser de ce témoin gênant. Il reste pourtant quelques individus intègres comme Miko et Valent le Barge, deux flics violents ne craignant absolument personne tout comme Schlesinger, un journaliste valeureux qui n'hésite pas à dénoncer les accointements entre officines étatiques et groupuscules mafieux. Tous vont s'employer à protéger la jeune fille planquée dans un palace désert, situé à la frontière de l'Ukraine et tenu par le mystérieux Robo possédant quelques compétences meurtrières. Entourée de ce staff étrange, Véronika a la certitude de vouloir bien plus que la justice. Elle souhaite désormais se venger de ses bourreaux et de tous ceux qui ont tenté de les protéger.

La tonalité de l'avant-propos vous donne également une idée de l'ironie mordante qui imprègne l'ensemble d'un texte sans concession, doté d'une terrible énergie qui va sonner le lecteur au rythme d'une intrigue échevelée, presque foutraque qui va se révéler pourtant d'une incroyable maîtrise. Mais il va tout de même falloir s'accrocher pour suivre cette imposante galerie de personnages évoluant dans un univers où les valeurs morales sont quasiment inexistantes tout en se demandant à quels instants la réalité rejoint la fiction. Son auteur répondrait probablement : Tout le temps. D'ailleurs on se doute bien, par exemple, que le personnage du journaliste Pali Schlesinger nous renvoie au vécu d'Árpád Soltész ou de son collègue assassiné, Jan Kuciak. Véritable exutoire, Il Etait Une Fois dans L'Est n'est donc pas qu'une simple compilation des scandales qui ont émaillé le pays sur l'espace d'une décennie qui a suivi l'effondrement du bloc soviétique car Árpád Soltész parvient, avec une virtuosité confondante, à mettre en scène, autour du viol d'une jeune fille de 17 ans, un cinglant concentré de noirceur où l'on distingue les accointances entre le crime organisé et les multiples institutions d'un état complètement corrompu dont les services secrets deviennent la terrible incarnation de dérives meurtrières. Ce sont la contrebande et les trafics de migrants transitant entre l'Ukraine et l'Autriche, les détournements de fonds européens destinés à la communauté tsigane, les magouilles financières et immobilières avec les instances politiques que l'auteur dépeint au gré des points de vue de toute une panoplie de salopards dénués de tout scrupule.

En se focalisant sur l'effroyable destinée de Véronika, cette jeune femme issue de la communauté tsigane, Árpád Soltész se dispense de toute forme d'emphase en lien avec une victimisation larmoyante pour se concentrer sur l'aspect social d'une population discriminée qui n'attend plus rien d'un état de droit inexistant. Ainsi, dans un tel contexte, c'est l'occasion pour l'auteur de décrire ces mécanismes hallucinants d'une fausse immigration de Roms vers les pays de l'Ouest afin de toucher quelques subsides mensuels permettant d'alimenter les caisses de chefs mafieux qui ont intégré les règles, ou plutôt l'absence de règles, d'une société capitaliste complètement effrénée où la corruption, les meurtres et les détournements en tout genre deviennent un véritable art de vivre. Violentée, traquée, on suit donc le parcours de cette fille à la beauté décomplexée qui va d'ailleurs en faire une arme lui permettant de se retourner contre ses ravisseurs avec l'aide d'un entourage à la probité douteuse à l'instar de Miko et Valent le Barge, ces deux flics borderline qui se dispensent de suivre les directives d'une institution policière dévoyée pour instaurer leurs propres lois leur permettant ainsi de survivre dans un univers régis par des politiciens et des magistrats à la solde de clans mafieux et autres truands en tout genre. D'une extrême noirceur et dépourvu de toute forme d'espoir, comme en atteste un épilogue sordide démontrant l'immuable sort des victimes, Il Etait Une Fois Dans L'Est prête parfois à rire (un rire jaune, il faut bien le concéder) au gré d'échanges savoureux, épicés d'idiomes percutants, entre des protagonistes complètement déjantés insufflant une espèce de dynamisme à la fois insensé et hallucinant de réalisme pour nourrir un récit effrayant qui prend l'allure d'un réquisitoire désespéré.

Véritable brûlot politique à l'encontre d'un état sans foi ni loi, Árpád Soltész nous livre, avec Il Etait Une Fois Dans L'Est, un véritable western où les règlements de compte sauvages deviennent les seuls actes valables pour lutter contre une corruption institutionnalisée que l'on ne saurait enrayer que par la force. En attendant, il ne reste plus qu'à compter le nombre de victimes sacrifiées sur l'autel du profit. Un roman noir effrayant à nul autre pareil.



Árpád Soltész : Il Etait Une Fois Dans L'Est. Editions Agullo Noir 2019. Traduit du slovaque par Barbora Faure.

A lire en écoutant : Sex On Fire de King Of Leon. Album : Only By the Night. 2008 RCA Records.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Peu de bons , beaucoup de brutes et de truands malgré le titre on n'est pas chez Léone , on serait plutôt chez Ellroy :brutalité des actes et des dialogues , racisme omniprésent ( les roms à la place des noirs) , corruption endémique et profonde des institutions. L'auteur, journaliste slovaque spécialisé dans les mafias , utilise ses connaissances pour bâtir une fiction qui fait froid dans le dos. A partir du viol d'une mineure un groupe d'enquêteurs aux méthodes peu orthodoxes dévoile peu à peu les connexions entre truands , police , services secrets et politiciens . Devant l'impuissance de la légalité , le justice et la vengeance prennent de très étranges voies.Toujours d'excellentes trouvailles des éditions Agullo.
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« Plus d'un pedzouille demeuré a écopé de dix ans sans même savoir pourquoi. Littéralement. Non seulement il n'avait rien fait, mais il n'était même pas capable de comprendre correctement de quoi on l'accusait. La plupart n'essayaient même pas. Pour eux, cela faisait partie du cours normal des choses : les pandores débarquaient quelquefois dans le village, ils pinçaient quelqu'un et le coffraient.
Certains n'arrivaient même pas à comprendre ce que cela signifiait, dix ans. Ils vivaient dans un temps tout à fait différent. Ils ne connaissaient que le jour, la nuit et les saisons. Des mots comme « lundi », ou « septembre » ou « année » n'avaient pour eux aucun sens. Ils les connaissaient, sans pouvoir les relier à une idée concrète. Ils savaient qu'is allaient partir et qu'à leur retour les enfants seraient déjà grands. La chose ne leur faisait pas plaisir, pas plus qu'un hiver rigoureux, une inondation ou une congestion cérébrale. La taule, ce n'était qu'une mauvaise chose de plus apportée par la vie et il fallait tenir le coup ou crever là-dedans.»
Rude, non ? C'est une des réalités de la vie dans cet Est sauvage de la Slovaquie, à la fin des années 1990. Y vivre n'est certes pas une partie de plaisir : on n'y comprend rien. Tout, mais alors absolument tout, est mouvant, en cours de bidouillage. Entre les mafias, la corruption à tous les étages et la violence inouïe et très largement démocratisée, bien malin qui serait en mesure d'appréhender les trafics et leurs ramifications. Veronika, dix-sept ans, se fait un jour enlever et violer par deux malfrats qui la destinent à un de leurs trafics. Mais elle a de la ressource et parvient à s'échapper, mettant alors malgré tout sa vie en danger. À qui faire confiance, quand police et justice sont dirigées par les pots-de-vin ? Avec un peu d'aide, elle va patiemment mettre au point une vengeance… C'est le tout premier roman noir slovaque publié en France et il est addictif. Étrange western un peu halluciné, il requiert un peu de concentration pour faire le tri entre tous les personnages qui se bousculent (avec des noms pas simples à mémoriser pour une française) mais à un moment ça fait sens et on s'engage à son tour dans une espèce de croisade pour une lueur d'éthique, bien difficile à dénicher dans tout ce fatras de salopards. J'ai adoré l'exergue d'ailleurs : « Une partie de cette histoire s'est vraiment produite, mais d'une autre manière. Les personnages sont fictifs. Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l'un d'eux, soyez raisonnable et ne l'avouez pas. Les gens n'ont pas à savoir quel salopard vous êtes. »
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Accrochez-vous, ça déménage !

Les actions se déroulent en Slovaquie dans la fin des années 90.

Veronika, 17 ans, est enlevée par deux hommes alors qu'elle fait du stop. Après l'avoir violée, les deux malfrats prévoient de la vendre à un bordel au Kosovo. Mais la jeune fille s'échappe, puis porte plainte auprès de la police locale.

C'est alors que les choses se compliquent : les kidnappeurs semblent bénéficier de protections haut placées, et l'enquête piétine…

Aidée de Pavol Schlesinger, le journaliste qui raconte son histoire, Veronika tente d'échapper aux trois plus grands groupes criminels de l'époque : la police, la justice et les services secrets. Rien que ça !

Une brochette de malfrats méchants et parfois un peu bêtes, on s'y attend. Des policiers corrompus, ça cadre bien dans le décor également. Mais des juges et avocats achetés, et des services secrets à la ramasse, c'est plus original. Sans oublier le représentant de la communauté Rom qui s'en met pleins les poches.

Et pourtant, tout sonne vrai dans ce roman : le décor, les personnages, les différents tableaux.

Il faut dire que l'auteur a été lui-même journaliste. de là à croire qu'il nous décrit une certaine réalité de son pays après la chute du communisme…

J'ai aimé Veronika qui s'accroche jusqu'au bout ; Valent le Barge au nom prédestiné.

J'ai découverte l'ethno-tourisme : les Roms de Slovaquie partent en masse demander l'asile en Occident. Peu d'entre eux ont une vraie chance de réussir, mais il leur faut passer par la procédure standard qui peut prendre des années. Pendant cette période, ils touchent de généreuses allocations sociales.

Qui plus est, les Russes avaient l'intention de submerger l'Occident de migrants illégaux et la Slovaquie avait pris l'engagement de les laisser passer librement.

Vous l'aurez compris, un roman noir sur un pays que je connais peu.

Merci les Editions Agullo, vous avez l'art de dénicher des auteurs et des textes hors-normes, intelligents et qui m'ouvrent des horizons (même parfois peu réjouissants).

L'image que je retiendrai :

La première, celle du juge victime d'un attentat sur la cuvette des toilettes.
Lien : https://alexmotamots.fr/il-e..
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Dans un coin paumé en Slovaquie, une jeune femme se fait enlever par des proxénètes. Elle réussit à s'enfuir et à porter plainte. Mais tout le système est pourri. Par chance, sa cause sera soutenue par un journaliste honnête et deux flics et une procureure à contre-courant. Mais pourront-ils se battre contre un système corrompu jusqu'à la moelle ?

Wow, quelle claque ! Super polar, intense, dense et bien documenté. L'histoire est noire, très noire. Amateurs des bisounours, passez votre chemin. C'est une histoire qui présente le fonctionnement des réseaux mafieux et la traite humaine sous toutes ses formes, qui présente pourquoi face à la misère, la police sombre dans les magouilles et comment tout le monde se protège ou se fait justice à sa manière. On suit la victime, le journaliste, les flics, les mafieux, les juges corrompus et même les services secrets qui viennent se mêler. Bref, un bordel bien organisé, mais auquel il faut s'accrocher car il y a de nombreux personnages.

Mais ça en vaut la peine. J'ai beaucoup aimé comment chaque personnage est creusé en profondeur, on comprend les raisons qui poussent chacun à agir salement.

L'auteur est journaliste expert en crime organisé et cela se sent. Son style est percutant, il y a de l'humour, des répliques cinglantes et un rythme trépidant, malgré sa densité et la complexité de l'intrigue et sous-intrigues.

J'ai beaucoup aimé ma lecture, ce livre m'a fait penser à "Narco Football Club" de Jean-Christophe Rampal et Marc Fernandez pour la manière d'aborder ces problématiques de société du côté des "gentils" et des "méchants" avec précision.
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Un polar écrit par un journaliste d'investigation qui décrit l'ambiance sordiglauque propre a un pays - en l'occurrence la Slovaquie - de cette Europe Centrale passée d'un semi-féodalisme, a la veille de la seconde guerre mondiale, a cet autre genre de féodalisme qu'était le communisme soviétique avant de rejoindre le camp occidental mais en restant plus-ou-moins embourbée dans une corruption tous azimuts dans laquelle politique, justice, services secrets, police et oligarques riment souvent avec crime organisé. Dans le récit, toutes ces glauqueries sont réunies autour d'une meme histoire a base de trafics sordides, celui notamment de jeunes filles ou de migrants illégaux canalisés - nous dit le récit - vers l'Europe occidentale a travers l'Ukraine et la Slovaquie par les services secrets russes. Il est question aussi des moyens illicites de transformer les subventions publiques européennes en fortunes privées.

L'action se situe aux environs de l'an 2000 et la Slovaquie avait alors un gouvernement plutot bon mais ne pouvant apparemment pas grand chose contre une corruption endémique. Et puis il y avait aussi la tentation irrésistible pour beaucoup de la manne financiere que verse l'Union Européenne aux nouveaux adhérents, sans meme parler des micmacs de l'ancien "grand frere" de l'Est si habile a utiliser toutes les faiblesses humaines a son avantage.

De par le style d'écriture efficace mais peu fluide, c'est plus un roman de journaliste que d'écrivain ce qui, combiné avec la multiplicité des personnages, oblige parfois le lecteur a s'accrocher au pinceau. C'est d'ailleurs autant un roman qu'une docu-fiction, au point qu'apres sa publication l'auteur est devenu la bete noire d'un systeme dont les modeles originaux de quelques personnages sinistres ont cru se reconnaitre dans le récit. Plus qu'un polar, c'est un roman social, une fresque de la face obscure d'un des pays.

C'est un roman dur qui fait un constat des lieux certes a gros traits mais sans doute assez proche de la réalité puisque, quelques mois apres la parution, un vrai journaliste d'investigation se fera éliminer par un tueur a gages et entrainer la chute du gouvernement. Ce journaliste d'investigation - Jan Kuciak - avait osé enqueté sur les liens entre politique et crime organisé dans le pays. Quelques mois apres ce meurtre, l'auteur publiait son second roman "Le bal des porcs" qui est la suite de "Il était une fois dans l'Est".
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Veronika est ramassée sur la route par deux mecs louches. Elle rentrait chez elle à pied après un couac avec son copain. Mais elle ne s'attendait pas à tomber sur deux spécialistes de la traite des Blanches. Quand Vasil et Mammouth (c'est pas que pour les oreilles) se rendent compte qu'elle est mineure, ils décident qu'elle n'ira pas dans le réseau mais qu'elle doit disparaître. du coup, ils peuvent « l'utiliser » à leur guise. Au bout de quelques jours Nika parvient à s'enfuir et prévenir la police. Et là, c'est le drame ! Heureusement elle tombe sur deux flics et un journaliste qui vont tout faire pour lui sauver la vie et creuser jusqu'à trouver la justice pour cette victime attachante.

Politique, justice, police, malfrats… tout le système est corrompu et c'est une gigantesque organisation économique véreuse qu'ils vont découvrir cachée derrière cet abominable réseaux de prostitution. La moindre cigarette de contrebande participe au financement du pire.

L'auteur est journaliste slovaque spécialisé dans le crime organisé. Il sait donc de quoi il parle dans ce livre. D'ailleurs il avertit le lecteur avec cette note en guise de prologue : « Une partie de cette histoire s'est vraiment produite, mais d'une autre manière. Les personnages sont fictifs. Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l'un d'eux, soyez raisonnable et ne l'avouez pas. Les gens n'ont pas à savoir quel connard vous êtes. » Ainsi avant même le début du récit, le lecteur est prévenu ! Réalité, fiction… tout se mêle telle une enquête de terrain qui ressemble à un documentaire sur la corruption slovaque.

Bref, un récit poignant, effrayant, et effarant. Un sombre voyage dans les réseaux de prostitution et de corruption slovaques guidé par un excellent journaliste ! À lire !
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
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Un polar original, qui dépote et qui change des polars du nord de l'Europe et des nôtres. Une intrigue bien ficelée. A lire d'un trait si on ne veut pas se perdre parmi les personnages dont les noms peuvent être difficiles à retenir parce qu'ils sont de sonorités auxquelles nous en sommes pas habitués. Mais si on a une bonne mémoire ou qu'on se fait une petite fiche avec le nom des personnes en présence, on est vite plongé dans cette histoire qui même corruption et intégrité.
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Il ne faut pas prendre « Il était une fois dans l'est » à la légère. D'abord parce que ce qu'il raconte sous la bannière d'une fiction s'approche on ne peut plus près du réel. C'est à dire la naissance d'un monde de corruption, un cloaque puant (pléonasme) sur les décombres de l'effondrement du bloc soviétique. Justice, police, médias : personne n'en sort grandit. L'auteur, Arpad Soltész, est un journaliste d'investigation Slovaque. Ensuite, parce que c'est un putain de bon bouquin à la narration parfois déroutante mais diablement efficace.
L'histoire, pour ceux qui aiment les histoires, commence par l'enlèvement d'une jeune fille. Avant d'en entamer le récit l'auteur nous prévient :
Une partie de cette histoire s'est vraiment produite, mais d'une autre manière. Les personnages sont fictifs. Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l'un d'eux, soyez raisonnable et ne l'avouez pas. Les gens n'ont pas à savoir quel salopard vous êtes.
Le ton est donné.
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