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3,69

sur 283 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La dama número trece
Traduction : Marianne Millon

Ici aussi, un gros roman : cinq-cent-cinquante-et-une pages. Somoza a un faible pour les pavés, probablement parce que les histoires qu'il imagine ressemblent à des labyrinthes aux méandres infinis. "La Dame N° 13" ne manque pas à la règle mais à ce jour, ce livre reste pour nous l'un des moins convaincants de son auteur.

Le thème pourtant a de quoi séduire un grand lecteur puisqu'il s'agit du pouvoir des mots et tout particulièrement du pouvoir de la poésie. le héros du roman, jeune professeur de lettres en dépression, poète à ses heures, possède une merveilleuse bibliothèque, remplie exclusivement d'ouvrages où les plus grands poètes voisinent avec les moins connus. Dans cet univers qu'on pourrait croire voué à la douceur et à la beauté, au pire à celles, tristement suaves, de la nostalgie et du regret puisque, deux ans plus tôt, notre homme a perdu son épouse, Beatriz, dans des circonstances tragiques, des ombres sinistres et à première vue incompréhensibles commencent à s'infiltrer sous la forme d'un cauchemar récurrent. Une grande maison solitaire, un assassinat atroce, une errance fantomatique dans la maison à la recherche de ... de quoi, exactement ?

La répétition du cauchemar pilonne de façon insupportable le cerveau de Salomón Rulfo, puisque tel est le nom de notre héros. le malaise et, disons-le, la peur, atteignent un tel degré qu'il songe même à se confier à un médecin. Surtout quand il apprend, aux informations télévisées, qu'un crime s'est effectivement déroulé dans une maison absolument semblable à celle qu'il voit dans ses rêves. Mais quand il se résout à pénétrer dans cette étrange demeure, à la porte de laquelle est gravée une citation de "La Divine Comédie" : "lasciate ogni speranza / laissez ici tout espoir", il ne se doute pas que les événements vont l'aspirer dans une aventure incroyable où la pitié ne sera jamais de mise pour les vaincus.

L'idée est plus qu'intéressante : elle est belle et tout amateur de littérature est tenté d'y croire - ne connaissons-nous pas, au plus intime de notre être, la merveilleuse puissance des mots ? Maintenant, est-ce la manière un peu trop "éclatée" dont elle est traitée ou la trop grande froideur du personnage féminin principal ? A moins que cette façon exclusivement négative et souvent atroce d'utiliser un pouvoir dont lui-même a pu apprécier, à divers moments de son existence, l'indicible générosité, ne parvienne pas à convaincre réellement le lecteur pur et dur, celui qui, tout comme Salomón et tout comme "les Dames", ne saurait vivre loin des bibliothèques et de leurs hôtes éternels ? ...

C'est à cette explication que nous nous arrêterons tout en vous recommandant néanmoins de lire "La Dame N° 13", lequel demeure tout de même un bon roman d'épouvante à défaut de se révéler aussi complexe que "Clara et la Pénombre" ou encore "La Caverne des Idées." ;o)
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Deux personnages se retrouvent dans la maison de Lidia Garette, riche italienne, incarnation passagère de l'une des « dames » : "Baccularia, Fascinaria, Herberia, Maliarda, Lamia, Maleficiae, Veneficiae, Maga, Incantatrix, Strix, Akelos et Saga, qui est la 12, la dernière à posséder un nom..."

Ces deux personnages sont une prostituée de luxe hongroise, Raquel, et Rulfo, professeur de lettres désespéré par la mort de sa compagne .
La « treizième dame » ne doit jamais être évoquée, mystère, suspens, fantastique, poésie, essai sur la douleur et l'impérieuse nécessité d'écrire : ce livre a tout pour séduire, envoûter. Les douze comme inspiratrices, et tortionnaires, aussi « mythiques que tristement humaines », comme les douze dieux de l'Olympe : une découverte !
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Au début j'ai été prise par l'intrigue, j'ai beaucoup aimé cette dimension onirique mais au final on se retrouve avec un livre au suspens beaucoup trop long avec des passages dont je me serais bien passée.
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J'ai toujours plaisir à lire cet auteur qui part dans une imagination débordante. Ici, le style d'écriture est un peu plus complexe et rapproche de la poésie qui est un thème principal dans la trame de l'histoire...les mots tuent...
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Étrange et mystérieux roman. Il commence comme un rêve prémonitoire, verse dans le fantastique, puis le cauchemar, l'épouvante et l'horreur.
Nos protagonistes se rencontrent par l'intermédiaire de leurs rêves et s'allient pour affronter les dangereuses Dames. Elles sont là depuis la nuit des temps, Déesses, Muses ou Sorcières ou tout cela à la fois, elles inspirent les poètes au fil des siècles et utilisent les vers pour dompter les esprits et asseoir leur pouvoir. Les mots, les livres, la poésie sont les armes les plus puissantes.
Le roman se lit d'un traite, il y a une intensité oppressante dans ce combat désespéré que nos héros mènent pour survivre et se venger.
On peut juste regretter que le passé des Dames ne soit pas plus détaillé (pour garder le mystère) en tout cas si vous les croisez, passez votre chemin ou laissez toute espérance !
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Penser la poésie comme une arme, telle est l'idée de Jose Carlos Somoza !

J'ai lu ce roman après avoir lu "La théorie des cordes" du même auteur.
On y retrouve une intrigue et une écriture très travaillées, des scène relevant de l'horreur et un suspens haletant.
Après les sciences physiques, Somoza s'intéresse à la poésie, qu'il adapte aux fruits de son imagination.

A lire !
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