Victime d'un étrange prodige qui la rend invisible aux regards des autres, Soledad, 12 ans, découvre dans les entrailles d'une abbaye qu'elle est en train de visiter, quatre conteurs énigmatiques. Au fil de leurs histoires, Soledad va, elle aussi, devoir se dévoiler et se raconter.
Fan absolue des ouvrages de
José Carlos Somoza, je me suis ruée sur son dernier titre, sans réfléchir ni prendre la peine de lire la page 4, le style et l'univers gothique, fantastique, irréel et littéraire de l'auteur madrilène m'ayant déjà conquise.
Tétraméron est donc une lourde déception.
Le thème d'abord, celui de l'innocence perdue et de la part d'abject qu'il y a en chacun de nous, m'a semblé un peu léger de la part de Somoza... mais bon, pourquoi pas ? Et puis la narration m'a déçue : ces quatre conteurs narrant leurs histoires les uns après les autres... bof, bof... On a connu l'auteur plus inspiré et plus original. Quant aux contes en eux-mêmes, si certains sont de petits bijoux, la plupart ne casse pas trois pattes à un canard. Il y a toujours un potentiel d'idées remarquables, mais le résultat donne l'impression que l'auteur, pressé par un planning urgent, n'avait pas pris le temps de se relire et d'approfondir son propos, d'exploiter à fond l'originalité des sujets...
Clairement Somoza n'a pas poussé son talent et
Tétraméron est un titre de seconde zone dans sa bibliographie, pas franchement mauvais, mais qui tranche nettement avec les remarquables « L'Appât » et «
La Théorie des cordes ».
Un arrière-goût de livre bâclé...