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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme toujours avec cet auteur, le voyage littéraire est total. le cadre inquiétant, le chemin abyssal qu'emprunte Soledad pour rejoindre les quatre autres personnages, les contes étranges qu'ils échangent, la peur de la fillette tout en long du roman, tout contribue à l'immersion.
L'idée de ces contes dans le roman est séduisante et s'il s'agissait de ma première lecture d'un roman de Somoza, je serais totalement séduite. Mais, je n'ai pas ressenti la même intensité que pour ces romans précédents. J'ai été moins troublée, moins captivée, sans doute à cause de la variété des sujets, des histoires racontées.
Habituellement, l'auteur semble pouvoir hypnotiser ses lecteurs en les entraînant à sa suite dans l'exploration d'un sujet précis jusqu'à l'épuisement. Ce récit était sans doute trop éparpillé pour y parvenir. Cette fois-ci, l'hypnose n'aura pas fonctionné sur moi. Mais même pour une semi-déception, ce roman se révèle être bien meilleur que beaucoup d'autres.
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Première fois que je lis José Carlos Somoza, je me souviens encore de l'attrait qu'a provoqué cette probable Alice pénétrant dans ce livre ouvert à l'atmosphère fantastique. C'est cette couverture qui m'a attiré en premier, je l'avoue. L'auteur ne me parlait pas, mais le résumé oui. Comment ne pas vouloir ouvrir les contes de Soledad que l'on me vend comme cruels, hantés et édifiants à la manière de ces anciens contes qui ne laissent pas de marbre, peuvent choquer, rendent mal à l'aise mais toujours faire réfléchir et grandir.
Pourtant même si j'ai lu Bocace, Sade et Lewis Carroll, quelque chose dans cette lecture me laisse un sentiment mitigé. Je pensais me faire emporter par le flot des récits incrustés dans un récit unique. J'ai été plutôt éparpillée, lisant sans envie profonde, oubliant un conte après un autre, suivant cette petite fille qui devient jeune fille au fil des histoires contées par 4 étranges personnages. Je m'attendais à être sans voix, emplit de curiosité à dévorer les pages... pas de chance cela n'a pas prit pour moi. La curiosité était un mince filet d'eau tari au fil des pages qui m'a laissé la bouche sèche. Cependant j'ai beaucoup apprécié le style narratif, le langage poétique et son atmosphère à la fois onirique et labyrinthique.
Alors à vous de choisir à l'orée de ce labyrinthe, trois solutions s'offrent à vous :
-"N'attend aucune satisfaction, contente-toi d'avancer et de chercher la sortie"
-"N'entre jamais dans des labyrinthes qui n'existent pas"
-"Si c'est moi qui crée le chemin, c'est moi qui décide quand et où j'arriverai à la sortie"
Soledad a fait un choix, moi aussi, à vous de faire le votre.
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Etrange voyage littéraire que celui dans lequel nous emporte José Carlos Somoza, sur les pas de la jeune Soledad (dont le nom signifie solitude en espagnol)! Soledad est un peu la cousine littéraire d'une certaine Alice, ce que suggère d'ailleurs l'illustration de couverture où une jeune fille passe par l'ouverture d'une page dans un livre ouvert, de l'autre côté du miroir que nous font les mots et les récits, les romans et les contes. Cousine encore plus proche peut-être d'Ofelia, l'héroïne du Labyrinthe de Pan, le beau et étrange film de Guillermo de Toro.

Partie avec la classe de son collège pour une excursion et la visite d'un ermitage. Mais au milieu des collègiennes, avec leur veste d'uniforme au blason du collège et l'escorte des soeurs, Soledad est prise par un étrange sentiment : celui de na pas exister, de n'être qu'un fantôme. Son existence physique, sa visibilité pour les autres lui semble tout d'un coup aussi évanescente que celle d'un personnage de fiction, de conte ou de roman jamais lu ou refermé et presque oublié, pourrait-on dire. A tel point qu'elle disparaît des comptages pourtant scrupuleux des soeurs... Un oubli qui est comme le passeport de sa disparition pour un lieu dérobé et secret, secret comme un coffre de bois précieux à la serrure ouvragée Un escalier, puis une porte... faite pour cacher l'inconnu, le mystère, peut-être... Derrière la porte, quatre étranges personnages, qui l'accueillent entre hostilité et hospitalité, parce que c'est, dit l'un d'entre eux, la tradition. Quelle tradition? Celle des contes qu'ils échangent, qu'ils se racontent autour d'une table dans cet endroit si secret. Deux contes chacun. Des contes qui peuvent être pervers ou cruels, mais qui sont surtout énigmatiques, ne livrant pas de clés ou de moralités transparentes. Des contes que va devoir écouter Soledad et qui la dépouilleront petit à petit d'elle même, jusqu'à se révéler eux-mêmes.

Lecteurs, nous retrouvons plus ou moins comme Soledad, dans la solitude de notre lecture, face à ses récits qui semblent chercher à nous hypnotiser, à nous séduire pour nous perdre. L'on pourrait être tenter de chercher à les interpréter, fort des outils d'analyse d'adulte que nous ont donné Propp ("Morphologie du conte") ou Bettelheim ("Psychanalyse des contes de fées"), mais l'intuition nous souffle que l'exercice risque fort de se révéler stérile, trop hasardeux. C'est dans le silence de l'écoute, dans les rêveries qu'ils déclenchent pour chacun que réside le coeur des contes, ces mensonges qui disent, peut-être, la vérité.

José Carlos Somoza sait magnifiquement, ou plutôt magiquement et énigmatiquement jouer des variations et des incertitudes, de l'onirisme et du réalisme pour nous entraîner dans le monde de Soledad (solitude!) pour nous enrichir sans chercher à nous éduquer ou nous faire la leçon. Un livre qui peut troubler et laisser perplexe, interrogatif, mais qui ne devrait pas laisser indifférent. Un livre d'histoire et de récits enchâssés dans d'autres histoires et récits, à la façon des grands cycles de contes avec une tonalité noire, ou grise, qui touche s'aventure sur les chemins de traverse de l'humain, dans des venelles étroites où la lumière se fait rare, d'où les bonnes fées sont irrémédiablement absentes. le monde de José Carlos Somoza relève d'un certain baroque paradoxal, froid, passablement austère et vaguement inquiétant.
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Retrouver du Somoza c'est comme tomber sur un plan cul que t'as pas vu depuis 4 ans. Tu l'ouvres (le livre, bande d'obsédés) et tu te sens bien avec, tu connais les petites tournures qui t'ont séduit dans ses romans précédents, t'as pas envie de t'arrêter parce que y'a un certain réconfort à parcourir l'histoire...T'aurais presqu'envie de te marier avec (comme ton plan cul) sauf que tu sais bien qu'à un moment ça va foirer... Bah là pareil !

Kodak, les gars, kodak je vous l'accorde, faut être sacrément secoué pour se sentir rassuré quand tu lis du Somoza, mais allez, avouez c'est bien ça qu'on ressent hein ouais ?

Tétraméron, c'est l'éclair au chocolat qu'on aurait remplacé par de la fraise (trop dégueu quand tu t'attends à du chocolat quoi) sans te prévenir. Pour les habitués de l'auteur, ce coup-ci, il s'attaque à la Nouvelle (avec un grand N parce que c'est important dans la vie quand tu mets des majuscules).

Ça commence limite bien, quasi relecture d'Alice au Pays des Merveilles (remplacée par Soledad, des personnages que tu peux presque faire du copier coller avec le Chapelier Fou, La Reine de Coeur, tout ça tout ça). Soledad va profiter d'une escapade scolaire pour s'enfuir grâce à un grand escalier et rencontrer des personnages assis autour d'une table qui vont tour à tour lui raconter un conte et lui demander ce qu'elle en pense la fin.

Hyper bien élevée et polie comme son ancêtre à la robe bleue-LSD qui voit des chats partout, la petite Soledad est partagée entre répondre comme il se doit et rétorquer comme elle en a envie.

Alors bien sûr, la particularité de Somoza c'est de jouer avec une marionnette pendant qu'il prépare gentiment l'entrée de Guignol à un moment, sauf qu'il la remplace à la dernière minute par un truc auquel tu t'attends pas. Genre Shredder dans les Tortues Ninjas. Un bon gros WTF en pleine face.

Le seul problème c'est que les nouvelles sont un peu inégales, tantôt bien perchées tantôt tu comprends pas où tu dois en venir. Ca manque de rythme et surtout (SURTOUT), 200 putains de pages ???? T'es sérieux gros ? Tu nous avais habitué à au moins au double. Pense à tous ces petits pharmaciens qui vont pas pouvoir vendre de tubes d'Efferalgan sans tes histoires à cauchemarder debout ... Bon d'façon vous me direz, mais je reste sceptique sur celui-là.

Bisous (fous ?),
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Se lancer dans la lecture d' un ouvrage de José Carlos Somoza, c' est accepter de mettre de côté nos certitudes, accepter un voyage où l' on se fera bousculer, Tetrameron son dernier roman paru en France ne fait pas exception.
C'est une histoire très étrange qui se développe au fil des contes que vont se raconter chacun des personnages, une réflexion sur le corps, sur l'enfance, sur le passage « symbolique » à l'âge adulte. Très vite s'installe un climat pesant, parfois malsain, la perversité qui s'insinue peu à peu dans le texte dérange, met mal à l'aise et malmène le lecteur.
J' ai eu l' impression de manquer de clefs pour bien comprendre la recherche de l'auteur, peut-être aurais-je eu une impression différente avec une explication de son auteur.
C'est une lecture difficile à oublier, difficile à aimer certainement pas le meilleur de José Carlos Somoza ni celui par lequel je vous conseillerai de découvrir son travail.
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