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sur 364 notes
Aux allures et à l'ambiance d'un thriller, Rouille de Floriane Soulas nous raconte l'histoire d'une jeune prostituée amnésique à la recherche de son identité dont l'intrigue prend comme décor un Paris imaginaire de 1897. Les avancées scientifiques de cette époque, plus particulièrement la mécanique, côtoient dangereusement un nouveau matériau découvert récemment sur la lune. Créant ainsi de nouvelles technologies et de nouveaux hybrides dont notre héroïne Violante va devoir affronter lors de son investigation pour découvrir non seulement qui elle est, mais aussi les raisons de la mort tragique de sa seule amie, Satine.
La lecture du roman s'agrémente d'une petite visite dans un Paris du XIXe siècle revisité en compagnie d'un groupe de malfrats et d'enfants perdus et où l'on plonge essentiellement dans les ruelles sombres et les maisons aux petites moeurs.

On sent que l'auteure maîtrise son sujet. Il n'y a aucune superficialité dans l'écriture et on se laisse prendre sans difficulté dans l'aventure qu'elle nous propose. C'est noir, c'est sale, c'est oppressant mais on adhère très vite à cette atmosphère des backgrounds qui trouve peu à peu son charme à travers les personnages qui y vivent.
Certains sujets abordés sont lourds, sensibles, cependant ils ne vont jamais bien loin afin de ne pas heurter le lectorat. La censure est bien menée mais ce manque d'approfondissement pourra peut-être paraître négatif pour ceux qui n'apprécient pas le fait de ne pas aller au fond des choses. Il ne faut toutefois pas oublier que nous sommes dans un steampunk que les éditions ont décidé de classer dans la littérature Young Adult.
Ce qui est aussi agréable dans ce roman, du moins de mon point de vue, est l'absence d'un manichéisme qui n'est pas pour déplaire. Que ce soit pour l'univers des bas-quartiers ou les personnages, l'auteure nuance plutôt pas mal les préjugés qu'on peut avoir sur eux.
A côté nous avons un panel de personnages divers et variés dont une petite mention spéciale pour trois d'entre eux. En premier, l'héroïne qui s'avère relativement attachante. Elle ne rentre jamais dans le mélodramatique mais n'est pas non plus dépourvu d'une certaine fragilité. En deuxième, nous avons l'agréable Jules qui vacille entre la figure du jeune homme charismatique et la douceur d'un enfant. Et pour terminer, celui aux petits airs de Quasimodo, l'homme de l'ombre. J'ai réellement apprécié parcourir le récit en leur compagnie qui offrait ainsi divers points de vue durant l'enquête et allégeant ainsi un regard qui aurait pu paraître redondant.

Le tout est agrémenté d'une plume sans lourdeur, avec une écriture visuelle et un vocabulaire riche. le récit se lit donc assez vite sans pour autant nous tenir inutilement en haleine. L'ambiance sombre est rapidement occultée par le mystère qui plane sur la ville et bien qu'on ne puisse pas avoir vraiment des réponses à toutes les questions que le lecteur peut se poser, on n'en ressort pas non plus frustré. Au contraire, cela apporte un certain charme qui représente plutôt bien l'esprit du roman.
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Après avoir découvert ce nouveau genre littéraire (nouveau pour moi j'entends), je me suis laissée tenter par ce premier one-shot de Floriane Soulas, après l'avoir vu passer en story Instagram sur le compte de la très sympathique @lemon_june_ , et également un peu partout. L'univers totalement inconnu m'a poussée à acheter ce roman quasiment dès sa sortie. J'ai choisi de l'inclure dans ma courte PAL de Juillet, car il me faisait de l'oeil depuis sa réception, et j'avais le sentiment que j'allais adorer cette lecture, et je n'ai pas été déçue.

L'histoire commence avec Violante, surnommée Duchesse ; amnésique sans âge travaillant dans un bordel et jalousée par toutes les autres filles. D'entrée de jeu, on la découvre après une passe avec un client et on est directement plongé dans l'univers sordide de la jeune femme. Agissant plus comme un « robot » et par habitude, elle s'est même créée le personnage de Duchesse pour essayer de se déconnecter de la réalité, de dissocier la jeune femme qu'elle doit être et celle qu'elle recherche désespérément à être. Les descriptions sont riches et nombreuses, et on a aucun mal à s'imaginer parmi les personnages, pouvant presque sentir l'atmosphère glauque et sale des bas-fonds de Paris.

Tout au début, j'avais le sentiment que l'intrigue allait principalement se concentrer sur Violante et sa recherche de bribes du passé. Mais très rapidement, la Rouille fait son entrée et vient bousculer toute notre enquête : je me suis sentie aussi frustrée que notre héroïne qui du coup se lance à corps perdu dans la recherche du meurtrier de son amie Satine. Notre histoire va prendre une tournure différente de la petite enquête tranquille qu'on s'imaginait mener avec ce petit brin de femme.

Les personnages côtoyant le bordel, Léon le proxénète, suivi par ses bras droits, la mère maquerelle ainsi que les autres filles y travaillant, ont été très bien construits selon moi. Des personnages peu recommandables, certes, mais tellement criants de vérité. Mention particulière à Léon le proxénète, qui s'avère posséder un coeur et ressentir des émotions après tout...
Les personnages les plus complexes selon moi sont le Compte de Vaulnay et un autre personnage que je ne prendrais pas le soin de détailler ici sous peine de le spoiler. Des personnages très durs et torturés, que vous prendrez autant plaisir à découvrir qu'à haïr (ou aimer d'ailleurs).

Ce qui m'a le plus bluffée, c'est tout l'univers qui découle du genre Steampunk. Je découvre la capitale sous un autre jour, avec des repères familiers (la Tour Eiffel ou encore le nom des places célèbres, de rues...) et d'autres totalement imaginaires (la Lune a été colonisée, des animaux mécaniques existent, une substance est utilisée pour fabriquer des prothèses pour les humains et plein d'autres choses...).

La ville, décrite ici à la fin du XIXème siècle, affublée d'un dôme en son centre, est entourée par les quartiers pauvres et la Ferraille (les enfants m'ont d'ailleurs fait penser aux enfants perdus de Peter Pan). L'ambiance générale du roman est assez sombre (tueur rodant et massacrant femmes et enfants), mais je me suis sentie happée, presque envoûtée par cette cité loin de mon époque, mais avec des signes évidents de modernité. J'étais vraiment dans l'histoire, marchant aux côtés des personnages principaux. Si bien que j'ai lu le livre en deux sessions, ne pouvant me détacher de l'histoire. Concernant le déroulement de l'intrigue, après avoir été un peu déstabilisée au départ, j'ai tellement aimé découvrir des indices au fil des aventures vécues par les personnages ! Les scènes sont décrites avec tellement de détails, et bien que sur un principe un peu complexe (la fabrication de la drogue etc...) on comprend très bien ce que nous explique l'auteure. L'univers glauque et moderne à la fois, les descriptions d'objets plus merveilleux les uns que les autres : tout dans ce roman m'a donné envie d'y vivre : je découvre également que c'est une époque que j'apprécie (car normalement mon dada ce sont les années folles).

Ce roman nous fait bien fonctionner les méninges. Il y est question de recherche de soi, de quête d'identité, mais la vraie question posée est : ais-je besoin de savoir d'où je viens pour savoir où je vais ? En gros, est-ce que le fait de ne pas savoir qui elle est vraiment va perturber notre héroïne pour son futur, ou est-ce qu'au contraire, elle va se servir de son amnésie pour prendre une sorte de nouveau départ ? Il est également mis en évidence que lorsqu'une « crise » éclate, ou qu'un événement grave se produit, bien souvent ce sont les enfants et les femmes qui sont les premiers à en faire les frais (et je vous donne dans le mille : oui, des gens de la classe populaire, voire pauvres).

Il y a eu quelques petits moments que j'ai cependant moins appréciés. le passage ou Violante prend une dose de drogue et a des « flashs » de son passé. Certes, la drogue utilisée est censée provoquer cet effet, mais j'ai trouvé que ça arrivait un peu trop tôt dans le livre et surtout : un peu trop riche en souvenirs (trop d'infos d'un coup pour moi). J'aurai aimé voir notre héroïne « galérer » un peu plus pour aller sur les traces de son passé...Cependant les infos récoltées font leur bout de chemin dans notre tête, car on entame une vraie réflexion sur ce qui a pu arriver à notre héroïne : je pense donc que c'était en fait très pertinent, elles sont comme des miettes de pain laissées au lecteur pour qu'il trouve le chemin tout seul.

Quelques révélations avaient d'ailleurs germé en tant que probabilités dans ma tête. Heureusement, le final, on ne le voit pas venir totalement (même si on est tout de même bien mis sur la piste). J'ai trouvé la toute fin du roman un peu rapide et j'ai ressenti une légère frustration, mais je comprends le choix de l'auteure !

Floriane Soulas m'a fait découvrir le monde merveilleux du SteamPunk, et je renouvellerai l'expérience de lire ce genre avec plaisir (je vais d'ailleurs de ce pas réfléchir à la question).
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Dès les premières pages, Floriane Soulas donne le ton, elle ne fait pas dans la dentelle et c'est totalement assumé, l'histoire s'annonce sombre et dure, violente mais palpitante. Nous effectuons très rapidement la connaissance de Violante, une jeune prostituée dont nous allons suivre les nombreuses frasques. Son nom nous en dit déjà long sur son comportement, elle est intrépide et ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Il s'agit d'une femme déterminée et animée par un tempérament de feu.


Rouille c'est un univers dans lequel la violence et la beauté cohabitent, un monde malsain et très dur qui n'épargne personne. Loin de nous décrire une intrigue sur la haute société, Floriane Soulas nous immisce progressivement dans les bas-fonds, ces endroits que l'on juge sales et répugnants, ces quartiers qui font plus que côtoyer la misère : ils sont la misère. Drogue, prostitution et gang font partie du lot quotidien d'une partie de la population. le mélange est détonant, le cocktail est explosif mais surtout, cela fonctionne. Entre maison close et guerre de clan, nous sommes loin d'un roman rose et léger.


Violante est donc une jeune prostituée, mais ce n'est pas son unique particularité. Elle est amnésique. Alors oui, on peut penser que l'amnésie est un choix facile quand on veut rendre son personnage mystérieux, quand on souhaite créer une intrigue qui s'intéresse au passé et aux souvenirs, mais, mais, mais, l'amnésie peut aussi venir nourrir une histoire sans en être au coeur. Violante -Duchesse – se cherche donc, véritable caméléon, elle s'adapte à tous les milieux et trace sa route sans demander son reste. Toutefois, son passé la hante, elle aimerait connaître ses origines, en apprendre plus sur elle, sur sa famille… On sent qu'il s'agit d'un personnage dont la carapace de fer s'est forgé au fil des années, d'une personnalité que l'amnésie a rendue plus méfiante mais surtout curieuse.

La vie de Violante est loin d'être réglée comme du papier à musique, c'est la quête de savoir, de vérité, qui anime le début de l'histoire. Nous la découvrons dans son environnement, entourée d'hommes et de femmes, de clients et d'autres prostituées. Ne vous méprenez pas, l'auteur ne tombe pas dans la facilité d'écrire et de décrire des scènes de sexe. Il n'y en a pas et c'est très bien ainsi, il est important de le souligner. On parle de prostitution et de plaisir sans jamais imposer aux lecteurs un contenu tendancieux ou pornographique.


Les personnages évoluent dans un univers steampunk passionnant et révoltant. L'immersion est totale est rapide, on sent le poids de l'industrie, la volonté de donner une identité à cet univers, de le différencier des autres. C'est passionnant car Violante incarne parfaitement cet univers, elle en devient presque l'égérie. C'est aussi révoltant car nous assistons, totalement impuissants, aux multiples inégalités qui régissent la société. Alors que certains semblent sur le point de mourir de faim, la Haute se pavane et méprise tout le monde. On offre au peuple de quoi se sustenter afin de mieux l'asservir, c'est totalement ignoble mais c'est une triste réalité.


C'est ainsi que le titre du livre va prendre toute son importante. La Rouille entre en jeu. Qu'est-ce que la Rouille ? Que vous évoque ce nom si ce n'est une couleur d'un orange douteux ? La Rouille va progressivement se frayer une place au coeur de ce récit et ainsi révéler tout son potentiel. Addictif, dévastateur, nécessaire… Les effets sont multiples et pas toujours ce que l'on espérait. Certains vont l'apprendre à leurs dépens, d'autres vont s'en réjouir du haut de la tour de cristal.


de nombreuses intrigues et sous intrigues se mêlent, complexifiant et densifiant l'histoire. C'en devient intense, passionnant, violent mais surtout percutant. La plume de Floriane Soulas est fluide et rythmée, le livre est bien écrit mais je déplore toutefois la redondance d'une expression en particulier « le coeur au bord des lèvres » qui m'a légèrement agacé au cours de la lecture, ce n'est cependant qu'un détail. La puissance de l'intrigue ne cesse de se révéler au fil des chapitres, c'est aussi terrifiant qu'excitant à mesure que l'on prend conscience des enjeux du livre.


Quelque chose se trame dans les bas-fonds, une ombre semble glisser sur la population et faire régner la terreur… Nul n'est épargné, la violence et le doute sont partout, personne n'est à l'abri. À travers la brume qui enveloppe Violante et les autres personnages, l'auteur pointe du doigt des notions importantes telles que la confiance et l'amitié. Ce livre nous fait réfléchir sur la valeur de l'amitié et le besoin de se connaître soi-même afin d'accorder ou non sa confiance aux autres. Il s'agit d'une véritable quête de soi et de ses origines qui passent par les relations que les personnages entretiennent entre eux, par les liens ténus qui les unissent. À cet égard, je trouve que les personnages sont, dans l'ensemble, fouillés et témoignent d'une certaine sensibilité. Ensemble, ils forment une immense famille, atypique certes, mais soudée.


On se rend compte, au fil de la lecture, que ce livre comporte des enjeux aussi bien politiques que sociétaux. Il est en effet question de manipulation de la population, d'expériences scientifiques et de jeu du chat et de la souris. C'est à celui qui cachera le mieux son jeu et croyez-moi, les apparences sont souvent trompeuses. Je tiens toutefois à prévenir les âmes sensibles que certaines scènes peuvent choquer, que la violence de quelques passages peut freiner dans la lecture. Cela n'a pas été mon cas car j'ai tendance à aimer tout ce qui est sombre, mais sachez que quelques scènes sont vraiment très dures et éprouvantes.


Les pages ont défilé à toute vitesse durant ma lecture, j'ai vraiment passé un très bon moment avec ce livre. le seul bémol que je pourrais soulever concerne la fin du livre que je trouve un peu trop ouverte, j'aurais aimé un épilogue afin de satisfaire un peu plus ma curiosité de lectrice. C'est un choix de la part de l'auteur que je préfère, mais je reste un peu sur ma faim tout de même. Ce n'est cependant qu'un détail au regard de la qualité générale du livre.


En définitive, Rouille fut pour moi une superbe découverte, je ne regrette absolument pas cette lecture. J'ai découvert une nouvelle et très belle plume, fluide et rythmée qui permet une immersion totale au coeur d'un univers steampunk. C'est aussi excitant que terrifiant, la violence et la beauté cohabitent avec brio et nous délivrent une intrigue originale et bien menée. J'ai beaucoup apprécié le personnage de Violante que j'ai trouvé très fouillé mais surtout atypique, une jeune femme incroyable que la vie n'a pas épargnée. Je ressors conquise de cette visite des bas-fonds Parisiens du XIX, de cette ambiance oppressante et de la misère environnante. Un roman steampunk que je recommande aux amateurs du genre.

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Un premier roman prometteur, mais avec quelques défauts.



Vivement recommandé par une certaine E.F., j'avoue que je ne suis pas déçu par ma lecture malgré quelques petits points négatifs.



Je crois que la première chose que j'ai appréciée dans ce roman, c'est son héroïne atypique tout en nuance et mise en scène avec une certaine subtilité. Violante est une prostituée de luxe dans un bordel non moins luxueux. Et la vie n'y est pas rose. Je trouve que c'est une très bonne chose que l'autrice a pris la peine de ne pas faire de cet univers un monde « merveilleux » de la sexualité libérée. En effet, si l'héroïne vit dans cet enfer, c'est parce que dehors, c'est pire. de plus, son amnésie et son manque de moyen la privent de toutes tentatives d'aller vers une existence plus convenable. D'autant plus que la recherche de son passé lui pose bien des problèmes. Violante (ou Duchesse) cherche aussi à être active dans sa vie et pas juste une passive à l'image de son métier.

Le roman se passe dans les bas-fonds, malgré quelques incursions dans les hautes sphères. Presque tous les personnages sont donc issus de ce milieu. Ils n'ont rien d'enfant de choeur, à l'image du proxénète de Violante. Les prendre pour personnages « principaux » est une belle audace, d'autant plus que l'autrice ne cherche pas à en faire des gens « bien ». Si Léon prend « soin » de notre héroïne, c'est surtout pour protéger sa marchandise.

Un petit bémol concernant les personnages. En effet, Violante est à la limite du complexe de la schtroumpfette. Certes, il y a d'autres personnages féminins, mais ils restèrent très secondaires et ne prennent pas vraiment de part active au roman. J'avoue que j'ai été un peu déception sur ce point-là. Peu faire mieux même si c'est déjà plus que certains livres.



Pour ce qui est de l'histoire, je l'ai trouvé un peu classique sur certains points. Par ailleurs, j'ai trouvé que la quête des origines de Violante et les meurtres à élucider s'entremêlent trop facilement. Il y a parfois certaines longueurs surtout au début du récit, ce qui rend la lecture un peu pénible. L'autrice axe peut-être parfois un peu trop sa narration sur la description de l'univers afin que nous puissions bien le cerner.

Il y a un peu de romance dans le récit. Or qui dit romance dit « Xian ronchon ». Il est vrai que je n'y échapperais pas toujours. Cette partie du récit m'a un peu ennuyé, car je la trouve superflue. Les personnages, dont Violante, n'ont pas besoin de ça pour montrer leur humanité ou bien progresser. Ceci dit, je trouve aussi qu'il est important de montrer que Violante puisse avoir une VRAIE vie sentimentale en dehors de son « métier ». Ce détail permet aussi de la sortir du statut d'objet de désir manipulable. C'est aussi valorisant pour le jeune homme en question qui peut voir une prostituée autrement que comme un vagin utilisable. Il y a une personnalité derrière le corps.



Pour ce qui est de cet univers steampunk, j'ai trouvé que le côté machine n'a peut-être pas assez été exploité. J'ai le sentiment que certaines choses allaient pouvoir aller plus loin.

Cependant, l'univers des bas-fonds avec ces différents domaines donne une belle noirceur à l'ensemble du récit. J'ai trouvé qu'il y a d'ailleurs un joli jeu entre les sommets et les sous-sols où va évolué Violante tout le long du récit.





J'ai l'impression d'être dur avec ce premier roman. Pourtant, j'ai apprécié ma lecture. Mais je pense quand même que le récit aurait peut-être pu être plus poussé et peut-être approfondir certaines choses.



Quoi qu'il en soit, j'ai passé un bon moment de lecture avec une héroïne fort sympathique qui cherche son passé afin de prendre son futur en main. Et cela pas uniquement pour les beaux yeux d'un bel homme, pour elle !



À découvrir.
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Ce livre, je crois bien que c'était l'une de mes plus grosses attentes. Ceux qui me connaissent plus ou moins bien savent que j'adore lire des romans traitant de cette époque, avec une pointe de fantastique dedans. Bon, soyons clairs : du steampunk, quoi ! Alors, je ne pouvais pas passer à côté, c'est sûr ! Et j'ai adoré cette lecture !

Nous sommes à Paris, en 1897. Alors que de nouveaux matériaux découverts sur la Lune ont permis des avancées scientifiques extraordinaires, tout le monde ne peut en profiter. C'est dans ce petit peuple qu'a échoué Violante, une prostituée sans mémoire. Alors qu'elle fait tout pour retrouver sa mémoire, sa meilleure amie disparaît brutalement. Alors, Violante décide de prendre part aux investigations, à ses risques et périls...

On pourrait penser que le résumé en dit énormément sur ce roman, mais il n'en est rien, une fois qu'on l'a lu. Car si au premier abord, on a l'impression que tout est quasi raconté, rassurez-vous, plusieurs surprises et rebondissements sont à prévoir ! Je ne dirai pas non plus que l'on plonge immédiatement dans cet univers imaginé par l'auteure, néanmoins, on arrive à déceler qu'il est construit, fiable et connu sur le bout des doigts.

Et je peux vous dire que c'est un point non négligeable lorsqu'on lit un roman : comprendre dès les premières pages que l'auteure connaît son sujet et sait exactement où elle veut nous envoyer. Et puis, il faut dire qu'on se prend vite d'affection pour Violante. Elle a perdu la mémoire, elle se retrouve dans un bouge pour survivre et est obligée d'offrir son corps et ses services plusieurs fois par jour. Autant dire que ce n'est pas le job rêvé ! Et pourtant, elle ne se plaint pas, fait tout ce qu'on lui demande. Jusqu'au moment où sa meilleure amie disparaît...

Et c'est aussi là que l'on voit l'évolution de Violante. D'une jeune femme qui fait tout ce qu'on lui demande sans rechigner, elle devient une femme déterminée à découvrir ce qui se passe dans les mauvais quartiers de Paris. Son caractère fort sera un point d'orgue dans son enquête. Sans lui, il est certain qu'elle aurait sombré ou abandonné depuis longtemps.

Et pourtant, malgré toutes les horreurs qui lui arrivent en pleine figure et les vérités qui éclatent, elle garde la tête froide et son tempérament déterminé. Mais sachez également que quelques scènes peuvent heurter les plus sensibles. J'ai eu plusieurs fois l'estomac retourné et tiré la grimace. L'auteure va au bout des choses et c'est bien ce que j'ai apprécié ! Elle ne reste pas en surface et donne un récit plutôt réaliste.​

​En résumé, voilà un roman que j'ai aidée découvrir. Accompagné d'une telle couverture, il était difficile de passer à côté. Violante est une personnage avec plein de qualités, mais aussi de défauts, comme tout être humain. Elle est pleine de subtilité et de surprises. Quant à l'univers, il est étoffé, complet et on sent que l'auteure connaît son sujet ! Je suis juste triste que ce soit un tome unique, car j'aurai adoré retrouver les personnages dans d'autres aventures !
Lien : http://lire-une-passion.weeb..
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Voilà un roman qui me faisait de l'oeil depuis sa sortie ! D'une part parce que l'univers steampunk est l'un de mes pêchés mignons, d'autre part parce que j'en avais entendu beaucoup de bien. Alors, ça donne quoi ?

J'ai beaucoup apprécié ce Paris revisité à la sauce steampunk. L'intrigue de Rouille a lieu dans les bas quartiers de la capitale, là où la misère règne. Nous allons donc suivre la vie de prostituées, petits malfrats et d'une bande de Gavroche… Cette atmosphère contraste avec celle des quartiers les plus riches, protégés par un dôme surplombant la ville. Là-bas, la vie ne semble n'être que bals, amusements et petits arrangements entre hommes de pouvoir… C'est par les yeux de Violante, notre héroïne, que nous allons découvrir les différences entre ces deux milieux. le roman coche parfaitement les cases du genre steampunk, avec à la clef des machines volantes, des automates et autres merveilles mécaniques. J'ai adoré les premières scènes dans la maison close où travaille Violante, qui m'ont fait pensé au film l'Apollonide (que je vous conseille vraiment).

Violante est une héroïne assez banale avec une histoire (amnésie) et des objectifs (retrouver la mémoire, ainsi que le meurtrier de sa meilleure amie) assez classiques. Elle ne m'a pas vraiment transcendée, sans pour autant me taper sur les nerfs. Disons qu'elle joue son rôle de protagoniste pour nous faire découvrir ce monde sombre et mécanique. Je tiens cependant à souligner sa construction très réussie dans ses émotions et ses réactions face aux drames qui la bouleversent : on voit que le personnage a été très travaillé par l'auteure ! Si au début j'adorais découvrir le quotidien de Violante, j'ai finis par préférer les passages avec Léon et Jules, malfrats travaillant pour le réseaux de prostitution des bas-quartiers parisiens. Ils mènent également leur enquête de leur côté, et je préférais leurs péripéties à celles de Violante qui tournaient un peu en rond entre moments de doutes, conflits avec les autres filles et rendez-vous avec un client. Mon personnage préféré est Léon, car j'ai adoré son côté en demi-teinte. Certains lui ont reprochés d'être « trop gentil » pour un proxénète, mais c'est justement ce côté paternel contrastant avec son caractère un peu bourru qui m'a séduite. Mais dans l'ensemble, les personnages restent assez classiques et remplissent parfaitement leur rôle comme on les attend, sans grande surprise.

J'aime beaucoup les intrigues policières, et c'est exactement ce que nous avons là, avec les méfaits d'un Jack l'Éventreur parisien s'attaquant aux prostituées et aux petits orphelins. Certains chapitres de son point de vue nous plongent dans ses virées mortelles, intriguant le lecteur sur ce mystérieux personnage. Même si certains points du mystère sont faciles à deviner pour le lecteur, l'enquête est plaisante à suivre. Et puis, il n'y a rien de mieux pour inciter à continuer la lecture.

Car mon plus gros problème avec Rouille, c'est ses longueurs. L'auteur a une très jolie plume, cependant elle s'attarde trop sur les descriptions, et des phrases trop longues se glissent dans certaines actions. L'intrigue prend du temps à se mettre en place, puis les événements à se succéder. Je pense que certaines détails étaient superflus et pèsent sur le rythme du récit. Je devais faire certaines pauses dans ma lecture, car j'avais l'impression de ne pas avancer. Il n'y a que les derniers chapitres que j'ai pu lire d'une traite, car les révélations finales arrivaient enfin, et j'allais pouvoir obtenir la résolution de toute cette intrigue !

Malgré une intrigue un peu longue, j'ai adoré l'univers construit par l'auteure que je trouve prometteuse. C'est donc avec intérêt que je suivrais ses prochaines parutions :)
Lien : https://moonlightsymphonyblo..
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La couverture de Rouille m'a fait de l'oeil… immédiatement! J'ai été séduite par son aspect feutré, doux et terriblement énigmatique. Il n'a pas traîné longtemps dans ma PAL! Sitôt acheté, sitôt dévoré.

le roman retrace l'histoire de Violante, une jeune prostituée, amnésique, en quête d'elle-même. Mais son monde déjà fragilisé par l'amnésie se trouve de nouveau amoindri par la disparition de sa seule amie : Satine, dans d'effroyables conditions. N'y tenant plus, Violante décide d'enquêter pour percer à jour le meurtrier et pour découvrir son passé par la même occasion.

Il faut tout d'abord dire que les personnages dans ce roman ne sont pas épargnés, et la violence est bien présente. Violante, de par sa profession, est plus souvent qu'à son tour malmenée, mais ses amis aussi! Disparitions, mutilations, expériences douteuses d'un savant fou… tout cela se croise et s'entrecroise au fil des pages en une toile d'araignée qui pourrait bien être fatale à l'héroïne, et qui ne cesse de nous intriguer. Bon, je dois reconnaître que certaines scènes avec des animaux pour victime m'ont fait frémir et ce sera là mon bémol sur le roman…

En dehors de ça, l'ensemble des personnages est très savoureux. Violante est touchante pour son courage, sa détermination et son indéfectible envie de comprendre, qui risque plus d'une fois de la mener à sa perte! Léon, aussi étonnant que cela puisse paraître vu ses activités, nous surprend et nous touche car sous la dure carapace du souteneur se trouve un homme protecteur et intrépide. Feu, le gamin de la Ferraille est un Gavroche touchant, comme ses enfants perdus. Enfin, l'auteure a su recréer l'univers oppressant d'une maison close, les rivalités et les luttes intestines pour mieux les dépasser et en faire un élément moteur dans son récit. Les personnages ne sont pas là par hasard, et souvent, un personnage entraperçu a une réelle importance dramatique un peu plus tard.

de plus, j'ai beaucoup aimé l'univers steampunk et futuriste : le dôme qui sépare les nantis des pauvres, les dirigeables, les machines à vapeur, les fleurs de métal… le monde dans lequel évoluent les personnages oscille entre poésie et cruauté, en un savant dosage, tout à fait à même de nous dépayser, de nous faire sursauter et de nous emporter page après page.

En effet, nous sommes tenus en haleine, et jusqu'au bout nous attendons des révélations, sur l'identité réelle de Violante bien sûr, mais aussi sur cette silhouette menaçante et inquiétante qui rôde. Finalement, ce roman bascule vers le thriller, pour notre plus grand plaisir! L'enquête est alors dense, compacte, tissée de révélations et de renversements de situation.

Ainsi, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman qui se lit d'une traite et qui nous emporte dans un tourbillon de machines, de rouages et de machinations. Il est terriblement efficace!
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Un roman steampunk que j'ai trouvé époustouflant avec son univers, ses codes, sa pègre et ses personnages hauts en couleurs. Un très bon moment de lecture qui me confirme que Floriane Soulas est un auteur qui n'a pas fini de nous envoûter avec son imagination foisonnante et sa plume savoureuse (je l'avais découverte avec "les noces de la renarde", très bon aussi, mais pas autant que "Rouille" à mon sens).
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Rouille est un roman Steampunk de Floriane Soulas, dans lequel elle met en scène Violante, une jeune femme amnésique forcée de se prostituer pour survivre dans un Paris où la violence et la pègre règnent en maîtres.
Les classes dominées et leurs corps sont instrumentalisés, vus comme des marchandises. Les disparitions de prostituées et l'apparition d'une nouvelle drogue dangereuse, la rouille, poussent Violante à enquêter, ce qui lui fait découvrir les bas-fonds sordides, violents et tragiques d'un univers qui l'était déjà pour elle.
Si vous souhaitez découvrir la plume de l'autrice et que vous aimez le Steampunk, je vous recommande ce roman !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Une plongée dans un Paris steampunk.
L'intrigue fonctionne comme un polar et j'en ai été très agréablement surpris.
Malgré un tempo moins haletant au début, la conclusion est tonitruante. Dommage qu'on se s'attache pas plus la myriade de héros qui peuple le roman.

Sympa mais sans +.
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