Eight billion genies de
Charles Soule et
Ryan Browne part d'une idée folle au fort potentiel de dérapage incontrôlé.
Surtout que, soyons honnête, je ne suis pas spécialement un grand fan de
Charles Soule.
Même si, avec le recul, je le connais essentiellement pour son travail chez Marvel.
Et on sait que les restrictions du mainstream ne conviennent pas à tous les auteurs.
Une chose est sûre, on entre rapidement dans
Eight billion genies.
On a tout juste le temps de faire connaissance avec les personnages que les voilà responsables d'un pouvoir immense.
Car, en effet, doter 8 milliards d'humain.es d'un génie personnel n'est pas des plus raisonnable et on peut se demander quel objectif se cache derrière tout cela.
Surtout que le carnage ne se fait pas attendre... À peine 8 secondes ! Ce qui est, au fond, assez symptomatique d'une espèce attirée par l'autodestruction.
Charles Soule et
Ryan Browne s'amusent comme des gosses avec ce concept.
Tout d'abord graphiquement, le dessinateur a su trouver une forme adéquate à leurs génies.
Dans ses bonus, l'album revient sur la conception de ces petites créatures, passant d'une forme classique à celle du comics, symbole d'une personnalité unique.
Omniprésents, ils sont le nerf central de l'intrigue.
Ainsi, leur caractère et l'attachement qu'ils peuvent avoir ( ou non ) pour leur porteur en dit beaucoup sur leur rôle.
Ils sont acteurs mais semblent ignorer qu'ils détiennent les clés de cette folie.
Pour éviter un bazar sans nom et sûrement certaines contradictions,
Charles Soule démontre que tout n'est pas possible, que certains voeux peuvent être annulés et que des concepts trop forts comme devenir maître du monde sont interdits, même si rien n'empêche de le prononcer, donnant des scènes de déception pleine d'ironie.
En mettant au point ces lois, énoncées par les génies, il crée un univers, certes "bordélique" mais cohérent.
Derrière tout cela, il y a un architecte :
Ryan Browne.
À priori, le style de l'auteur reste classique et son encrage massif alourdit par moment sa mise en page.
Malgré ces légères critiques, on ne peut qu'être épaté par l'inventivité d'un dessinateur qui passe d'un univers à un autre avec une aisance folle.
Robots géants, dinosaures, tracteur fou,
Ryan Browne s'amuse comme un fou pour mettre en scène cette espèce de dégénérescence cartoonesque.
Ainsi, le récit jonglera entre des éléments loufoques, post apocalyptiques, futuristes et même super-héroïques, tout en gardant une cohésion d'ensemble.
Merci à Babelio pour cette belle découverte
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