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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le postulat de ce comics est assez intéressant puisqu'il part sur le concept suivant : que se passerait-il, si d'un coup, 8 milliards d'êtres humains qui peuplent la Terre avaient la possibilité d'émettre un seul voeu ? Est-ce que se serait une bonne chose pour la planète ? On va très vite avoir la réponse !

A-t-on affaire à une BD un peu loufoque ? N'empêche qu'Amazon Studio a acquis les droits pour transposer le synopsis de cette BD sur sa plateforme en ligne afin de lancer une nouvelle franchise.

Chaque individu a droit à son génie, et chaque génie exauce un souhait unique. On ne peut s'empêcher de se mettre à la place d'un de ses habitants de la Terre pour voir ce qu'on aurait fait à leur place. Faire revenir un proche disparu ou un célèbre artiste, faire tomber amoureux, acquérir de la puissance et de l'argent, vaincre le cancer et vivre éternellement ? C'est vrai que ce comics nous interroge réellement sur nos désirs les plus profonds pour trouver le bonheur.

Evidemment, la solution la plus intelligente est tenue par un tenancier de bar qui va protéger les lieux et ses occupants de ces voeux qui peuvent s'avérer assez destructeur dans leur individualisme. Cela devient le dernier refuge à une folie toute collective. Cependant, au cours de la lecture, on s'apercevra qu'il existe d'autres oasis mais ce n'est pas pour autant des havres de paix.

Il est vrai que l'intrigue est si prenante qu'on va vite être happé dans une lecture assez conséquente qui regroupe les différents récits du destin des uns et des autres. J'ai rarement vu depuis bien longtemps un comics aussi ambitieux, aussi profond sous des allures pourtant légères.

Je relève quelques incohérences au niveau du récit. Les « rémanents » sont censés disparaître dès que la personne qui les a appelé à revenir en vie lors d'un voeu meurt. Or, Ernest Hemingway et Dorothy Parker ont été appelé en même temps par la même personne mais ils vont disparaître non de façon commune et simultanée mais différenciée dans le temps ce qui n'est pas très logique. de même, on verra un chanteur mort ressuscité alors que l'appelant est tout de suite décédé d'une crise cardiaque en le voyant.

Mais bon, ceci dit, on ne peut que souligner un scénario fort intéressant qui déploie tout son potentiel. A noter également que la dernière production Disney intitulée « Wish » sur un même thème de voeux collectifs n'a pas eu le succès escompté. Ce comics parvient à nous entraîner grâce à une certaine originalité et mise en scène en suivant plusieurs parcours de vie.

Un mot quand même sur le dessin pour dire que certaines illustrations sont vraiment superbes pour décrire un monde apocalyptique et déchanté. Une bonne colorisation sans excès vient compléter l'ensemble pour rendre la lecture assez agréable.

Je tiens à remercier Babélio ainsi que Panini Comics de m'avoir permis de découvrir cette BD pas comme les autres. Quand je n'aime pas, je le dis haut et fort (voir mes deux derniers avis). Mais quand j'aime, c'est également le cas et c'est sincère. Mon objectif n'est pas de faire plaisir mais de faire découvrir quand cela en vaut la peine. Nul doute que ce titre représente une véritable petite révolution dans le comics.
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Vous connaissez sans doute le coup de la lampe magique, où en sort un génie quand on la frotte et grâce à qui l'on voit nos trois voeux s'exaucer (si non, allez voir d'urgence Aladdin !). Ici, c'est un peu le principe, à la différence qu'il n'y a pas de lampe, qu'on n'a le droit qu'à un seul voeu, et surtout qu'il y a un génie pour chaque personne présente sur la planète. Huit milliards d'habitants, c'est donc huit milliards de génies et huit milliards de voeux à exaucer.

Quel voeu feriez-vous si l'occasion s'en présentait ? Seriez-vous de ceux qui réagissent immédiatement ou de ceux qui prennent le temps d'y réfléchir ? Feriez-vous un voeu pour votre seule pomme, votre famille ou pour le monde entier ? Devenir riche, célèbre et/ou puissant ? Faire revenir un être cher d'entre les morts ? Avoir de super-pouvoirs ? Éradiquer la maladie, la pollution, la tyrannie ?

Les plus raisonnables y réfléchiront à deux fois avant de formuler leur souhait. D'autres, en revanche, n'iront pas par quatre chemins. Huit milliards de voeux à contenter peuvent vite entraîner le chaos et c'est ce que Soule et Browne ont tenté d'imaginer dans ce comics aussi déroutant qu'il est déluré.

Nous y suivons huit personnages durant huit épisodes : trois membres d'un groupe de musique, un garçon de 12 ans et son père, un couple chinois bientôt parents, et le propriétaire d'un bar. Tous étaient dans le dudit bar lorsque les génies sont apparus. Tour à tour, nous les verrons évoluer dans ce nouveau monde chaotique, survivre et/ou s'adapter à un nouveau mode de vie.

Déjanté, c'est l'un des premiers mots qui me soient venus à l'esprit en refermant ce livre. Mais pas que... parce que profondément réfléchi également, et quelque peu utopique à la fin. le fil de la narration se veut plutôt bien construit et cohérent, bien compartimenté en huit épisodes de plus en plus longs. J'ai pris énormément de plaisir à suivre les différents protagonistes et à assister à la transformation du monde, à voir comment la manière de formuler un voeu évolue également. Au départ, c'est l'instinct, l'envie ou le besoin qui parle, pour voir au final un mode plus stratégique prendre le dessus.

Alors sous ses airs quelque peu déjantés et chaotiques, le scénario est en fait subtilement bien pensé, traité en profondeur. On se doit de prendre le temps de tout bien lire, de tout bien observer, d'autant que les planches sont bien fournies, que ce soit au niveau du texte ou du dessin.

Les dessins, justement, foisonnent de petits détails et de nombreuses références à toutes sortes d'oeuvres déjà existantes. Les traits à la fois fins et virulents, justement colorés, donnent énormément de dynamisme et de vivacité au scénario. On se retrouve dans un monde où le fantastique côtoie de près la réalité, et on y croit à toutes ces incongruités, on les imagine parfaitement, tout comme l'on comprend bien le message que les auteurs ont voulu faire passer, à savoir que le plus grand danger pour l'être humain, c'est lui-même.

Égoïsme, individualisme et avenir de l'humanité, tels sont les sujets principaux, traités de manière fort atypique et ambitieuse, nous offrant par là un roman graphique des plus abouti, captivant et original.

Je ne peux que remercier Nicolas de Babelio, ainsi que les éditions Panini, pour m'avoir permis de découvrir ce comics décapant dans la cadre d'une masse critique privilégiée.
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8 Milliards de génies apparaissent sur Terre pour offrir à chaque être humain d'exaucer un voeu.

Les plus empressés demandent quelque chose tout de suite : l'amour, l'argent, la santé. Les plus malins prennent le temps de réfléchir au fait que, si 8 milliards de voeux sont exaucés, la face de la planète en sera changée.

Littéralement.

Ainsi, le tenancier du bar où se trouvent nos protagonistes souhaite que son bar soit à l'abri des voeux des autres. On a donc une visite d'abord de type "dernière auberge avant la fin du monde". Un décompte accompagne d'ailleurs de récit pour monter la baisse de la population mondiale au fil du récit. Parce que beaucoup de voeux sont mortels.

Cette BD évite d'ailleurs habilement lutte cliché du "attention à ce que tu souhaites". Ici, les génies sont bienveillants. Ils exaucent l'intention derrière le voeu plutôt que sa formulation. Ils tentent de limiter les effets négatifs des souhaits malveillants, et de maximiser les bons côtés des souhaits positifs.

On suit donc une palette très attachante de personnages complexes, au fils des jours, semaines, mois et années suivent les génies. L'illustration est bien éclatée, elle représente parfaitement le délire complet de l'idée de base qui est rapidement poussée dans ses retranchements.

C'est coloré, brillant, riche, ça déborde d'idées et surtout, ça a quelque chose à dire.

(Je reposte maintenant que le livre est sorti en français.)
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D'habitude je publie toujours mes avis sur les livres reçues via une masse critique sur le fil du rasoir niveau délai, pas cette fois. Il me restait encore 9 jours pour rendre cet avis sur ce roman graphique. Pourquoi je vous dis cela ? Parce que cela donne une idée de la curiosité importante qu'a suscité chez moi ce titre quand j'ai lu son résumé. Cela paraissait totalement délirant, totalement barré et j'étais très curieux de voir ce qui allait être proposé en partant de cette idée totalement déjantée : l'apparition soudaine devant chaque humain sur Terre d'un génie promettant d'exaucer le voeu que l'on souhaite.

C'est donc avec plaisir que j'ai reçu ce livre dans ma boîte aux lettres dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Merci beaucoup à Babelio et à Panini France pour l'envoi de ce dernier. Ma curiosité n'a fait que s'accroître quand j'ai vu les très bonnes notes de mes amis babelionautes sur ce titre : Erik_, Andromeda06 et CharlyyPhoenix.

Heureusement d'ailleurs, je crois que des mauvaises notes m'auraient découragé et je serais rentré de bien mauvais gré dans cette lecture juste pour vous pondre mon avis dans les temps. En ce moment je patine un peu avec la lecture à cause d'un début d'année qui s'avère plus compliqué que prévu. Ma concentration est limitée et j'ai dû m'y reprendre à deux reprises pour dépasser les 20 premières pages de ce roman graphique qui en compte un peu de 200. J'ai enfin sauté le pas hier matin sous le coup de 7h en me disant que, quand même, cela avait l'air très chouette.

Finalement incapable de le lire d'une traite, j'ai découpé sa lecture en 3 en le terminant en fin d'après-midi en me disant que c'était décidemment un roman graphique très riche que proposait ici Charles Soule et Ryan Browne. C'est intelligent, bien pensé et construit. Cela fait partie des lectures s'avérant à la fois hautement divertissante mais qui en arrière-fond pousse à la réflexion sur des sujets loin d'être évident.

Dans des rubriques très intéressantes en fin d'ouvrage ou les auteurs reviennent durant quelques pages sur la création de ce roman graphique on peut lire la phrase suivante “La présence des génies nous permet de raconter une histoire intéressante et amusante - comme un enrobage autour des thèmes plus profond que sont le désir, le besoin, l'espoir”. J'ai trouvé cette phrase très parlante, je trouve que le résultat est vraiment très réussi sur ce point.

Si le scénario est indéniablement pour moi le point fort de ce roman graphique, j'ai dans sa globalité également vraiment bien aimé le travail de Ryan Brown sur le dessin et sur la colorisation avec Kevin Knipstein. J'ai néanmoins parfois trouvé le tout un peu inégale avec parfois des planches que j'ai trouvées de toute beauté et d'autres beaucoup moins. Mais je pinaille car dans l'ensemble le tout est resté un plaisir pour les yeux.

Eight Billion Genies est donc une oeuvre que je ne peux que vous encourager à découvrir. C'est pour ma part un livre que je vais conserver et très probablement relire un jour ou l'autre. En attendant je compte bien acheter un exemplaire ou deux pour l'offrir à des proches ou des amies car je suis sûr qu'il peut plaire à un large public et que je ne prends pas trop de risque en offrant un ouvrage comme celui-ci.

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Eight Billion Genies -Un Comics de Charles Soule + Ryan Browne -chz. Panini Comics – 256 pages – 24/01/2024
Merci à Babelio Mass Critique.
Préface très bien écrite, explique tout parfaitement. Cela dit, le début et le résumé ne nous dévoilent pas un peu trop tôt le contenu ? Est-ce inévitable ? (nb non en fait pas du tout !).
A la question combien de temps avant que ça ne devienne le chaos sur Terre : carrément très peu de temps, j'ai bien peur !
Les dessins/couleurs sont saisissants/beaux.
Dès le début, les auteurs nous prennent dans leur toile et on est conquis pas à pas.
Les génies sont bien faits (ils sont inattendus !).
Ah et au fait, noter que la Terre est représentée comme un cube après quelques souhaits. On a beau s'y attendre on est quand même surpris. Après que pas mal de gens aient utilisés leur souhait le Terre se trouve métamorphosée (dinosaures, robots géants, camionnette chargée de trésors, missiles, soucoupe volante, silhouettes gigantesques, châteaux forts, voitures volantes, Dragons…) Quel pied !
Il y a vraiment toutes sortes de souhaits « typiques » selon les Pays.
« Bien, Brian, à la seconde où j'ai compris ce qu'il se passait, j'ai su qu'un paquet de gens allaient utiliser leur souhait pour des trucs vraiment stupides. »
« Vous savez pourquoi ça arrive ? Pourquoi tout le monde en même temps ? Pourquoi maintenant ? »
« Oh oui nous le savons évidement. Mais nous ne le dirons pas. Tu peux faire un voeu, si tu tiens vraiment à le savoir »
« La plupart des crises commencent comme ça. Ce sont les moments les plus durs. le temps du chaos. »
La Terre devient de plus en plus bizarre (In the Shape, too…). La vie est devenue encore plus bizarre que le plus étrange des jeux vidéo qui soit.
La richesse n'a plus aucun importance.
Apocalypse, Super-Héros, super originalité. Il y en a du contenu ! Et nul ennui dans cette Lecture.
Puis vient « le temps des stratèges »
Cela fait très « le dernier bar avant la fin du monde » (même si j'ai pas vu le film ! ).
Dommage que les humains recherchent pas vraiment le Savoir. Ils pourraient mieux agir en conséquence…
Au final cette « magie » est utilisée pour créer un monde nouveau et repartir à 0 parfois aussi…
Ce fut déjanté, inattendu, punk, j'adoooooooore ! Sans temps morts. Se réinvente sans cesse.
« Oh oui. Beaucoup de choses feront mal, mon ami.
Mais il n'y a pas de vie sans douleur. »
Même si l' « 'avant-fin » est bof les dernières pages sont superbes !!;-)
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Le voici, le retour tant attendu de votre mâle alpha ultime, descendant direct de l'éminente lignée de Léonidas, en chair et en os. Et vous vous doutez de la raison de ma venue, j'en suis sûr. Eh bien pour vous répondre non, ce n'est toujours pas parce que vous me manquez (arrêtez avec ça), mais parce que j'ai encore gagné au loto Masse Critique, et cette fois-ci une « privilégiée ». Oui je sais, comme je le disais étant bambin (big up aux 90' keur sur vous), « la classe à Dallas ». Eh ohhhh, pas touche à mon enfance, je ne vous permets pas de la juger.

Désormais heureux propriétaire du titre Eight Billion Genies, paru aux éditions Panini/Hachette (que je remercie d'ailleurs chaleureusement car il s'agit d'une très belle édition), je viens très exactement 14 jours après la St Valentin – les matheux auront vu le collector « 14 + 14 » je le sais - vous partager mon humble avis sur ce comics un peu hors du commun, un peu comme moi quoi (dans le bon sens du terme hein, j'vous voir venir les petit(e)s coquin(e)s du fond de la classe).

Eight Billion Genies c'est un comics au postulat atypique. Malgré son indéniable originalité, je vais être franc, de prime abord le synopsis ne m'a pas spécialement emballé. Mais malgré tout, étant un grand fan de dystopies et univers post-apocalyptiques en tous genres, je me suis dit « Eh bien, pourquoi pas ? ». Un peu comme le jour où je me suis inscrit sur Babelio quoi. Purée, j'étais non seulement jeune et insouciant à l'époque, mais je venais en plus faire un tour ici bien plus que 5 fois par an comme c'est désormais le cas. Una carrière prometteuse et fulgurante stoppée nette en pleine ascension par la paternité. Quel dommage, ou pas. Enfin bref, je vieillis, enfin non, je me bonifie avec le temps, ouais c'est mieux.

Mais reprenons. Ne connaissant pas du tout ni l'auteur (les comics Star Wars très peu pour moi, je préfère rester sur les deux trilogies de G. Lucas j'suis un nostalgique dans l'âme) ni le dessinateur, c'était une découverte totale pour ma part. Et autant vous le dire d'emblée, le détour en valait la peine. L'histoire démarre sur les chapeaux de roues avec joyeux bordel anxiogène : et si tout d'un coup vous aviez un génie rien que pour vous qui vous offrait un unique voeu à réaliser, que choisiriez-vous ? Vous le voyez venir le capharnaüm ? Pas besoin d'un dessin.

Et d'ailleurs, si l'histoire se révèle très intrigante au départ, elle devient (très) vite passionnante et touchante. Drôle de cocktail mais bon Dieu, quel cocktail ! Alors oui, pourquoi est-ce si bien ? Eh bien laissez-moi finir bon sang bande de sauvageons. C'est tout simplement grâce à l'écriture, car oui, c'est là le gros point fort du comics. Charles Soule a non seulement une plume hors norme, tantôt délicate et raffinée, tantôt plus affûtée et acide voire fataliste, elle vous fera passer par toutes les émotions grâce à des personnages tous parfaitement écrits et des moments forts subtilement semés ici et là.

Côté dessins c'est propre, très « dans l'air du temps » comme le vieux con que je suis devenu aime le dire, mais fort agréable à l'oeil pour autant. Si la grande majorité appréciera ces dessins au coup de crayon contemporain, les plus nostalgiques de la belle époque Maleev, Lark, Bagley (et tant d'autres) seront ravis que les planches fourmillent de détails. C'est très simple, Ryan Browne livre un travail chirurgical, net et précis, qui sa marie à merveille avec les coloriages hauts en couleurs.

Bon vous l'avez compris on est d'accord ? J'ai kiffé comme disent les jeunes aujourd'hui. Alors qu'est-ce que je peux vous conseiller à part de foncer sur ce petit bijou de comics ? Alors peut-être pas un conseil, mais plutôt un souhait, histoire de rester dans le mood m'voyez ? Je vous souhaite d'avoir autant de chance que moi aux opérations Masse Critique (j'suis vraiment un crack j'vous l'dis)… et de prendre soin de votre moitié et de vos rejetons. Et si vous n'avez pas encore de moitié et/ou de morveux, eh bien faites-vous une bonne soirée film + tisane + la sucrerie qui vous chantera ce soir.

Bref, kiffez votre vie. Oui je suis d'humeur loveur aujourd'hui. Bises.
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Eight Billion Genies
Charles Soule (Scénario) & Ryan Browne (Dessin)
Panini Comics

Si Charles Soule n'a pas la côte en France, son dernier titre indés fait parler de lui, et en bien.
Et moi, qu'est ce que j'en pense ?

Le pitch est super vendeur, 8 milliards d'humains, 8 milliards de génies, 8 milliards de voeux.
Que se passerait-il si chacun se voyait le droit d'exaucer un voeux ? C'est ce que nous propose ce récit, et comme on pourrait s'y attendre, c'est le gros bordel !

Je ne serais pas vraiment original dans mon avis, comme tout le monde, j'ai vraiment beaucoup aimé !
Mais si tout le monde en dit du bien, c'est peut-être bon signe non ?
Petite réserve sur le dessin, il est sympa mais c'est pas non plus un truc de fifou.
Par contre, niveau scénario, ça marche vraiment bien. Entre voeux irréfléchis de ceux qui veulent un truc tout de suite, les voeux au contraire très réfléchis de ceux qui comprennent que ça va être le bordel et les voeux qui se font attendre parfois très longtemps par ceux qui ne savent pas quoi demander comme seul et unique souhait, le pitch est vraiment bien exploité et j'ai passé un très bon moment de lecture.
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Eight billion genies de Charles Soule et Ryan Browne part d'une idée folle au fort potentiel de dérapage incontrôlé.
Surtout que, soyons honnête, je ne suis pas spécialement un grand fan de Charles Soule.
Même si, avec le recul, je le connais essentiellement pour son travail chez Marvel.
Et on sait que les restrictions du mainstream ne conviennent pas à tous les auteurs.

Une chose est sûre, on entre rapidement dans Eight billion genies.
On a tout juste le temps de faire connaissance avec les personnages que les voilà responsables d'un pouvoir immense.
Car, en effet, doter 8 milliards d'humain.es d'un génie personnel n'est pas des plus raisonnable et on peut se demander quel objectif se cache derrière tout cela.
Surtout que le carnage ne se fait pas attendre... À peine 8 secondes ! Ce qui est, au fond, assez symptomatique d'une espèce attirée par l'autodestruction.

Charles Soule et Ryan Browne s'amusent comme des gosses avec ce concept.
Tout d'abord graphiquement, le dessinateur a su trouver une forme adéquate à leurs génies.
Dans ses bonus, l'album revient sur la conception de ces petites créatures, passant d'une forme classique à celle du comics, symbole d'une personnalité unique.
Omniprésents, ils sont le nerf central de l'intrigue.
Ainsi, leur caractère et l'attachement qu'ils peuvent avoir ( ou non ) pour leur porteur en dit beaucoup sur leur rôle.
Ils sont acteurs mais semblent ignorer qu'ils détiennent les clés de cette folie.

Pour éviter un bazar sans nom et sûrement certaines contradictions, Charles Soule démontre que tout n'est pas possible, que certains voeux peuvent être annulés et que des concepts trop forts comme devenir maître du monde sont interdits, même si rien n'empêche de le prononcer, donnant des scènes de déception pleine d'ironie.
En mettant au point ces lois, énoncées par les génies, il crée un univers, certes "bordélique" mais cohérent.

Derrière tout cela, il y a un architecte : Ryan Browne.
À priori, le style de l'auteur reste classique et son encrage massif alourdit par moment sa mise en page.
Malgré ces légères critiques, on ne peut qu'être épaté par l'inventivité d'un dessinateur qui passe d'un univers à un autre avec une aisance folle.
Robots géants, dinosaures, tracteur fou, Ryan Browne s'amuse comme un fou pour mettre en scène cette espèce de dégénérescence cartoonesque.
Ainsi, le récit jonglera entre des éléments loufoques, post apocalyptiques, futuristes et même super-héroïques, tout en gardant une cohésion d'ensemble.

Merci à Babelio pour cette belle découverte

Chronique complète :
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Eight Billion Genies est une création originale sortie en France chez Panini Comics. D'ailleurs, la maison d'édition Italienne s'occupe généralement de plutôt sortir des prods Marvel, pour qui l'auteur Charles Soule bosse pas mal. Et si le comics est sorti en 2022 aux US sous format de 8 épisodes, on a la chance de le retrouver ici dans un joli one-shot qui en ravira plus d'un et plus d'une.

L'idée de Eight Billion Genies vient du dessinateur Ryan Browne, avant même que le duo ne travaille ensemble. Charles Soule a dit après coup: "Eight Billion Genies (à l'origine Seven Billion Genies, mais des bébés sont nés depuis) était l'une des "histoires impossibles" de Ryan, un livre qui ne pouvait pas être dessiné, une histoire qui ne pouvait pas être racontée parce qu'elle se terminerait à la première page lorsque quelqu'un souhaiterait immédiatement la fin du monde. (...) soit ça marche, soit ça ne marche pas"

Et bien ça a fonctionné, et même plus. Amazon a rapidement acheté les droits d'exploitation et verra arriver un film un de ces jours; avec en bonus une série type spin-off. Bon, j'ai plus "confiance" en Amazon qu'en Netflix pour ce genre de choses, mais nettement moins qu'en HBO. On verra bien ! Et puis si c'est un énième camouflet, pas bien grave, on se rattrape mille fois avec tout ce qu'on trouve en format papier.

Pour parler un peu du contenu, je ne dirai rien de l'histoire. D'ailleurs c'est surtout dans la façon dont celle-ci a été montée que réside toute la force du comics. Soule prend le temps de d'abord poser ses personnages avant de faire partir son scénario impossible ! Impossible mais rudement bien mené. C'est beau, c'est cohérent, c'est prenant, c'est limite convaincant (à en faire peur même) ! Et puis pour ne rien gâcher, on retrouve aussi poésie et émotion.

Je comprends pourquoi les droits se sont vendus aussi vite, il y a un tel potentiel avec ce genre scénario (avec aussi un vrai potentiel à se viander) !

D'ailleurs, rien qu'à la lecture, on aurait pu se croire devant son écran. Quelque chose m'a même fait penser à Cloud Atlas (ça me rappelle qu'il serait bon de lire la Cartographie des Nuages tiens!)

Très gros kiff ce comics donc ! Pas tout à fait un coup de coeur, mais avec une telle puissance divertissante qu'il mérite son 9. Si l'occasion se présente, je n'hésiterai pas à me plonger dans les autres sorties indépendantes de Charlie Soule, du genre Letter 44, mais surtout Curse Words qui a l'air bien barré !
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Dans ce monde, la population humaine vient d'atteindre huit milliards d'individus, et un génie est apparu près de chaque personne pour exaucer un souhait ! C'est dans ce contexte qu'au sein d'un vieux bar du Michigan, son propriétaire formule le souhait qu'aucun voeu ne puisse avoir d'impact sur le bar, protégeant ainsi ceux qui se trouvent à l'intérieur.

Quel destin pour l'humanité si chaque individu peut réaliser ses désirs ? Peut-on considérer que tous les souhaits sont souhaitables ?

Ce pitch a immédiatement captivé notre attention ! Mais est-ce que ce comics va réellement tenir ses promesses ?

La réponse est un grand oui ! Nous avons été séduits par "EIGHT BILLION GENIES" pour son scénario intéressant, son intrigue ingénieuse et imaginative, son dessin coloré et expressif, son humour et ses réflexions sur le bonheur et sur les désirs des hommes. Nous avons été constamment surpris par les voeux des personnages et par la métamorphose de ce monde. En prime, les petits génies sont tout simplement excellents !

Un grand coup de coeur pour l'originalité de cette oeuvre explosive qui explore le cycle de la vie, ainsi que les problématiques et les complexités d'un monde avec lequel les humains pourraient obtenir ce qu'ils désirent.

Merci Babelio et Panini Comics :)
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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