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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un très beau livre qui commence dans un style assez énigmatique et se poursuit sur un ton à la fois exotique et familier. les onze premières années (1934-1945) de la vie du futur prix nobel de littérature nigérian. Beaucoup d'humour, de nombreux détails sur la vie au Nigéria, l'éducation, la religion, les relations hommes-femmes et le début du rejet des colons. Ce n'est certainement pas le dernier livre de cet auteur que je lirais, si dieu me prête vie, il va de soit.
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Whole Soyinka est né en 1934 à Abeokuta au Nigeria.
Que sait on de ces années là en ce là-bas ?
On réduit trop souvent la taille du monde à la sphère de notre histoire.
Si la planète est une sphère sa matière est une ronde.
On se tient trop à ce que l'on sait, on devrait toujours tendre à ce qui nous reste toujours à découvrir. C'est peut être la meilleure façon d'abattre une grille.
Bonheur de découvrir Whole Soyinka. le regard de son enfance.
Le monde est un géant lorsqu'on a dix ans.
Où que l'on naisse quelque soit l'heure...
Mais aux pays des hommes il est des matins qui plantent profondément dans la chair les épines de leurs chemins.
On regarde le monde et peu à peu on en devine le langage.
Puzzle d'émotions, de joies, de peurs. de révolte, de combat, déjà.
Les yeux d'un enfant sont des mains de géant.
Comprendre ceux qui nous entourent , y trouver sa place, traverser les douleurs, faire partager nos espoirs.
Comprendre ce qui comprime la diamètre de notre cercle, ce qui le forge, ce qui le fragilise, ce qui lui donne sa force. Et dans ses mains porter la poésie des hommes.
Tenter d'ouvrir le cercle, ouvrir une porte. recevoir la parole confiée d'un grand-père, entendre en soi-même croire le devenir de son être, voir la force nécessaire des femmes percuter l'éternité stupide des hommes. Donner au mots la rapidité d'une griffe. Ouvrir une porte comme on arrache les barreaux d'une cage.
Ce mettre en mouvement en comprenant la dynamique du monde. Quitter l'immobilisme, et devenir un autre possible. Faire de tout ce qui entoure une nourriture, et faire entendre les rugissements qu'elle nous inspire. Aké, les années d'enfance, c'est entendre dans le regard d'un enfant la beauté naissante d'un tigre.
Wole Soyinka a reçu le prix Nobel de littérature, en 1986.
Aux pays des hommes il est des matins où certains jours tardent à venir.
Astrid Shriqui Garain



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Les tribulations d'un enfant dans l'ère de l'indépendance nigérienne, dans un espace familial où se mêlent la religion chrétienne et les traditions africaines, qui tendent difficilement sur une émancipation libératrice d'un peuple, qui jusque-là favorisait l'aliénation de la femme au sein du groupe. Soyinka le narrateur donne au lecteur une occasion de dresser un portrait post colonial ou la moralité béate des enseignements religieux persiste à faire croire que les valeurs de l'occident sont les meilleures au monde...
Soyinka objecteur de conscience? Soyinka attaché aux valeurs féminines! Oui, il cherche à établir une passerelle entre les deux sexes, tout en soutenant l'importance d'un projet harmonieux en s'attachant à la modernisation d'un peuple tout entier sans oublier ses racines d'homme africain.
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Ce récit autobiographique nous plonge dans les années 30-40, dans la vie du village d'Aké au Nigéria, vu à hauteur d'enfant. Beaucoup de choses m'ont frappée dans ce livre, notamment la structure sociale (vie dans les concessions, vision élargie de la parenté, dureté de la vie, surtout celle des femmes, solidarité, violence des châtiments corporels infligés aux enfants ...). La colonisation quant à elle provoque une dichotomie : langues (anglais/yoruba...), religion (christianisme/religion traditionnelle), pouvoir (dirigeants blancs/chefferie). Wole est au coeur de tous ces changements, fils du directeur d'école, de parents très chrétiens, mais auss mobilisés contre l'injustice. La révolte des femmes contre l'impôt et contre les chefs traditionnels, qui méprisent les femmes, ces "pisseuses par derrière", est magnifique.
Ce monde est un monde perdu. Comme ailleurs, la mondialisation et le capitalisme ont fait leur oeuvre. le coca, le KFC, le Macdo ont chassé les odeurs des plats traditionnels . Petit regret, le style parfois un peu lourd.
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